• A la lueur vacillante d'une bougie

    Deux corps qui se frôlent.
    Deux souffles saccadés qui s'unissent.
    A la lueur vacillante d'une bougie.

    Ils ne prononcent pas un mot, les gestes suffisent. L'obscurité est totale, si ce n'est cette bougie à la flamme vacillante.

    Des perles cuivrées de sueur sur leurs peaux.
    Des regards, brillants, avides, qui se rencontrent et qui refusent de se séparer.
    Deux sourires, tendres, doux, aimants, qui resplendissent. A la lueur vacillante d'une bougie.

    Une étreinte, brève mais si forte, dans l'intimité des ombres.
    Des murmures qui font s'emballer leurs coeurs.
    Des mains, qui refusent de se lâcher, de crainte que le rêve ne redevienne fade réalité.

    Si le Temps n'était pas qu'indifférence, il cesserait, là, à cet instant indicible, sa course folle. Il ralentirait, s'arrêterait, non pour les observer, mais pour leur accorder un peu de répit. Pour que cette flamme vacillante couve encore un peu leurs deux corps enlacés.

    Mais le Temps n'en a cure. La cire dégouline le long de la bougie, la flamme vacillante achève de consumer la mèche. La lueur n'est plus. Il faut y aller.

    Silence.

    Les vaines promesses seraient cruelles. Ils refusent d'abandonner l'autre. La séparation est torture. Dans le secret de cette alcôve, ils voudraient s'y réfugier toutes les nuits. Toujours. Fuir les autres et être heureux. Toute la volonté du monde n'est pas suffisante. Ils s'éloignent l'un de l'autre. Se rhabillent, dans le silence. Leurs lèvres s'effleurent une ultime fois.

    Ultime bonheur.

    La Nuit se fait témoin muet des deux silhouettes qui s'éloignent par un chemin opposé. Et elle pleure.

    « Malevil, Robert MerleA comme association, T.4 : le subtil parfum du soufre, Pierre Bottero »

  • Commentaires

    2
    Mardi 4 Septembre 2012 à 08:43
    Blanche

    Merci beaucoup !

    A vrai dire, dans ma tête, ce n'était pas aussi "sulfureux" et ça ne se passait pas pendant mais après. Mais visiblement, tout le monde a compris que c'était pendant donc...

    Un texte tout court mais que j'ai, paradoxalement, mis beaucoup de temps à faire. Pour un résultat qui me convient aussi.

    Contente que ça t'ait plu ^^

    1
    Lundi 3 Septembre 2012 à 19:57
    Awira

    Ca commence comme un élan, une étreinte violente et douce à la fois, se poursuit tendrement, et se termine si tristement...

    Très joli texte, j'aime beaucoup.

     

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