• Le double à lire

     

    Pour rappel : Le but c'est de lire deux fois plus de livres que vous en achetez ou gagnez le mois précédent. Donc par exemple, si vous avez acheté ou gagné 5 livres en décembre, vous devez en lire au minimum 10 durant le mois de janvier.

     

    Le mois d'avril a été un fail complet en terme de livres obtenus. 23. J'ai honte. Ce qui me fait donc 46 livres à lire. Je sais bien qu'il y a pas mal de ponts et tout ça, mais ça va être un poil compliqué, là. Alors, verdict ?

     

    Livres lus : 6

     

    1. Le protectorat de l'ombrelle, T.3 : Sans honte, Gail Carriger

    2. Le suaire de l'archevêque, Peter Tremayne

    3. Une ombre plus noire que la nuit, José Raymond

    4. A comme Association, T.2 : Les limites obscures de la magie, Pierre Bottero

    5. Kolyma, Tom Rob Smith

    6. Mort d'un trimardeur, Arthur Upfield

     


     

    Livres obtenus : 6

     

    1. La Nef des Loups, Yann Kervran

    2. Instinct, T.3, Vincent Villeminot

    3. Gone, T.1, Michael Grant

    4. Le clan du Hameau, T.3 : Conseil, Karen Lad

    5. L'espion du prince Oleg, Elena Arseneva

    6. A comme Association, T.4 : Le subtil parfum du souffre, Pierre Bottero

     

    Ce fut un petit mois de lecture, avec peu de livres lus comparativement aux mois précédents. Mais également peu de livres achetés, ce qui devrait me permettre de réussir le challenge en juin !

     

    J'écope donc d'un -1 point pour ce mois :(


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  • A comme association, T.2

     

    Résumé :

     

    Elle s'appelle Ombe, est lycéenne à Paris et adore la moto. Elle a aussi l'incroyable pouvoir d'être incassable ou presque. C'est pourquoi L'Association l'a recrutée comme agent stagiaire. Une stagiaire de choc, qui fait des débuts remarqués en explosant une bande de gobelins devant tous ses camarades de classe. Le problème? La discrétion est une obligation absolue au sein de L'Association, comme le lui rappelle Walter, son directeur. Et à force de foncer tête baissée, Ombe l'incassable risque fort de comprendre ce que «ou presque» veut dire.

     

    Mon avis :

     

    Après le premier tome, qui a été un coup de cœur pour moi, il m'a fallu toute la volonté du monde pour ne pas me ruer sur le second tome. Me connaissant, j'aurais bien été capable de lire les sept tomes déjà parus à la suite, sans sourciller.

    Définir une date de lecture commune pour ce second tome, avec les participants du premier tome, m'a permis de lire ce roman sans trop culpabiliser. Et quel bonheur !

     

    Ce tome a été écrit par feu Pierre Bottero. Je ne le connaissais qu'à travers ses écrits, et sachant la douleur que présente la perte d'un être cher pour les amis et les proches, ne me sent pas vraiment le droit de parler de ''douleur''. Mais à voir des artistes avec tant de talent partir si jeune, je ne peux pas m'empêcher de trouver que la vie est vraiment mal fichue et, pour le coup, vraiment injuste.

     

    Car il avait une plume absolument magnifique, fluide et particulièrement prenante. Ce tome ne déroge pas à la règle. Nous suivons Ombe, que nous avions à peine aperçu dans le premier tome, et elle devient terriblement attachante.

    Elle est quasiment à l'opposé de Jasper : elle aime se battre, elle aime les défis physiques. Et la magie, c'est vraiment pas sa tasse de thé.

    Et surtout, la discrétion n'est pas fort, ce qui donne lieu à des scènes très drôles.

     

    J'ai beaucoup apprécié le fait qu'on en apprenne plus sur les évènements qui avaient conduit Ombe, dans le premier tome, à appeler Jasper. En fait, on retrouve toutes les interractions entre les deux personnages, dans ce tome, mais cette fois, vu par Ombe. Et à aucun moment il n'y a l'impression de redite ou de répétition. L'auteur développe simplement l'histoire du côté de la jeune fille, sans jamais lasser puisqu'il apporte pas mal d'informations.

     

    L'intrigue se présente de manière un peu particulière, comme si le roman était scindé en deux. Mais à vrai dire, ce n'est absolument pas un frein à la lecture.

     

    C'est un roman que j'ai dévoré en moins de deux heures et que je relirai sans aucun doute. J'ai adoré la plume, l'histoire, les personnages et j'ai vraiment, vraiment hâte de lire la suite !

     

    Coup de coeur  

     

     

    Les avis des autres participants :

     

    - Aniouchka

    - Ella

    - mimigogotte

    - Anna002

    - livres-avis

    - Flof13


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  • Mort-d-un-trimardeur.jpg

     

     

    Résumé :

     

    Au coeur du bush australien, une vague de violence inhabituelle secoue la petite ville tranquille de Merino . Appelé à la rescousse pour élucider les circonstances de morts suspectes, l'inspecteur Bonaparte n'hésite pas à se faire condamner à des travaux d'intérêt général pour se mêler incognito à la population. Quelques jours passés à repeindre la clôture du poste de police lui permettent ainsi d'être aux premières loges pour observer les quatre-vingts habitants de Merino et assister à la découverte des corps sans vie d'un vieil agriculteur et d'un trimardeur. Bony, en passe de devenir à son tour la proie du meurtrier, devra compter sur son instinct et son habileté à décrypter les indices semés par la brousse.

     

    challenge polar historiques-copie-1     image-blog-challenge 2012

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Mon avis :

     

    Le challenge ABC, tout sympathique qu'il soit, réserve ses pièges. Parce que trouver un auteur qui commence par des lettres très communes, comme le M ou L, c'est très facile et on a l'embarras du choix. Par contre, quand on tape dans les lettres moins communes, comme le U par exemple, il s'agit de fouiner un peu.

    Et c'est une excellente occasion pour découvrir des auteurs !

    Sans surprise, j'ai décidé de lire un auteur de polars historiques, pour cette lettre. Et c'est une jolie découverte.

     

     

    L'Australie fait partie de ces pays dont la simple mention me fait rêver. Et j'ai trouvé très intéressant de se plonger au coeur d'une histoire dont le héros est un métis. Il y d'un côté les Blancs, de l'autre, les natifs d'Australie, sans doute des aborigènes. Et fatalement, il existe un clivage entre les deux. Ce n'est pas aussi marqué que ce qu'on connaît de l'Apartheid, par exemple, mais on sent clairement un fossé entre les deux.

    Et l'inspecteur Bonaparte est un métis. C'est aussi pour cette raison que son infiltration passe si facilement dans la petite ville de Merino : qu'il se fasse passer pour un saisonnier qui cherche du travail dans une ferme est parfaitement crédible.

     

    L'Inspecteur Bonaparte est un homme étrange, un peu rêveur, capable de lire 'la page de la brousse", de détecter les signes infimes d'une vie quand les Blancs ne voient rien. C'est aussi un policier hors pair, spécialisé dans les enquêtes complexes, appelé en renfort là où les autres policiers échouent. Mais il a également un côté un peu trop sûr de lui, qui ne m'a pas beaucoup plu, même si j'ignore encore si c'était de l'humour pince-sans-rire ou non.

     

    Parce que de l'humour, il y en a ! Lorsqu'après l'enterrement d'une victime, alors qu'un orage éclate, le cortège funèbre fait la course, chacun voulant rejoindre en premier au bar de la ville, que le corbillard, sautant dans les nids de poule, arrive en tête sous les acclamations des badauds, c'est un vrai plaisir à lire !

     

    L'auteur nous dresse toute une galerie de personnages qui vivent dans cette toute petite ville, du juge-croque-mort au Pasteur-qui-laisse-sa-femme-faire-ses-sermons. Il y a aussi cette gamine, très touchante, dont on se prend immédiatement d'affection.

    La vague de meurtres, et le peu d'indices retrouvé, est habilement amené. Savoir que le meurtrier est l'un des personnages qui gravitent dans l'entourage des policiers est toujours un élément que j'aime.

     

    Le rythme du récit est lent, indolent, comme on peut s'y attendre pour un roman dont l'intrigue se passe en plein été, sous une chaleur accablante. Un peu trop lent, cependant, à mon goût. Mais je me suis réellement plongée dans l'univers, bercée par cette douce torpeur.

     

    Ce fut une lecture très plaisante, qui manque peut-être un peu de rythme à mon goût, mais qui m'a transportée là-bas, à l'autre bout du monde, dans une autre époque.

     

     

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  • Kolyma.jpg

     

     

    Résumé :

     

    1956. La mort du « petit père des peuples » a plongé le pays dans le chaos. Tandis que Khrouchtchev entreprend sa politique de déstalinisation, les langues se délient : le temps est venu de régler les comptes. Ex-agent zélé du MGB, Leo Demidov, aujourd'hui repenti, est à la tête d'un département de criminologie. Avec sa femme, Raïssa, il a adopté deux fillettes. Mais l'aînée, Zoya, hait ce père de substitution. Et elle n'est pas la seule... Dans l'ombre, quelqu'un attend son heure, une femme que la colère et le sentiment d'injustice ont rendue ivre de vengeance. Pour sauver les siens, Leo n'aura bientôt plus d'autre choix que de se jeter dans la gueule du loup : le terrifiant goulag de la Kolyma...

     

     

    Mon avis :

     

    J'ai un peu honte de l'avouer, mais ce roman croupissait dans ma PaL depuis près d'un an, si ce n'est plus. J'avais pourtant beaucoup aimé Enfant 44, bien que déçue par l'intrigue policière. J'avais alors investi dans le tome suivant. Et bon, ma PaL étant ce qu'elle, il a dû attendre.

     

    Au final, je ne suis pas certaine de l'avoir lu au bon moment. Parce que ce n'est pas un livre évident à lire. Je ne parle pas de l'écriture, qui est fluide et très agréable. Mais de l'histoire.

     

    On aurait pu coire qu'avec la mort de Staline, les choses allaient changer. Mais pas exactement. Nous plongeons dans la vie de Leo Demidov, que sa femme a fini par aimer, mais pas trop non plus, qui a adopté deux fillettes, dont l'une le hait profondément.

    Les agents du KGB ont arrêté, torturé, envoyé aux goulags et exécuté des milliers de personnes. Et face à la colère du peuple, dire qu'ils n'avaient pas le choix, qu'ils ne faisaient que leur travail, c'est une bien maigre excuse. On se retrouve du point de vue d'un ancien agent du KGB, donc totalement partial. Mais c'est terrible, de voir les prisonniers dans les goulags qui les haïssent, et c'est parfaitement compréhensible, alors qu'eux n'ont pas voulu tout ça. Peut-on avoir de l'empathie pour des agents responsables de milliers de morts ? Peut-on pardonner ce qu'ils ont fait ?

     

    De même, la haine de sa fille adoptive de Leo est parfaitement compréhensible. Et la volonté farouche de Leo, qu'elle l'accepte un jour, touchante.

    Mais je n'ai pas trouvé que ce roman soit vraiment un roman policier. L'enquête est à peine effleurée que nous sommes embarqués dans les évènements, suivant Leo et ses aventures.

    La trahison est omniprésente, tout comme les faux-semblants et la manipulation. Reste toujours cette paranoïa et le climat délétère, malgré la mort de Staline.

     

    Je n'ai rien à redire concernant l'écriture ni l'histoire, qui se laisse très bien lire. Mais le climat oppressant, plein de trahison, de souffrance et de morts, m'a mis un peu mal à l'aise et m'a retourné le ventre. J'aurais aimé un peu plus d'espoir, dans ce roman, un petit quelque chose de positif.

    S'il y a de nouvelles histoires de Leo Demidov, je ne suis pas certaine de me précipiter dessus.

     

    Sympa!


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  • Le-suaire-de-l-archeveque.jpg

     

     

    Résumé :

     

    En mission à Rome pour l'Église d'Irlande, sœur Fidelma arpente la ville en compagnie de son ami, le moine saxon Eadulf, en attendant d'être reçue par le pape Vitalien. Quelques jours après son arrivée, un meurtre est commis dans le palais du Latran. La victime n'est autre que le supérieur d'Eadulf, Wighard, archevêque de Cantorbéry. Au VIIe siècle, le contexte politique est déjà tendu entre les Églises romaine et irlandaise.
    Soucieux de calmer les esprits, l'évêque romain Gelasius demande à l'intrépide duo d'enquêter sur cette sombre affaire qui pourrait bien mettre le feu aux poudres...

     

    challenge polar historiques

     

     

    Mon avis :

     

    Encore et des toujours des polars historiques ! Quand on aime, on ne compte pas. Faut dire que le premier tome des aventures de Fidelma et d'Eadulf m'avaient beaucoup plu, alors pourquoi se priver ?

     

    Les voici tous les deux à Rome, chacun avec sa mission. Contrairement au premier tome, où je m'étais un peu perdue dans les débats sur les dogmes de l'église irlandaise et romaine, ce roman évite les longues discussions pointues. Il y a certes, forcément, l'aspect religieux mais je l'ai trouvé plus abordable.

    Mais les deux héros, par les dialogues, n'hésitent pas à discuter des différences entre leurs deux cultures. La place de la femme, notamment. Quand, en Irlande, elle peut se prétendre l'égale de l'homme et est protégée par la loi des viols, dans les royaumes saxons, elle n'a pas cette chance.

     

    C'est peut-être démagogique, mais j'ai été touchée également par les réactions de Fidelma. A Rome, au Palais du Saint Père, où s'étalent les richesses, elle est révoltée de voir les mendiants devant le parvis, retenus par les gardes. Comment admettre que ceux qui ont juré de servir le Dieu des pauvres puissent vivre dans une telle opulence, à quelques mètres de la misère la plus noire ?

    Il y a aussi la question du célibat des religieux, que j'ai beaucoup apprécié.

    Les personnages principaux me touchent, donc. Et j'aime beaucoup la relation qui se crée entre eux, lentement, mais où l'amitié et l'estime tiennent une place prépondérante.

     

    L'intrigue est loin d'être évidente. Nous avons, cette fois encore, un panel de personnages. Pour Fidelma, le coupable, qui semble tout désigné et qui arrangerait tout le monde, n'est peut-être pas si coupable que ça. Et tant qu'elle n'aura pas les preuves...

    On devine bien que le vrai responsable se cache parmi les personnages présents. J'adore quand on a le coupable sous les yeux depuis le début, et que l'auteur nous mène par le bout du nez jusqu'à la résolution de l'intrigue.

     

    Ce fut une lecture très agréable, servie par une écriture prenante, des personnages attachants et une intrigue pas si évidente que ça. Un vrai plaisir !

     

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  • Une-ombre-plus-noire-que-la-nuit.jpg

     

    Résumé :

     

    Au cœur d’Aposphir, la plus ancienne nation civilisée d’Aeviris, dans un monde où même les éléments sont instables, un garçon se bat pour garder la vie. Il n’est rien, ni personne : ne reste en lui que l’aspiration à devenir quelqu’un, la volonté farouche d’être un jour Soren Dajymo. Et pour cela, il doit lutter. Contre des créatures mystérieuses, contre les barbares, contre l’énigmatique voleur de Shankra, contre les affres de l’amour, mais aussi et peut-être surtout contre lui-même : parmi les rangs des moines guerriers de Maïpen, il lui faudra déployer toutes les ressources de son intelligence pour déjouer les noirs complots qui bruissent dans les ténèbres du monastère.

     

    Mon avis :

     

    Y'a des jours comme ça. Des jours où on n'a strictement rien envie de faire, ni ménage, ni lessive, ni bricolage, ni jardinage, même s'il serait plus raisonnable de s'y mettre. Y'a des jours où le temps s'en mêle et semble œuvrer pour nous conforter dans l'idée que ne rien faire, c'est la meilleure chose à faire, justement.

     

    Alors les jours comme ça, je me place devant ma pile de livres à lire, je laisse courir mes doigts sur la tranche des bouquins, et je m'accorde une journée glandouille, à lire. Et aujourd'hui, mon dévolu est tombé sur ce roman.

     

    Il faut dire que j'ai rencontré l'auteur au salon du livre de Villefranche sur Saône. Un monsieur très sympathique, plein d'humour, qui m'a définitivement donné envie de découvrir ses écrits. Et puis, ma pile à lire étant ce qu'elle est, le bouquin a dû attendre un peu..

     

    Je dois avouer que j'ai eu un peu peur, les premières pages. Pas à cause de l'écriture ni des personnages, mais à cause de la rapidité des évènements. Les différentes actions sont très vite réglées et des évènements étranges sont à peine esquissés. Je sais, j'oublie un peu que le début d'un roman est précisément le début, qu'on ne peut pas fouiller ces actions autant que l'intrigue principale, et que l'auteur place ses pions sans tout expliquer, sinon, y'aurait plus de suspens. J'ai simplement redouté que tout le roman se révèle être de la même trempe, alors que non, pas tout. C'était juste le début, quoi.

     

    Et puis, l'auteur a su, dès les premières lignes, me rendre accro à Soren, son personnage principal. Difficile de ne pas compatir devant ce gamin terrifié. Et comment résister à son sauveteur ou encore au jardinier ? Les personnages sont bien construits et attachants, un bon point qui, chez moi, fait basculer un roman de ''sympa'' à ''j'ai bien aimé''.

     

    Dès les premières lignes, également, j'ai apprécié l'écriture. Fluide et prenante, elle n'a rien de simpliste pour autant et l'auteur n'hésite pas à employer des mots qu'on trouve rarement tous les jours, sans pour autant nuire à la compréhension. Il y a bien l'emploi de quelques ''etc'', qui m'ont semblé décalés dans le récit et m'ont donné l'impression que l'auteur ne voulait pas s'étendre plus sur les descriptions (ou ne pouvait pas, surtout, d'après ce que j'en ai compris sur son blog) alors qu'il aurait peut-être été préférable d'écourter la liste d'une autre manière. Mais je crois que c'est bien la seule chose sur laquelle je peux pinailler:(

     

    Quant à l'intrigue principale, il va être difficile de ne pas la dévoiler dans cette partie. Les premiers temps sont très crédibles : Soren a assisté, caché dans un placard, à la mort de ses parents. Il est sauvé par les moines-guerriers, qui le prennent sous leur aile. Sauf que l'enseignement pour devenir l'un des leur est réservé aux enfants des élites. Lui devra se contenter d'être l'apprenti du jardinier. J'ai beaucoup aimé cette partie, elle présente de manière parfaitement naturelle les personnages, le monastère et les coutumes des moines-guerriers. Et puis, tout s'enchaîne et Soren se retrouve obligé de mener une enquête pour démasquer le voleur de Shankra. Il n'est pas franchement compétent pour ça, il ignore par où commencer et j'ai partagé son désarroi, ses espoirs, sa peur et son désespoir, tout comme j'ai partagé sa résignation au sort qui semble inéluctable. Mais à vrai dire, à mesure que les évènements s'enchaînaient, je commençais à apercevoir une partie des explications. La révélation finale n'a pas été une vraie surprise, même si, bien entendu, il restait pas mal de zones d'ombres, notamment quant à la manière de procéder.

     

    Et puis, il y a tout l'univers fantastique. Un monde bien construit, cohérent, avec les différents peuples et les différents empires. De la magie, plutôt bien expliquée mais qui laisse un goût de trop peu, pour des raisons évidentes, cependant. De ce que j'en ai lu sur le blog de l'auteur, ce roman est le premier tome d'une trilogie. Encore une fois, normal qu'on ne nous abreuve pas, dès le premier tome, de toutes les subtilités de l'univers.

     

    Ce fut donc une excellente lecture, avec des personnages très attachants, une plume prenante et un univers bien construit. Seul le petit bémol concernant l'intrigue m'empêche d'en faire un coup de cœur et pourtant... Vivement le tome 2 !

     

    Et je vous parle du blog sans en donner le lien ! Le voici !

     

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  • the-cryptkeeper

     

    La voix, chaude et grave, remplit l'air nocturne. Pèire. Souplement, Elland saute à terre et se précipite dans la lumière. Quelques secondes sont nécessaires à ses yeux pour s'habituer à la brusque luminosité. La pièce semble minuscule, meublée du strict nécessaire. Une table, deux bancs, un petit lit, un âtre endormi. Des chandelles, posées ici et là, qui repoussent les ombres. Et entre les murs s'entassent ses amis, tous présents, sans aucune exception. Osvan est allongé sur le lit, toujours aussi pâle, il semble dormir. Jehanne et Théoliste sont assis par terre, contre le mur, le visage fermé. Anthelme et Thémus, eux, sont assis sur les bancs. Et Pèire, qui accueille le voleur les bras grands ouverts, affichant clairement son soulagement.

    Elland les observe, cherchant sur leurs visages des traces de lutte, de combat. Mais s'ils semblent particulièrement inquiets, ils ne paraissent pas avoir été blessés. Auraient-ils eu le temps de s'enfuir avant que les gardes n'arrivent ? Il réalise à quel point sa question est stupide quand Pèire esquisse un sourire et lui annonce :


    - Oui, nous avons été prévenus à l'avance de l'arrivée des gardes. C'est un homme de Thémus, dans la garde, qui l'a fait prévenir. Nous avons eu tout juste le temps de déguerpir.
    - Un messager est venu m'informer de cette opération, alors j'ai envoyé des hommes prévenir tout le monde. Nous avons eu chaud.
    Tanorède ?

    La réponse semble évidente, tant l'attaque est ciblée sur le petit groupe d'amis qui enquêtent sur la disparition de Ménandre, mais Elland a besoin de savoir. Il a besoin de parler, de laisser s'exprimer ses doutes pour qu'ils cessent de bouillonner dans son esprit. Thémus hoche doucement la tête avant de poursuivre :

    - Je pense oui. Il en a les moyens. Et il a toutes les raisons pour le faire. La question est de savoir s'il est courant de notre escapade dans les souterrains.
    - Comment pourrait-il être au courant ?
    - Il doit avoir des hommes un peu partout en ville. Ce ne serait pas étonnant. Mais ça prouverait que nous nous approchons du but. Qu'il redoute nos découvertes à venir. Qu'on approche tellement de la vérité qu'il prend peur et passe à l'attaque au lieu de nous laisser chercher.

    Le voleur acquiesce, silencieux. C'est vrai que depuis le début de l'enquête, ils sont relativement épargnés. Certes, l'homme qu'ils avaient envoyé interroger Tanorède est mort, mais pour le reste, ils ont pu mener leur enquête sans être inquiétés. Et si leur ennemi réagit maintenant, ça doit vouloir dire qu'ils touchent au but. Et Elland, soudainement, s'interroge. Si Tanorède souhaitait réellement les tuer, en envoyant quatre hommes de main pour les attaquer, pourquoi n'a-t-il rien tenté depuis ? Pourtant, Elland est resté plus d'une fois seul, à la merci de ces hommes qu'il imagine dispersés dans toute la ville. Alors pourquoi ce bourgeois mielleux n'a-t-il pas essayé de le tuer à nouveau ?

    Jehanne pousse un long gémissement, faisant se retourner tous les hommes présents. Pèire va s'accroupir à côté d'elle et passe un bras autour de ses épaules. Puis, regardant Elland, toujours debout, il lui explique :


    - Au début, Jehanne était persuadée que les gardes étaient là pour elle. Elle a paniqué. Mais quand nous nous sommes retrouvés ici, on a compris que les enjeux étaient plus importants : nous sommes tous visés.

    Passant une main nerveuse dans ses cheveux, Elland essaie de calculer le temps qu'il s'est passé entre son escapade à l'atelier et le déploiement de la garde. Après avoir posé quelques questions, il réalise qu'il est matériellement impossible que Tanorède ait ordonné leur arrestation suite à son intrusion. C'est un poids immense qui s'envole. Avec un maigre sourire, il va prendre place sur le banc, à côté d'Anthelme. Et ce dernier, lui jetant un regard rempli de reproches, déclare :

    - Nous nous sommes vraiment inquiétés pour toi. Tu aurais dû être à la taverne depuis longtemps quand la garde est arrivée.
    - Nous avons pensé que tu avais été arrêté en cours de route.

    Par pudeur, personne n'ajoute la suite. Personne ne parle de l'affolement qu'ils ont ressenti en constatant son absence. Personne n'avoue qu'ils l'ont imaginé aux mains de Guevois, seul et malmené. Mais Elland n'a pas besoin qu'on lui dise pour réaliser ces sentiments. La tête baissée, gêné, il avoue :

    - Osvan a été attaqué alors qu'il voulait chercher Ménandre à l'atelier de Guevois. Nous en avons parlé avec Anthelme et Théoliste, et nous avons pensé que ça pourrait être une bonne piste. Mais je vous savais tous occupés, et je voulais en avoir le cœur net. Alors je me suis rendu à l'atelier pour vérifier par moi-même.

    Quatre paires d'yeux, brûlants de reproches, se braquent sur lui. Il déglutit bruyamment, se tord les doigts sous la table, gêné d'avoir à parler de ce qu'il s'est passé ensuite. Mais il n'en a pas le temps. Des coups, frappés avec violence, font trembler la porte. Et avant que quiconque ait eu le temps de bouger, elle s'ouvre brusquement.
    C'est un homme frêle, maigre à faire peur, le visage rongé par une quelconque maladie de peau qui entre en trombes dans la petite salle. Ils ont presque tous un mouvement de recul en le voyant ainsi pénétrer dans leur repaire, mais rapidement, Thémus le salue et rassure ses compagnons. C'est l'un de ses hommes. A dire vrai, c'est l'un des hommes en qui il a le plus confiance. D'une voix trop forte, il explique, en mangeant la moitié des mots, que la femme de Thémus est en sécurité dans l'un de leurs repaires. Puis, se tournant vers Pèire, il l'informe qu'il en va de même pour la serveuse et la cuisinière. Enfin, adoptant une mine de circonstance, il annonce que les gardes sont entrés dans la taverne et dans l'atelier, qu'ils ont retourné chaque pièce du mobilier pour mettre la main sur eux, en vain. Et que de rage, ils ont quasiment tout détruit.

    Si Thémus a visiblement pâlit, Pèire, lui, soupire longuement avant de lâcher un « je suppose qu'il vaut mieux que ce soit les meubles que nous ». Le silence plane un instant. Puis, de concert, ils hochent tous la tête, convaincus. Après tout, des meubles, ça se remplace. S'ils avaient été arrêtés, la situation serait bien plus critique. Même Thémus en est réduit à un grognement d'approbation. Et son homme soupire de soulagement. Puis, hésitant, il bredouille que les gardes sont en train de les chercher dans toute la ville et émet, d'une toute petite voix, l'hypothèse qu'ils aillent se réfugier hors de la ville quelques temps. Il se recule précipitamment en voyant le regard que lui lance son employeur. En réalité, il se recule tellement qu'il finit par sortir de la petite pièce, et s'enfuit dans la nuit.

    Elland se relève d'un geste vif, va fermer la porte et donne un tour de clef dans la serrure. Puis, profitant d'être debout, il se rapproche du lit pour observer gamin inconscient. Théoliste, malgré sa lourde carrure, se lève souplement et le rejoint. En quelques murmures, il le rassure sur son état et lui promet qu'Osvan s'en remettra.

    Rassuré, Elland hoche la tête et retourne s'asseoir. Et comme s'il attendait ce signal, Anthelme lance le débat :


    - Pensez-vous réellement qu'on doit fuir la ville ?
    - Et laisser le champ libre à Tanorède ?

    La réponse de Pèire a fusé, cinglante. Anthelme, comme fautif, baisse la tête et c'est son amant qui prend sa défense :


    - On ne partirait qu'un jour ou deux, le temps que les gardes se lassent. Et ça nous permettrait de mieux nous organiser.
    - Nous sommes bien organisés.
    - Nous avons la garde aux trousses. Tous les hommes en armes de la ville, donc. S'ils ne nous trouvent pas à l'auberge ou à l'atelier, ils vont nous traquer. Nous ne pourrons plus sortir sans devenir invisibles. Sans compter qu'ils promettront certainement une récompense à quiconque leur signalerait notre présence. Et si nous nous faisons arrêter, Ménandre n'aura plus aucune chance d'être retrouvé sain et sauf.
    - Mais si nous fuyons, à supposer que nous puissions sortir de la ville incognito, quand et comment pourrons-nous revenir ? Que se passera-t-il pendant ce temps pour le gamin ? Si Tanorède veut nous effrayer, je refuse que ce soit si simple pour lui de réussir.

    La discussion se fait houleuse, les esprits s'échauffent et le ton monte. Ils en réveillent même Osvan, qui gémit faiblement dans son lit. Mais seul Théoliste se lève et s'avance jusqu'à son chevet. Les autres sont toujours en train de débattre sur la conduite à tenir maintenant qu'ils sont directement visés par leur ennemi.
    C'est finalement Echidna qui met fin à l'âpre débat. Elle projette mentalement l'image d'un groupe de gardes, qui s'avance courageusement dans ce quartier où il se sait indésirable. Aussitôt, Elland relaie l'information :


    - Les gardes fouillent le quartier.

    Et immédiatement, un silence angoissé retombe sur la petite pièce. Ils ont quasiment tous le réflexe de se lever, comme si la menace était là, tout proche, prête à surgir. En un sens, ils n'ont pas tort.

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    Résumé :

     

    Une histoire de vampires, de loups-garous et d’imprévus. Alexia est indiscutablement LE scandale de la saison londonienne : après les événements inattendus survenus en Écosse, elle est retournée vivre chez ses parents. La reine Victoria n’a d’autre choix que de l’exclure du Cabinet fantôme, et la seule personne qui pourrait expliquer quelque chose, Lord Akeldama, a inopinément quitté la ville. Pour couronner le tout, Alexia se fait attaquer par une coccinelle mécanique létale, et découvre que les vampires de Londres ont juré sa mort.
    Tandis que Lord Maccon met toute son énergie à boire, et que le Professeur Lyall tente désespérément de maintenir la cohésion au sein de la meute Woolsey, Alexia s’enfuit en Italie à la recherche des mystérieux Templiers. Ils sont les seuls à pouvoir expliquer sa délicate condition actuelle. Mais ils pourraient aussi s’avérer pires que les vampires. Surtout armés de pesto.

     

    Mon avis :

     

    Quel plaisir de retrouver Alexia ! Il ne s'est pas passé beaucoup de temps entre la parution du roman, son achat et sa lecture. Pour mon plus grand bonheur.

     

    Dans le second tome, j'avais trouvé que l'écriture était un peu en dent de scie : des passages absolument savoureux et d'autres plus maladroits. Pour ce tome, je l'ai beaucoup moins ressenti.

    C'est l'aspect savoureux qui ressort : les répliques cinglantes sont bien là, délectables. Les réflexions d'Alexia, in petto, le sont tout autant.

    Voir l'imposant Lord Macoon, ivre mort, noyer son désarroi dans la boisson est à la fois surprenant et très drôle. Tout comme l'adoration d'Alexia pour le pesto !

    On retrouve là tout le cynisme et l'humour britannique, pour un roman que j'ai lu avec un grand sourire.

     

    L'intrigue est très bien menée, on suit les pérégrinations d'Alexia et ses comparses avec le plus grand plaisir. J'ai souri et j'ai eu la trouille pour notre Sans Âme préférée. On en apprend d'ailleurs beaucoup sur sa condition, le rôle des Templiers, et les avenirs possibles de son ''désagrément embryonnaire''.

    L'auteur nous sert une intrigue relativement complexe, avec une double enquête menée à la fois en Italie et à Londres.

     

    Les personnages évoluent, leurs situations changent, peut-être un peu rapidement mais c'est bien amené. Et puis, ça promet un prochain tome très intéressant !

     

    Alexia traverse la France pour arriver en Italie et c'est peut-être le seul bémol : pour elle, la France est sale, tandis que l'Italie est magnifique. Un peu de chauvinisme pour râler : c'est pas très sympa pour nous:(

     

    Merci beaucoup à Awira de m'avoir fait découvrir cette série : une plume pleine d'humour, des situations pleines de suspens, des personnages bien construits et attachants et tout une fresque politique. Ce n'est que du bonheur.

     

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    Résumé :

     

    Basse-Fosse, la ville du crime. Les hors-la-loi sont rois, les femmes, fatales. Disparaissez, et les gardes s'assureront que personne ne vous retrouvera jamais. Prévôt est dealer. Il a été soldat. Il a été agent de la Couronne. Il a tout vu, et même pire. Difficile de trouver âme plus tourmentée. Il est aussi le plus à même de traquer l'assassin qui sème derrière lui les corps d'enfants horriblement mutilés.
    Un sinistre jeu de piste, où le chasseur pourrait devenir proie.

     

     

    Mon avis :

     

    C'est la grande mode des assassins et autres voleurs en fantasy. Et je redoute toujours les romans ''à la pointe de la mode'', de peur d'avoir un récit calibré pour répondre à une demande, sans âme ni originalité. Mais le résumé me tentait alors …

     

    Ce qui est frappant, dès les premières lignes, c'est l'écriture. Ensuite, on fait la connaissance avec le héros, Prévôt. Il n'a, en réalité, pas grand chose d'un héros.

     

    «  Dans les circonstances les plus favorables, parfumé et manucuré, je suis un type laid. Un nez en patate gouttait sous des yeux trop gros, une bouche en coup de poignard siégeait, décalée sur le côté. Pour souligner mon charme naturel, je présentais une collection de cicatrices qui aurait embarrassé un masochiste, une ligne décolorée remontant sur ma pommette à l'endroit où un éclat d'obus était passé à quelques centimètres de m'étendre pour de bon, et le pavillon déchiré de mon oreille gauche témoignait d'une bagarre de rue où j'avais fini second ».

     

    Prévôt est dealeur, bagarreur, consommateur assidu de souffle de farfadet, une drogue, et de bière. La loi, il la connaît bien, puisqu'il a été chargé de la faire respecter à une époque de sa vie. Mais il l'enfreint allègrement. Les autres personnages que nous présente l'auteur ont tous leur charisme, un petit quelque chose qui fait qu'on s'attache à eux, qu'on les adore ou qu'on les déteste. Ce petit quelque chose qui les rend vivant.

     

    L'écriture est très ironique, cynique, et il y a bien des descriptions qui prennent une toute autre ampleur sous la plume de Daniel Polansky. S'il y a cependant un reproche que je pourrais faire à ce roman, ce sont les dialogues. Ils sont parfois tellement pleins de sous-entendus et de non-dits que j'ai eu de la peine à les suivre.

    En fait, il y a un second reproche que je pourrais faire, également, c'est au niveau de l'intrigue. Ces meurtres intriguent et les personnages sont touchés par les meurtres de ces enfants. Prévôt a également une autre source de pression, qui fait que retrouver l'assassin devient urgent. Mais j'ai trouvé l'enquête assez légère et  je n'ai jamais partagé la conviction de Prévôt en la culpabilité d'un personnage. Je n'y ai pas cru une minute. La fin a donc été une demi-surprise.

     

    Le monde créé par Daniel Polansky n'est peut-être pas très original mais très travaillé. Bien qu'il n'y ait pas beaucoup d'explications, on apprend qu'il existe une multitude de peuples qui cohabitent plus ou moins en harmonie. Tout le registre des drogues est très bien trouvé, par contre. Le narrateur parle des peuples, de la Guerre sans tout expliquer, ce qui est cohérent, forcément, mais qui laisse un peu perdu. Ça sera peut-être différent dans les prochains tomes.

     

    Quoiqu'il en soit, c'est un roman qui se dévore, avec une écriture pleine de caractère. Si l'enquête m'a paru un peu légère, le monde créé par l'auteur est bien travaillé. Ce fut une lecture très plaisante.

     

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  • Le-mystere-de-callander-square.jpg

     

    Résumé :

     

    Deux corps de nourrissons sont retrouvés dans le parc de Callander Square, par des jardiniers chargés d'y planter un nouvel arbuste. Thomas Pitt, chargé d'enquêter sur cette affaire, va déranger les riches habitants du quartier et s'attirer bien des inimitiés. Heureusement, sa femme Charlotte est prête à l'aider, à sa manière. Entre secrets de polichinelles, bourgeoisie arrogante et maître chanteur, ils auront bien du mal à démêler le vrai du faux.

     

     

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    Mon avis : 

     

    Je n'ai pas attendu bien longtemps pour replonger dans les aventures de Charlotte et Thomas Pitt. Il faut dire que le plaisir est au rendez-vous, alors pourquoi attendre ?

     

    On retrouve bien évidemment l'inspecteur Pitt, toujours aussi attachant, ainsi que son épouse, Charlotte. Deux ans ont passé depuis leur rencontre mais ils sont toujours aussi heureux.

    On retrouve également Emily, la soeur de Charlotte, et c'est marrant de constater qu'elle a finalement bien plus de qualité que sa soeur. Je me suis même demandée pourquoi l'auteur avait choisi Charlotte comme héroïne.

     

    On retrouve aussi ces couples de bourgeois, pour qui le plus important est d'éviter le scandale, quitte à payer, menacer ou tuer pour garder secrets certains évènements de leur vie. On suit ces personnages, qui vivent dans une opulence certaine, avec leur mépris des domestiques, leurs potins, leurs centres d'intérêts parfois limités. Anne Perry a une manière très douce de décrire cette vie, presque apaisante, en total contraste avec les évènements qu'elle décrit.

     

    L'enquête essaie de tirer au clair le mystère de ces nourrissons retrouvés morts. Et fatalement, les interrogatoires de l'inspecteur Pitt dérangent.

    J'ai trouvé la plume de l'auteur très fluide, très plaisante à lire, presque addictive. Cette fois encore, nous suivons plusieurs personnages et le point de vue change souvent, parfois pour des personnages de moindre importance. C'est un peu dommage car au final, on n'en sait pas beaucoup plus sur Charlotte et Thomas Pitt, et j'ai trouvé qu'ils manquaient un peu d’approfondissement. Charlotte est enceinte, par exemple, mais on ne le ressent que très peu. Peut-être que je ressentirais plus les émotions des deux héros dans les prochains tomes.

     

    L'enquête est très bien menée, on découvre au fur et à mesure les secrets que les habitants cachent, parfois futiles, parfois gravissimes. Et la fin ne manque pas de surprendre.

     

    Ce fut une lecture plus que plaisante, avec des personnages qu'on adore ou qu'on déteste, une plume très agréable et une enquête rondement menée.

    Un vrai régal.

     

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