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    La pente est douce, parsemée d'herbes folles et de colchiques en fleur. Elle chantonne doucement, souriant des paroles d'espérance qu'elle murmure. Dans les replis de sa longue jupe aux mille couleurs, quelques pièces marquent la mesure. Lyubo et Yoshka plaisantent, la suivant de peu, les bras chargés de provisions. Dans leurs dos, leurs biens les plus précieux ponctuent leurs rires : sémistrounnaïa et violon.

    Les villageois leur ont réservé bon accueil, heureux d'entendre cette musique qui réchauffe les cœurs après un hiver trop long et trop vigoureux. Ils ont chanté, joué et dansé, tous les trois, partageant un peu leur jovialité. Trois étrangers, à qui on aurait refermé la porte au nez, au crépuscule, et qu'on accuse bien volontiers du moindre larcin dès qu'ils approchent. Mais des étrangers qui annoncent la fin de l'hiver. Des étrangers qui apportent saveurs d'ailleurs et un peu de rêve dans ce monde impitoyable. Ils font rire les enfants et glissent des étoiles dans les yeux des femmes, alors on les accepte le temps qu'ils restent. Et, ma foi, s'ils restent trop...

    Au sommet de la colline, Zéliona s'immobilise, faisant taire le cliquetis de ses innombrables bracelets. Ses deux frères la rejoignent très vite, rendus inquiets par son geste. C'est que la jovialité, ils la donnent, mais rarement la reçoivent en retour. Qu'une bande de méfiants se soit attaquée à leur campement pendant qu'ils étaient au village ne serait guère surprenant. Ça ne serait pas la première fois. Non, les roulottes sont intactes et se sont même multipliées.

    C'est avec un grand cri de joie que la jeune femme dévale l'autre versant de la colline, ses longs cheveux noirs battant le rythme de sa course folle. Lyubo et Yoshka se regardent en souriant, eux aussi ont reconnu les peintures qui ornent les roulottes, et allongent leur foulée. Plus bas, dans le cercle formé par leurs habitations, d'autres cris répondent à Zéliona.

    Ils s'étaient séparés avant que le froid hivernal ne rende les sédentaires méfiants : en ces temps de famine, il est plus sage de les aborder en petit nombre. Mais la nature qui s'épanouit à mesure que se rallongent les jours sonne le glas de leur séparation. Lorsque les deux frères rejoignent Zéliona, les retrouvailles se fêtent déjà dans les rires.

    Ils sont cinq, ces amis qui les ont rejoint, perpétuant l'amitié que se vouaient leurs parents respectifs. Des hommes et des femmes épris de liberté, toujours en mouvement, ne vivant que du spectacle qu'ils offrent aux villageois revêches : jonglage, chants et ballades. Ils se connaissent, tous les huit, depuis leur plus tendre enfance. Ils n'ont pas besoin d'interrompre leurs retrouvailles pour s'affairer. Avant que le soleil n'aille se cacher derrière la colline, le dîner mijote au coin d'un grand feu qui crépite joyeusement, participant lui aussi à cette douce symphonie.

    Le ciel s'enflamme des lueurs du crépuscule. Le repas expédié, Lyubo s'installe sur une pierre couverte de lichen et les premiers accords de sa sémistrounnaïa interrompent les bavardages. Zéliona, allant et venant comme un papillon tournant autour d'une lumière, s'approche de Dezso, un large sourire illuminant son visage. Le jeune homme, les yeux brillant d'un éclat sauvage, lui prend tendrement la main qu'elle lui tend. Sa chemise blanche en lin et son pantalon noir sont un étrange contraste avec l'explosion de couleurs sur les vêtements de la jeune femme.

    Les voix s'élèvent, d'autres instruments ont rejoint la sémistrounnaïa pour célébrer le rassemblement. Tous ont les yeux rivés sur Zéliona qui, les yeux fermés, danse de toutes ses forces. Sa jupe virevolte, ses longs cheveux tourbillonnent autour d'elle. Dezso n'est pas en reste, mais plus en retenue. Elle est le feu follet, il est l'arbre solide. Elle est sensualité, il est la force tranquille. Les voix se font plus puissantes, les instruments s'accélèrent. Le rythme s'emballe. Ils sont enfin réunis. Ils dansent et ils chantent. Ils célèbrent leur retrouvailles. Ils célèbrent la vie.

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  • 10000-au-coeur-de-l-empire.jpg

     

     

     

    Résumé :

     

    Dix mille guerriers de légende. Un empire à conquérir. On les appelle les Macht.
    Ils vivent isolés dans les montagnes Harukush, et on raconte qu'ils ont jadis accompli des prouesses sur les champs de bataille. Dans le monde alentour, les anciens envahisseurs et les peuples de Kuf ont été unis sous le joug de l'Empire Asurian, réputé invincible. Le Roi des Rois peut mobiliser sous sa bannière des nations entières. Mais son frère, en exil, veut s'emparer du trône. Il décide alors de faire appel à la légende : dix mille guerriers macht, mercenaires d'élite, marchent bientôt vers le cœur de l'empire... Ceci est l'histoire de leur épopée.

     

     

     

    image-blog-challenge 2012

     

     

     

    Mon avis :

     

    Ce résumé était plus qu'alléchant, et promettait un roman riche en émotion. Mais à l'arrivée, mon avis est plutôt mitigé.

     

    On s'attend à avoir de l'action, et pour le coup, on est servi. Des premières aux dernières pages, les combats sont omniprésents, que ce soit de simples escarmouches aux combats titanesques.

    L'auteur utilise particulièrement bien le vocabulaire guerrier, rendant chaque bataille différente des autres sans donner l'impression de répétition.

     

    On alterne les points de vue, du commandant des Match à la simple recrue, du frère en exil au conseiller de l'Empereur. Et c'est un peu le soucis, à mon avis. Car pour qu'une bataille prenne au ventre, pour qu'on tremble ou qu'on soit exalté pendant un combat, il faut qu'on soit attaché aux personnages. Ce ne sont pas tant les faits d'armes, qui me parlent, mais les hommes qui les accomplissent. Et là, j'ai eu du mal à accrocher, car la plupart des personnages me laissaient indifférente. Je ne connaissais rien de leur vie, rien de leur personnalité, et ça les rendait très superficiels.

     

    De même, l'histoire de l'Empire, des Match, tout est rapidement traité. Je ne suis pas une partisane des longues descriptions ni des longues explications, mais là, pour le coup, c'était vraiment trop peu.

     

    Finalement, c'est l'abondance de scènes de batailles, au détriment d'éléments moins spectaculaires mais tout aussi importants, sinon plus, qui m'a empêché d'apprécier pleinement le roman. J'ai eu l'impression de lire un film d'action, en fait. De lire des scènes épiques, très documentées, j'ai entendu le fracas les armes et senti l'odeur du sang. Mais ça m'a paru très vain. Comme s'il manquait un socle solide pour poser le tout. Comme dans un film d'action, où on en prend plein les yeux pendant deux heures, mais qui, au final, ne laisse rien comme souvenir. Parce qu'il n'y a pas le charisme des personnages ni la conviction que ce qu'ils font est juste ou motivé. Les Match ne combattent ni pour l'honneur, ni pour se défendre, ni pour réparer une injustice ou pour satisfaire une soif de sang, mais pour l'argent. Parce qu'on leur a dit d'aller là, ils vont y mourir.

     

    Et puis, je trouve que pour profiter pleinement des combats, il doit y avoir des pauses. Des moments plus tranquilles, où on regarde les personnages évoluer sans être l'arme à la main en train de s'étriper joyeusement. Ça permet à la fois de leur donner vie, mais ça permet aussi au lecteur de souffler un peu. Là, vers la fin, j'étais lassée des combats. Non pas parce que l'auteur se répète, mais parce qu'il n'y a pas eu de montée de tension, que les combats se succédaient encore et toujours. Et c'est éprouvant.

     

    Au final, ce fut une lecture éprouvante, un peu longue. L'aspect humain m'a manqué. Une suite existe, mais je doute fort de la lire un jour.

     

    Pas convaincue


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  • A comme association, T.5

     

     

    Résumé :

     

    Le résumé contient des spoils, il est donc moins visible.

    Alors qu'ils profitent tous les deux du soir de Noël, Ombe et Jasper sont les victimes d'une attaque violente.

    C'est un choc terrible pour Jasper, qui se retrouve seul et affaibli.

    Déterminé à découvrir l'identité de leurs mystérieux agresseurs, obnubilé par l'idée de se venger, Jasper se lance dans une folle poursuite.

    Mais comment atteindre son but quand l'Association vous lâche, et qu'on ne peut compter pour survivre que sur un vampire peureux, une harpie revêche et les livres de sorciers disparus depuis longtemps ?

    Il faudra à Jasper beaucoup de courage pour surmonter les obstacles qui se dressent devant lui, à commencer par sa propre colère et son immense chagrin…

     

    Mon avis :

     

    J'ai été déçue par ce cinquième tome. Au point de me demander si je dois poursuivre la lecture des autres tomes.

     

    Ce n'est pas à cause de l'écriture, qui est toujours aussi agréable à lire. Comme les tomes précédents, il est difficile de lâcher le roman avant d'avoir tourné la dernière page.

    Vue la situation, Jasper nous fait moins de blagues vaseuses et ça offre un répit appréciable, même si ça rend le roman moins original, du coup. Jasper ne se prive pas pour autant, et nous donne quelques perles assez sympathiques, avec de nombreuses références qui m'ont tiré un sourire.

     

    La longueur des romans me pose toujours souci, sans surprise, car je trouve toujours que les faits sont survolés, résolus trop rapidement. Et puis, entre les triples traductions des sorts, les pages à moitié remplies et les pensées qui n'apportent rien, j'ai eu un peu l'impression d'être grugée sur la quantité.  Mais je suppose qu'il faut se faire une raison.

     

    Non, ce qui m'a déçu, c'est l'histoire. Et plus exactement, le fait que ce que j'attendais depuis trois tomes n'arrivera jamais. L'élément déclencheur est rapide, bien trop rapide, et j'ai eu peine à y croire. Surtout vu les faits et le personnage. S'il n'y avait qu'un seul personnage auquel ça ne pouvait pas arriver, c'était elle.  Ça m'a donné l'impression que l'auteur voulait passer rapidement sur l'évènement, du genre "bon, ça, c'est fait", et j'aurais aimé qu'il le développe plus. La réaction de Jasper est certes traitée avec finesse, les évènements se succèdent ensuite rapidement et on perçoit une sorte de lien qui perdure, ce qui est plutôt positif.

    Mais j'ai trouvé dommage que l'auteur décide de prendre cette direction. Elle est cohérente, mais suit, un peu trop à mon goût, les évènements réels, et de ce fait, j'ai eu, tout au long du roman, l'étrange impression d'avoir les sentiments de l'auteurs sur le papier à la place des sentiments du personnage. Je sais que c'est un vaste débat, que les auteurs mettent toujours un peu d'eux-même dans les romans, mais là, ça m'a vraiment donné l'impression qu'il transposait le réel dans l'imaginaire.

    Erik L'Homme, suite à la mort de Pierre Bottero, aurait parfaitement pu reprendre les deux personnages sous son aile, fusionner leurs aventures puisque l'écriture à quatre mains n'était plus possible.

     

    J'ignore si c'est la déception qui me fait dire ça, mais j'ai été très mal à l'aise pendant le roman. Je conçois parfaitement l'amitié que les deux auteurs se portaient, et je déplore la mort de Pierre Bottero. Mais je n'ignore pas non plus que c'est une série  à succès, bien vendue (je parle, là, en rapport prix/quantité de pages), et je n'ignore pas non plus que derrière les maisons d'éditions, il y a des experts marketting et des compagnes de communication. Et j'ai la très désagréable impression que la mort de Pierre Bottero est exploitée à ces fins. Voilà, c'est lâché. A plusieurs reprises, dans les tomes précédents, Erik L'Homme s'exprime à propos de la perte de son ami, chose que j'apprécie, que je comprends, et que je cautionne. Mais c'est un peu comme dans les scènes dramatiques des films à grand budget : les faits sont là, on les voit, les violons et la musique grave par dessus, ça fait trop. Qu'il en parle à la fin du tome 4, d'accord, c'est normal, même si ça colle une boule dans la gorge. Mais là, j'ai l'impression que ce cinquième tome est une manière de nous faire pleurer l'auteur, et ça me dérange vraiment.

    L'auteur avait tellement d'autres possibilités que de donner cette direction à l'histoire que je lui prête, sans doute, de mauvaises intentions à tort. Mais cette impression ne m'a pas quitté tout le long du roman, ce qui explique en grande partie ma déception.

     

    Quant à l'eventualité de lire la suite, il faudra sans doute que je digère ce tome avant de prendre une décision.

     

    Les avis des autres participants, c'est par ici :

     



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  • La-ruse-du-serpent.jpg

     

     

     

    Résumé :

     

    Au VIIe siècle, la paisible routine d’un petit monastère irlandais est soudain bouleversée par la découverte du corps d’une jeune fille décapitée au fond d'un puits. Sœur Fidelma de Kildare, représentante éminente de l’Église celtique et de la justice irlandaise dont l’efficacité est réputée dans tout le royaume, est immédiatement appelée à la rescousse. Mais alors que son embarcation fait voile vers le lieu du crime, elle croise la route d’un étrange navire, abandonné par ses occupants. Lorsqu’elle découvre que son ami, le moine saxon Eadulf, se trouvait parmi les passagers, son sang ne fait qu’un tour ! Y aurait-il un lien entre le meurtre du monastère et le mystère du bateau fantôme ? Qu’est devenu frère Eadulf ?

     

    challenge polar historiques

     

    Mon avis :

     

    L'absence de Frère Edulf, dans le tome précédent, m'a donné envie d'attaquer le tome suivant, pour retrouver enfin le duo de choc.

    Il est des livres qui, au bout de cinquante pages, nous donnent l'absolue certitude qu'on ne pourra plus les lâcher avant la fin, et ce tome-là en fait partie.

     

    Peter Tremayne a su donner vie à ses personnages, il a su les rendre attachants. Alors la disparition d'Eadulf, l'inquiétude et la peine de Fidelma font qu'on ne peut pas laisser ce mystère en suspens, et qu'on doit absolument savoir ce qu'il se passe.

     

    Sauf que le monastère où est envoyée Fidelma va lui donner bien du fil à retordre. Entre les rivalités, la haine farouche qui pulse entre les murs, l'hostilité affichée qu'on lui montre, rien n'est simple.

    Et je crois bien que ce tome est mon préféré. Parce que Fidelma montre les crocs, se heurte au mépris, à l'arrogance, à la haine. Les joutes verbales et autres démonstration de force sont quasiment le seul moyen de communiquer dans ce monastère, et c'est très agréable. Parce que Fidelma, seule, déterminée à découvrir la vérité sur ce meurtre, ne se laisse pas abattre par l'accueil qu'on lui réserve. Et elle lutte, âprement, pour faire la lumière sur les évènements.

     

    Ce que j'apprécie également dans ces romans, c'est la profusion d'indices, de témoignages qui se contredisent, d'allégations mensongères qui brouillent les pistes. Rien n'est simple et démêler le vrai du faux pour enfin trouver le coupable est une vraie gageure.

     

    Les retrouvailles entre Eadulf et Fidelma (je ne dois pas spoiler beaucoup en faisant cette révélation) sont tout simplement savoureuses. Et ça me donne encore plus envie de lire la suite pour les voir enfin réunis et travailler de concert sur une enquête. Un cercle vicieux...

     

    La plongée dans l'époque est très naturelle, même si l'auteur nous fait toujours des petits rappels pour expliquer l'origine de tel mot. Ce n'est pas spécialement dérangeant dans la lecture, tant le reste est prenant, mais ça casse un peu l'aspect naturel.

     

    Ce roman, quatrième tome des aventures de Fidelma, est sans doute l'un de mes préférés, et me donne vraiment envie de découvrir la suite. Un vrai régal !

     

    Coup de coeur


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  • Les-maitres-de-l-ombre.jpg

     

     

    Résumé :

     

    Lorsque le jeune Alec de Kerry est emprisonné pour un crime qu'il n'a pas commis, il croit sa vie ruinée. C'est sans compter sur son étrange compagnon de cellule. Espion, voleur et noble à la fois, Seregil de Rhiminee est bien plus qu'il ne paraît. Lorsqu'il propose à Alec de devenir son apprenti, leurs vies changent à jamais. Mais la fortune est aussi imprévisible que le nouveau mentor d'Alec...

     

     

    Mon avis :

     

    Cette saga me faisait de l'oeil depuis fort longtemps, et j'avais pour bonne résolution d'attendre la sortie en poche. Mais les bonnes résolutions sont faites pour être bafouées, non ?

     

    L'écriture est très plaisante, relativement simple sans être simpliste. Et elle nous permet de nous plonger directement dans l'histoire, de vivre les aventures comme si on y était.

    Les personnages sont particulièrement attachants, aussi bien Alec que Seregil. On ressent leurs émotions, on a peur pour eux, on s'inquiète pour eux. Et même les personnages secondaires prennent forme, deviennent vivants à grand renfort de petits rien qui les rendent humains.

    La préférence de Seregil pour la gente masculine, les conséquences de cette préférence ne sont pas des sujets abordés si souvent en fantasy. Et là, c'est fait sans préjugés, presque avec subtilité, et ça fait du bien. C'est d'autant plus intéressant qu'on devine tout l'attachement qu'il porte à Alec, au point de se demander si c'est pour cette raison qu'il l'a tiré des griffes de ses tortionnaires. A voir comment les choses vont évoluer par la suite.

     

    L'univers n'est pas forcément très original, mais il est clair, bien construit, et les explications données, si elles semblent parfois traîner en longueur, se font en plusieurs étapes, ce qui permet de ne pas se lasser immédiatement.

     

    Et c'est souvent ce qui me pose problème en fantasy : les univers foisonnant de noms compliqués, recelant mille histoires sur autant de peuples et de divinités. Ici, j'oserai dire que l'univers est simple et donc bien plus abordable. Sans être simpliste pour autant, encore une fois, ce qui laisse présager bon nombre de rebondissements pour la suite et, qui sait, une autre envergure une fois les bases posées.

     

    Il m'est difficile de retracer avec exactitude l'intrigue, car elle ne suit pas une ligne conductrice franche. Nous sommes importés par une foison d'évènements qu'il faut résoudre, une sorte de tourbillon qui nous fait tourner les pages encore et encore. Et si l'absence de fil conducteur facilement repérable pourrait laisser perplexe, il ne m'a pas spécialement dérangé. J'ai suivi les aventures de nos deux héros avec grand plaisir, sans ressentir de manque particulier à cause de l'intrigue.

     

    Si ce premier tome n'éblouit pas pour son originalité, il est très prenant, riche en action. Et surtout, le tableau de personnages que nous offre l'auteur fait toute la richesse de ce roman. Vivement la suite !

     

    J'ai aimé


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  • Les-cinq-royaumes.jpg

     

     

    Résumé :

     

    De retour chez elle, au château de Cashel, soeur Fidelma n'a pas le temps de s'adonner à la joie des retrouvailles. Les terres de son père, roi de Muman, s'apprêtent à sombrer sous la dévastation d'une guerre fratricide. Prête à tout, Fidelma n'a que trois semaines pour sauver sa famille et ramener la paix au sein des cinq royaumes d'Irlande...

     

    challenge polar historiques

     

    Mon avis :

     

    Quel plaisir, mais quel plaisir de retrouver Fidelma !

     

    L'aspect religieux qui m'avait quelque peu refroidi lors des premiers tomes, notamment les grandes discussions entre les différentes manière de suivre les dogmes, n'est quasiment plus présent.

    Nous nous concentrons donc sur l'enquête et plongeons dans les méandres des luttes de clans, des manigances et des luttes de pouvoir.

     

    Ce tome se fait plus dur à lire, également. Sans spoiler, au delà du meurtre principal, d'autres évènements surviennent et l'auteur sait parfaitement nous faire ressentir énormément d'empathie pour les personnes concernées.

     

    Et puis, il manque Eadulf. Fidelma y repense souvent, et j'avoue que personnellement, il m'a manqué également. Mais j'ai trouvé que c'était une excellente chose, car ça renforce le lien entre les deux, cette absence. Et ça donne encore plus de crédibilité à leur relation.

     

    Avec sa plume efficace, l'auteur nous plonge dans l'époque avec naturel, bien qu'il fasse plus d'une fois des traductions, expliquant un mot ou un objet. Habituellement, je n'aime pas spécialement ces rappels, qui manquent de naturel à mon goût, mais ils ne m'ont pas du tout gêné dans la lecture.

     

    Les évènements et les indices s'acculument, donnant l'impression que trouver le responsable de tout ça est mission impossible. Mais Fidelma, même sans les joutes verbales avec Eadulf, y parvient haut la main.

     

    Ce fut une lecture très plaisante, grâce aux personnages surtout. Et c'est une série qui semble devenir une priorité dans ma PaL !

     

    J'ai aimé


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  • Les gardiens de l'ombre

     

     

     

    Résumé :

     

    Kayla s'est toujours sentie une certaine affinité avec la nature. Enfant adoptée, elle ne se doute pas qu'elle porte le gène qui la fera se transformer en loup. Pourquoi elle est tant attirée par Lucas ? Ce beau et mystérieux garçon s'avère être le leader des gardiens de l'ombre, un groupe de loups-garous. Il surveille Kayla jusqu'à ce que celle-ci découvre quelle est sa destinée, et qui est son âme soeur... Mais alors que Kayla commence à embrasser cette destinée, un grand danger se profile à l'horizon. Les humains ont découvert l'existence des gardiens de l'ombre, et projettent de les anéantir...

     

     

     

    Mon avis :

     

    Je me suis fait à l'idée que ce genre de résumé est à double tranchant. Que derrière ces histoires de loups-garous dont je suis particulièrement friande peuvent se cacher de vraies pépites, ou des romans franchement médiocres.

    Alors quand j'ai entamé ma lecture, je m'attendais plus ou moins à être déçue. Mais ça ne rend pas la déception moins amère pour autant...

     

    Creux.

     

    C'est le mot qui me vient en pensant à ce roman. De Kayla, on ne sait rien, si ce n'est l'accident de ses parents. On ignore tout de sa vie, et ce camp d'été, dans un parc naturel, c'est comme si elle venait juste de naître. Du coup, difficile de s'attacher à elle, surtout quand elle raconte sa vie au premier venu (enfin, l'accident de ses parents) ou qu'elle parle de son psy à tout bout de champ. Ça manque vraiment de profondeur, de détails qui pourraient lui donner vie.

    Par contre, elle est insupportable. Du genre à ne penser qu'à elle et qu'à cet accident, à poser des questions quand l'autre est mort de fatigue, à s'éloigner du camp quand elle sait parfaitement que le danger rôde, à être une miss parfaite et geignarde.

     

    Creux, au sens des émotions ressenties : Lucas, il est beau, mystérieux, il l'impressionne. Mais ça, on ne le ressent pas, c'est factuel : elle le dit noir sur blanc. Du coup, c'est moins intense, moins personnel, moins intéressant que si, par les évènements, les pensées et les actes, on se rendait compte de ce genre de choses.

     

    Creux, au sens de l'intrigue, cousue de fil blanc. On voit arriver chaque rebondissement bien avant qu'il n'arrive. Lucas a des cheveux de toutes les couleurs. Tiens, le loup qui la sauve à un pelage de toutes les couleurs. Ils ont parlé de loups-garous la veille au dîner, et elle se demande bien ce que peut faire ce loup qui vient la sauver, et qui il est. Peuh.

     

    Creux, le concept des Gardiens de l'Ombre, dont on effleure à peine le principe vers la fin du roman.

     

    Certes, le résumé qui raconte l'intégralité du roman n'aide pas (et je déteste toujours autant ce genre de procédés) mais ça n'empêche rien. Je me suis ennuyée tout au long de la lecture. L'écriture est presque simpliste, l'intrigue cousue de fil blanc, les personnages insipides.

     

     

     

    Pas convaincue


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  • La terre des mensonges, T.1                  La terre des mensonges, T.2  

     

     

     

     

     

     

    Résumé :

     

    Tome 1 : Après la mort de leur mère, trois frères que tout sépare se retrouvent dans la ferme familiale. Tor,l'aîné, se consacre à l'élevage de porcs, Margido dirige une entreprise de pompes funèbres et Erlend est décorateur de vitrines à Copenhague. Les retrouvailles s'annoncent mouvementées : la tension atteint son paroxysme lorsque la question de l'héritage amène le père de famille à révéler un terrible secret.

     

    Tome 2 : Après l’enterrement de leur mère, les frères Neshov pensaient reprendre le cours de leur vie. Mais tout a changé : Erlend est confronté au désir d’enfant de son compagnon, Margido à sa solitude et Tor, l’aîné, vit mal son quotidien à la ferme, auprès du « père » … À leur insu, le drame couve et pour chacun d’eux, l’heure des choix a sonné.

     

    Mon avis :

     

    Une fois n'est pas coutume, ma chronique portera sur deux romans. Comme je les ai lus à la suite l'un de l'autre, inutile de faire deux billets qui se répètent.

     

    La littérature étrangère n'est pas ma tasse de thé. Bien sûr, je lis des auteurs étrangers, mais quasiment systématiquement classés en polar ou en fantastique. C'est que la littérature étrangère, moi, elle me laisse perplexe. Je veux dire, un polar, le but du roman est de découvrir qui se cache derrière les actes sordides qui ont été perpétrés. Dans le fantastique, il y a toujours une intrigue, à plus ou moins grande échelle : protéger d'un grand danger (c'est grosso modo, hein). Mais pour la littérature étrangère, j'ai du mal à saisir le but des romans. Bref.

     

    Ma tante me les a prêtés, en me disant à quel point ils étaient bien. Bon public, je me suis lancée dedans avec la presque conviction que j'allais laisser tomber au bout de cent pages, à cause de ce manque de but, justement. Sauf que les deux romans ont été pliés en trois jours. Ahem.

     

    L'écriture est très prenante. Les paragraphes sont courts, on suit le point de vue des personnages principaux en alternance et ça rend le bouquin vraiment difficile à lâcher. La plume de Anne Ragde est sympathique, pas inoubliable mais efficace.

     

    Concernant les personnages, j'ai eu un peu de mal. J'entends par là qu'elle n'a pas fait preuve d'une grande originalité, voire même qu'elle sombre dans les clichés. L'aîné, éleveur de porc, bourru, taiseux, sale et puant, qui ne vit que pour sa mère. Le puiné, croque-mort de son état, effacé, sans vie personnelle, avec pour seule ambition d'avoir un sauna chez lui. Le cadet, homo, efféminé, décorateur de vitrine, aimant le champagne et les figurines en cristal. Un peu facile.

     

    Les réactions des uns et des autres sont parfaitement cohérentes, attendues presque. L'aîné qui fait l'autruche devant la gravité de l'état de sa mère, le croque-mort qui prépare déjà l'enterrement et le cadet qui se saoule en riant. Le premier tome promettait un rebondissement que j'ai vu venir des chapitres avant, mais qui reste, somme toute, sympathique et cohérent avec le reste de l'histoire.

     

    Puis, dans le second tome, les personnages prennent un peu plus de profondeur. Deviennent plus subtils et se débarrassent un peu des clichés pour devenir plus humains.

    L'auteur n'hésite pas à aborder tous les thèmes, celui de l'acceptation, de l'homoparentalité, de la transmission de la ferme.

     

    Au final, ces deux romans, bien que sans grande surprise ni grande originalité, sont très agréables à lire. Même s'il me manque toujours ce fameux but...

     

    Sympa!


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  • Le-crime-de-Paragon-Walk.jpg

     

     

     

    Résumé :

     

    Un crime sordide vient troubler la quiétude huppée de paragon walk. Tandis que l'inspecteur pitt, chargé de l'affaire, se heurte à l'hostilité et au mutisme des résidents du quartier, son épouse charlotte, assistée de sa soeur emily, la charmante lady ashworth, ne se laisse pas intimider par cette omerta de classe. de garden-parties en soirées, elles font tomber un à un les masques de l'élite. les façades respectables de paragon walk se lézarderont peu à peu pour exposer à cet infaillible trio de détectives leurs inavouables secrets et mensonges.

     

    challenge polar historiques

     

     

    Mon avis :

     

    Cette série m'avait fait bonne impression, avec son cadre historique très naturel, cette plongée dans le Londres bourgeois et les enquêtes qui bouleversent le quotidien.

     

    Ce roman est le troisième tome des aventures du couple Pitt. Et je me lasse.

     

    La plongée historique est fort intéressante, même si j'aurais aimé découvrir les autres classes sociales de cette époque. Que Thomas entraîne Charlotte dans une enquête dans les bas-fonds de la ville serait savoureux.

     

    L'auteur poursuit sur sa lancée, avec des points de vue narratifs qui passent de Thomas Pitt à Charlotte, mais aussi à la sœur de Charlotte et d'autres personnages secondaires. Et de ce fait, je trouve qu'on survole un peu trop les personnages principaux. Thomas et Charlotte ont un enfant, mais il n'est fait allusion à lui que lorsqu'il faut le garder et que Charlotte le refourgue à la voisine. Aucune émotion ne se dégage de ce couple, à part quelques phrases, parfois, et encore. Et je trouve ça très frustrant, parce que j'ai l'impression qu'on passe à côté d'eux.

     

    Cette multitude de narrations nous empêche également le suivre l'enquête à proprement parler. J'entends par là qu'à part les interrogatoires, on n'a accès à aucune info concernant l'enquête. Et du coup, trouver le coupable s'apparente presque à un heureux hasard.

     

    Je suis un peu sévère, je dois dire que ce tome m'a relativement déçu, car il comporte bon nombre de longueurs. Mais même. Les personnages et l'intrigue sont trop survolés, à mon goût, et la plume de Ann Perry, toute plaisante qu'elle soit, ne suffit pas à combler ces lacunes.

    Il me reste un tome de leurs aventures, dans ma PaL. Si mon avis reste inchangé, il se pourrait bien que ce soit le dernier que je lis.

     

    Pas convaincue


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    Résumé :

     

    « Si nous ratons le départ demain, c'est fichu. Nous resterons ici pour toujours. Il n'y aura pas de deuxième rendez-vous ! »
    Thibaut et Xolotl n'ose pas se regarder. Depuis un mois, ils n'ont connu que des échecs. Et pourtant tout paraissait si facile au départ...
    « C'est simple, avait dit Serge, nous allons porter un message et revenir avec la réponse. Rien que ça... »
    Oui, mais le message était destiné à Léonard de Vinci. Il ne s'agissait pas d'une petite course, mais d'un voyage de cinq siècles dans le passé !
    Et à Milan, rien ne se passe comme prévu. Impossible de voir le grand peintre. L'inquiétant Giacomo veille à sa porte, des ombres sinistres glissent dans les ruelles de la ville et, une nuit, Serge disparaît...

     

     

    image-blog-challenge 2012

     

     

     

     

    Mon avis :

     

    S.O.S Léonard de Vinci est le douzième tome de la saga Les Conquérants de l'Impossible. Une saga que j'avais découvert avec Destination Uruapan, premier tome, qui m'avait tout particulièrement marqué. Je devais avoir une dizaine d'années, forcément internet n'existait pas pour les particuliers et j'ignorais que c'était une saga. Alors, quand, grâce à Livraddict, j'ai appris que cette saga comportait plus de vingt tomes, je me suis mis en tête de les trouver, et de les lire. Et quoi de mieux qu'un de ces livres pour avancer mon Challenge ABC 2012 ?

     

    C'est de la littérature jeunesse, et j'ai passé l'âge de le lire. Et pourtant, pourtant... Rien n'est simple, dans ces romans : l'auteur n'hésite pas à mettre ses personnages dans des situations compliquées, et de les y laisser. Je veux dire, souvent dans les romans jeunesse, les personnages rencontrent des difficultés qui sont balayées la page suivante. Là, je pense notamment à la disparition de Serge et de ce qui s'en suit, la situation met beaucoup de temps à s'améliorer. Et ça ne fait que renforcer le réalisme des évènements.

     

    Bien sûr, il y a quelques facilités, mais pas tant que ça. J'aime beaucoup les explications concernant les voyages dans le temps, l'infinité de possibles qu'elles ouvrent. Et si l'auteur reste vague sur le message, et la solution trouvée, c'est parfaitement compréhensible.

     

    Certes, les explications ne sont pas particulièrement poussées, normal. Certes, les personnages principaux ne sont pas particulièrement complexes, c'est normal. Mais ils ont un réel caractère, ils sont différents mais en même temps, très liés les uns aux autres.

     

    C'est un roman jeunesse que je trouve assez mature, très agréable à lire et très prenant. Et rien n'est simple, que ce soit les personnages ou les évènements qu'ils rencontrent. Une saga qui a vu défiler des générations et des générations, mais qui reste plus qu'agréable à lire !

     

    J'ai aimé


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