• Le fils prodigue

     

     

    Résumé :

     

    En l'an de grâce 1420, alors qu'à Bristol la foire du prieuré bat son plein, Roger le colporteur croise le chemin de John Wedmore, un inconnu au visage étrangement familier. Quelques jours plus tard, celui-ci est accusé par Dame Audrea Bellknapp d'un crime crapuleux commis six ans plus tôt au manoir de Croxcombe. Pour Roger, chargé d'enquêter sur cette affaire, les apparences sont trompeuses. Entre l'irascible maîtresse de maison, son odieux fils cadet et le retour inopiné du fils aîné renégat venu réclamer son héritage, Roger se retrouve au coeur d'une réunion de famille houleuse, qui vire bientôt au drame !

     

    Mon avis :

    J'avais découvert cette auteur avec La fête des moissons, et ça avait été une bonne surprise. En trouvant ce bouquin d'occasion, je me suis laissée tentée et j'ai plutôt bien fait !

     

    L'immersion dans l'époque est naturelle et fluide. L'auteur, à une exception près, ne rend pas son personnage visionnaire et ne s'attarde pas pendant des pages sur les us et coutumes de l'époque.

    Les personnages sont intéressants, même si j'avais préféré voir Roger au sein de sa famille : je l'avais trouvé bien plus drôle et bien plus charismatique. Ici, il est plus méfiant, bien moins à l'aise (ce qui se comprend) et ça change pas mal le personnage. Même si, en soi, c'est positif, je dois quand même avouer que je l'aimais mieux dans le roman précédent.

    L'intrigue est très bien menée, l'auteur a su rendre les protagonistes vivants, avec leurs caractères propres et leurs motivations. Ils ne sont ni tout blancs, ni tout noirs, et je dois avouer que l'intrigue m'a donné du fil à retordre : comment démêler le vrai du faux, les vrais méchants des faux méchants dans ce château assez effrayant ?

    J'ai suivi avec beaucoup d'intérêt l'enquête et j'ai été assez surprise par le dernier retournement de situation !

    Ce fut donc une lecture très agréable, même si, je pense, j'aurais préféré retrouver Roger similaire à La Fête des Moissons.

     


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    Résumé :

    Lady Alexia Maccon a de nouveau des problèmes.Sauf que cette fois, elle n´y est vraiment pour rien. Un fantôme fou menace la reine ! Alexia mène l´enquête... jusque dans le passé de son époux. Pendant ce temps, sa soeur rejoint le mouvement des suffragettes, Madame Lefoux met au point sa dernière invention mécanique et des porcs-épics zombies envahissent Londres, le tout une nuit de pleine lune. Alexia découvrira-t-elle qui tente d´assassiner la reine Victoria avant qu´il ne soit trop tard ? Loups-garous et vampires verront-ils le soleil se lever ?

     

    Mon avis :

    J'ai retrouvé avec beaucoup de plaisir Alexia et son époux. Il s'est passé pas mal de temps depuis la lecture du tome 3, mais je m'y suis tout de suite retrouvé.

    Alexia est enceinte, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle ne sombre pas dans la béatitude euphorique de la femme enceinte. Le bébé est un "désagrément embryonnaire" et elle ne se ménage pas. Et quand un fantôme vient leur annoncer, de la manière la plus confuse qu'il soit, que la Reine est danger, elle fonce sans se préoccuper de son état.

    Si j'ai apprécié l'évolution des personnages et leur relation, je dois tout de même reconnaître que j'ai eu un peu plus de mal avec l'enquête à proprement parler. J'ai eu du mal à suivre le fil conducteur, à y trouver une logique. Alexia prend des décisions sur des indications pour le moins obscures, chaotiques et elle se met en danger pour des raisons qui ne m'ont pas convaincues. Le roman est bourré d'action, et on suit ses aventures sans trop se poser de questions, mais finalement, une fois le livre fermé, j'ai eu du mal à être bluffée.

    Mais ce qui sauve le roman, ce sont les personnages qui y gravitent : ils ont tous un petit quelque chose qui les rend attachants, et même les méchants de l'histoire ne sont, au final, pas si méchants que ça. L'enquête passe en arrière plan tant suivre toute la galerie de personnages est intéressant.

    C'est une excellente lecture de détente, avec un monde cohérent, des personnages intéressants mais j'ai trouvé que l'enquête manquait un peu de cohésion et de fil conducteur.

     

     


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  • L'armée furieuse, Fred Vargas

     

    Résumé :
     
    "- Cette nuit-là, dit-elle lentement, Lina a vu passer l'Armée furieuse. Et Herbier y était. Et il criait. Et trois autres aussi.
    - C'est une association ?
    - L'Armée furieuse, répéta-t-elle tout bas. La Grande Chasse. Vous ne connaissez pas ?
    - Non, dit Adamsberg en soutenant son regard stupéfait.
    - Mais vous ne connaissez même pas son nom ? La Mesnie Hellequin ? chuchota-t-elle.
    - Je suis désolé, dit Adamsberg. Veyrenc, l'Armée furieuse, vous connaissez cette bande ?
    Un air de surprise intense passa sur le visage du lieutenant Veyrenc.
    - Votre fille l'a vraiment vue ? Avec le disparu ? Où cela ?
    - Là où elle passe chez nous. Sur le chemin de Bonneval. Elle a toujours passé là.
    Veyrenc retint discrètement le commissaire.
    - Jean-Baptiste, vraiment, tu n'as jamais entendu parler de ça ?
    Adamsberg secoua la tête.
    - Eh bien, questionne Danglard, insista-t-il.
    - Pourquoi ?
    - Parce que, pour ce que j'en sais, c'est l'annonce d'une secousse. Peut-être d'une sacrée secousse".
     
    Mon avis :
     
    Je n'ai pas résisté bien longtemps en voyant que le dernier opus de Fred Vargas était sorti en poche. Bon, d'accord, la vérité vraie c'est que je me suis ruée dessus et que je l'ai lu dans la soirée de l'achat. Et que je l'ai vite terminé.  
     
    Fred Vargas utilise à merveille les croyances populaires, les mythes qui perdurent encore de nos jours pour ancrer ses récits. Ce tome ne déroge pas à la règle, et les rares personnages qui ne croient pas à l'Armée Furieuse passent pour des ignorants.
    Une armée, vieille de mille ans, dont les hommes et les chevaux sont mutilés, qui traverse dans un fracas d'armes et de sabots ce paisible village en annoçant les "saisis", ces coupables qui vont mourir. Cerise sur le gâteau, celui ou celle qui voit l'armée ne voit pas toujours les quatre désignés. Cette fois-ci, Lina, celle-qui-l'a-vue, n'en voit que trois. Et ce n'est pas difficile de deviner le climat qui peut régner dans le patelin : qui est le quatrième?
     
    J'ai beaucoup aimé ce roman, plusieurs enquêtes se mêlent et se rejoignent : il n'y a pas une seconde de temps mort.
    Au-delà de la bande de bras cassés habituelle, l'auteur nous dresse les portraits des habitants. Et qu'ils soient sympathiques ou non, on les voit prendre vie sous nous yeux, devenir vivants, palpables. Impossible de ne pas être touché par la famille de Lina, notamment. 
    Je dois avouer que j'ai été particulièrement bluffée à un moment, par un rebondissement que je n'attendais pas, et qui m'a sciée. Car les morts se succèdent, quoique puissent faire nos héros. Inéluctables, elles renforcent la croyance que cette engeance surnaturelle est derrière tout ça, et que rien ne l'arrêtera tant qu'elle n'aura pas accompli son oeuvre.
     
    Quand je lis un roman policier, j'ai rarement tendance à essayer de deviner le meurtrier, je me plonge dans les aventures du héros et j'ai l'impression de me laisser porter par ses recherches. (Enfin, sauf quand le livre est mauvais et que je m'énerve de le voir faire des recherches inutiles alors que le coupable est sous ses yeux). Mais là, je dois avouer que le fait que le meurtrier soit un être surnaturel est tellement omniprésent que la recherche du coupable en chair et en os semble passer au second plan. Il faut dire aussi qu'Adamsberg n'est pas un modèle en matière de procédure : ses enquêtes semblent partir dans tous les sens et c'est bluffant de le voir arriver à une conclusion qui s'avère exacte.
     
    Je dois cependant admettre que j'ai été un peu moins touchée par ce roman, même s'il avait pourtant tout pour me plaire. Peut-être que la magie de la découverte s'est émoussée. Peut-être qu'on ressent un peu moins la douce folie des personnages, ou peut-être que le trait est un peu trop forcé. Je ne sais pas trop, ça vient peut-être de moi, peut-être que je n'ai pas lu ce roman au bon moment.
     
    Mais quoiqu'il en soit, même si ça m'a un peu moins plu que certains autres, ça reste tout de même un excellent moment de lecture, et je ne peux que vous conseiller, si vous ne connaissez pas encore cette auteur, de vous lancer !
     

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    Résumé :

    Saskia fête ses 18 ans et s'apprête à entrer en terminale, comme toutes les filles de son âge. Toutes, vraiment ? Si c'était le cas, pourquoi son quotidien vire-t-il au cauchemar, enchaînant phénomènes incongrus et rencontres étranges ? Quel secret recèle la pierre qu'elle porte au poignet depuis qu'elle a été trouvée aux portes d'un orphelinat, bébé ? Que lui veut Tod, mystérieux garçon qui la suit comme son ombre et ne se sépare jamais de son coutelas ? Et Mara, jeune fille froide et distante, qui parle une langue inconnue ?

     

    Mon avis :

     

    Les adolescente lycéennes qui rencontrent de beaux ténèbreux fascinants, on en croise beaucoup trop dans les romans Young Adult à mon goût. Surtout pour un résultat, la plupart du temps, franchement médiocre. La première fois que j'ai lu ce résumé, j'ai grimacé, je me suis dit que c'était pas pour moi et que je passais mon chemin, merci bien. Et puis, j'ai lu une super bonne critique, et une autre, alors je me suis dit "bon, essayons". Quelle riche idée !

     

    Pas de faux suspens, j'ai beaucoup aimé ce roman. Déjà parce que je n'ai eu aucune envie de violence à l'encontre de l'héroïne. Elle n'est pas niaise, pas tête à claque, pas chieuse. C'est une jeune fille "normale", simple et attachante, qu'on suit dans sa vie quotidienne avec beaucoup de plaisir.

    J'aime beaucoup la relation qu'elle a avec sa mère, de la complicité mais pas au point de se prêter leurs vêtements ni de s'échanger leurs conseils de maquillage et de vrais échanges. L'auteur sait parfaitement faire ressortir les émotions, et on devine toute l'affection qu'elles se portent mutuellement.

    De même, au lycée, Saskia n'est ni la coqueluche des mâles, belle a faire tomber, drôle et forte en répartie acerbe, ni le Caliméro que tout le monde déteste. Elle est comme des milliers d'adolescents, avec quelques amis proches et évolue dans la plus totale indifférence.

     

    Et puis, il y a justement Tod. Le beau gosse de service, qui la suit et la fait flipper au début, jusqu'à ce qu'elle tombe sous son charme. Mais très franchement, et je suis une vraie chieuse à ce sujet, je n'ai jamais ressenti ça comme étant cliché, ridicule ou agaçant. C'est très bien amené, c'est fluide et évident. Et on apprend finalement à apprécier autant l'un que l'autre.


    Si pour des raisons de suspens, l'auteur ne dévoile pas tout de suite ce qu'il se passe et que Tod repousse souvent les explications des phénomènes étranges qui se produisent, ce n'est pas agaçant, ce n'est pas cousu de fil blanc, ce n'est pas cliché. On l'accepte tout comme Saskia l'accepte, on fait avec, brûlant tout de même de savoir de quoi il en retourne exactement.

    Et une fois que les explications ont été données, j'ai été convaincue : ce n'est pas mièvre, pas "déjà vu", les réactions de Saskia sont logiques et cohérentes, humaines et "normales". Pas de hauts cris ni de pleurs à n'en plus finir.

    L'écriture est très immersive, presque addictive, et il devient, à mesure que les pages défilent, de plus en plus difficile de lâcher le bouquin. Le rythme est déjà soutenu dès les premières pages, mais s'intensifie de plus en plus, jusqu'au dénouement final qui m'a laissé sans voix. Je ne m'attendais pas du tout à ça et j'ai même eu du mal à y croire.

    Ce fut une excellente lecture, que je recommande à tous. Une écriture très très agréable, une héroïne attachante, un univers plausible et bien construit, une intrigue qui va crescendo. J'adhère et j'espère la suite !


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  • Soyez les bienvenus sur ce blog !

    Après presque trois ans de fidélité à Over-blog, ici, et après moults péripéties, j'ai décidé de changer de cocon. Over-blog, et sa volonté de moderniser sa plateforme en proposant un "social hub", en enlevant des broutilles comme la Newsletter ou l'éditeur de texte, a perdu une blogueuse.

    Il en fallu, des essais, avant que je parvienne à mettre la main sur un blog qui me convenait, avec les fonctionnalités que je voulais, et surtout, avec la possiblité de récupérer mes anciens billets.

    Voilà chose faite, normalement, et vous trouverez ici des chroniques de lecture ainsi que mes écrits.

    Je vous souhaite un excellent voyage dans mes autres mondes ;)


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  • Ceux-qui-sauront.jpg

     

     

    Résumé :

     

    Et si la Révolution française n'avait pas eu lieu ? Voici le portrait d'une France qui ne fut jamais, où une minorité d'aristocrates continue, aujourd'hui, d'asservir les masses populaires, notamment en interdisant l'instruction. Jean, fils d'ouvrier, en fait la dure expérience lorsqu'une descente de police met un terme brutal aux cours qu'il suit clandestinement. Incarcéré, puis libéré par la Résistance, il devient un hors-la-loi. Clara, elle, est née du bon côté de la barrière. Pourtant, la vie dorée qu'on lui impose et les inégalités dont souffre son pays la révoltent. Deux personnages, un destin commun : changer le monde...

     

    Mon avis :

     

    Ce roman est une uchronie, autrement dit, une ré-écriture de l'Histoire à partir de la modification d'un évènement passé (merci Wikipédia). Dans cette histoire, nous voilà donc plongés dans le monde contemporain tel qu'il serait si la Révolution Française n'avait jamais existé.

     

    C'est un genre que je lis peu et qui me perturbe pas mal, soyons honnête. Je comprends le concept, bien sûr, je le trouve même génial : avec des "et si", l'auteur refait le monde. Ce qui me pertube le plus, donc, c'est que deux "époques" se confrontent : Versailles est toujours le centre de la France (qui est gouvernée par un Roi), l'aristocratie et les soldats du roi existent toujours. Par contre, l'aristocratie prend l'avion, utilise un Internet, regarde la télévision. Perturbant.

     

    Nous suivons le parcours de deux personnages aux antipodes l'un de l'autre : le premier est un fils d'ouvrier, illettré, voué à travailler dans les usines ou dans les champs. La seconde est la fille de l'un des personnages les plus influents de France. La différence est choquante et met mal à l'aise.

     

    C'est un roman très sombre, la mort n'épargne personne et les personnages se retrouvent à commettre le pire pour survivre. Et j'avais beau leur murmurer de ne pas faire ça, ils ne m'écoutaient, coincés dans leur logique de survie.

    C'est un roman difficile, la pauvreté est omniprésente tandis que les nantis se vautrent dans le luxe. Les délations, les arrestations arbitraires et la peine de mort sont légions. Et pourtant, j'ai suivi la gorge nouée, avec avidité, les aventures de nos deux héros, espérant un peu bêtement un happy-end.

     

    Le point qui m'a plu et dérangé en même temps, c'est l'internet, qui leur fait découvrir la vie dans les autres royaumes. Le postulat de base, c'est que la Révolution Française a entraîné le soulèvement des autres peuples à travers le monde. Cette Révolution n'ayant pas eu lieu, les autres peuples sont donc toujours sous le joug de lignées royales et on retrouve donc, de mémoire, l'Empire Ottoman et la Monarchie de Chine. Perturbant, donc.

     

    C'était une lecture prenante et enrichissante, pas forcément plaisante car certains passages remuent le ventre, mais très intéressante. C'est un "Et si" qui fait réfléchir et qui ne peut pas laisser indifférent.


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    Résumé :

     

    En l'an 1130, la reine Gweneth de l'île de Wilde tombe enceinte après avoir avalé un oeuf de dragon. La princesse Rosalind naît bientôt, dotée d'une griffe à la place de l'annulaire. Bien décidée à cacher cette marque du démon, la reine oblige sa fille à porter des gants et fait assassiner quiconque a découvert son secret. Mais un dragon qui terrorise les habitants de l'île enlève Rosalind...

     

    Mon avis :

     

    J'ai légèrement raboté le résumé, qui en dit beaucoup trop à mon avis.

    Ce roman était offert pour l'achat de deux livres de poche, et c'est un argument assez solide pour émousser un peu mon sens critique. Disons que lorsque je n'ai pas payé un livre, je suis plus tolérante, étrangement. Passons.

     

    L'écriture est plutôt agréable, on suit les aventures de Rosalind sans déplaisir. Le début est un peu ... surprenant car nous faisons des bonds dans le temps, pour suivre une période précise de sa vie et je n'ai pas eu réellement l'impression que ça avait un impact pour la suite. Cette partie est un peu fade, car l'auteur nous raconte, bien souvent, la mort de personnages secondaires qu'on ne connaît pas et, pour être franche, ça ne m'a fait ni chaud ni froid.

     

    L'enlèvement de Rosalind n'intervient qu'après une bonne moitié du livre. Si l'avant n'est pas inintéressant, il parait long quand on "attend" cet évènement. La suite devient alors un peu plus intéressante, sans être bien palpitante non plus.

    L'auteur a prévu des rebondissements, mais... Bon, par exemple. La sage-femme qui a aidé la Reine Gweneth à accoucher a vu la marque du dragon, fatalement. Or elle meurt peu de temps après, de froid apparemment, alors qu'elle rentrait au village voisin. Et des années plus tard, Rosalind tombe des nues en apprenant que sa mère n'est pas toute blanche dans l'histoire. Quelle surprise ! Quel rebondissement ! Sans trop en dire pour ne pas spoiler, disons que les pseudos rebondissements n'ont pas du tout fonctionné avec moi : dès les postulats de base, je comprenais la vraie version. L'étonnement ensuite de la princesse m'a complètement laissé de marbre.

     

    C'est un roman qui se laisse lire, qui ne demande pas grande réflexion et qui ne fait pas spécialement rêver. Une écriture plaisante mais une histoire un peu trop faiblarde pour être inoubliable. En clair, un moment de lecture facile très vite oublié.


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  • Le-glaive-de-l-archange.jpg

     

     

     

     

    Résumé :

     

    Dans l'Espagne du xive siècle, Gérone accueille la deuxième plus importante communauté juive de toute la catalogne. Le médecin juif Isaac y officie malgré un sérieux handicap : il est aveugle. Respecté et reconnu, ce ne sont pourtant pas seulement ses talents de guérisseur qui font sa réputation. Observateur subtil de la nature humaine, assisté de sa femme Judith, de son jeune apprenti Yusuf et de sa charmante fille Raquel, il répond immanquablement présent lorsqu'il s'agit d'enquêter sur les crimes les plus épineux. Pendant l'été 1348, alors que le royaume d'Espagne est frappé par la peste, Isaac lutte pour sauver ses patients. mais le fléau n'est pas la seule cause de décès. Une religieuse en fait un serviteur de la reine d'aragon déguisé en nonne - meurt dans des bains publics. C'est alors que l'évêque de Gérone, un vieil ami d'Isaac, fait appel à ses talents pour sauver sa nièce d'une étrange blessure infectée. Il lui demande également de l'aide pour tenter de disculper un jeune homme entraîné malgré lui dans un sombre complot contre Don Pedro, roi d'Aragon.

     

    Mon avis :

     

    Me voici de retour après une absence imprévue, et les chroniques reprennent !

     

    Ce qui fait la force de ce roman, à vrai dire, c'est plus le contexte dans lequel je l'ai lu qu'autre chose, navrée pour l'auteur. J'ai été prévenu au dernier moment d'un voyage en Espagne, et en choisissant le livre qui m'accompgnerait, j'ai déchigné celui-là, qui se passe précisément dans la ville où j'allais. Et ça change tout.

     

    J'ai été très touchée par les descriptions des lieux, forcément, par l'ambiance du roman. Les temps sont durs, ils se remettent à peine de la Peste et les Juifs ne sont pas les bienvenus. Mais la vie continue et l'auteur nous raconte leur vie quotidienne avec beaucoup de savoir-faire, nous plongeant dans cette époque sans nous lasser ou nous donner l'impression d'avoir un cours d'histoire.

    Les personnages sont très attachants, et notamment le petit Yusuf : comment ne pas s'attendrir en le découvrant ? Même Isaac, se débrouillant de son handicap pour aider les autres, est touchant dans sa détermination et sa vulnérabilité.

     

    Pour autant, ma réserve vient plus de l'intrigue policière. Je me suis un peu perdue dans tous les protagnistes, les complots et les illuminés qui traînaient dans le coin, et j'ai vraiment eu l'impression que l'enquête policière passait au second plan. Il n'y a d'ailleurs, à ce sujet, pas réellement d'enquête, ils démêlent les choses sans vraiment chercher d'indices ou de pistes.

     

    A vrai dire, c'est la seule chose qui m'a empêché de savourer pleinement cette lecture : les personnages sont attachants, la plongée dans l'époque est réaliste et plaisante, seule l'intrigue policière m'a laissée sur ma faim. Mais je me laisserais bien volontiers tenter par un autre tome, histoire de voir l'évolution des personnages !


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  • Ce texte est un duel, avec des contraintes un peu particulières, qui m'ont nettement gêné à l'écriture et ça doit se ressentir. Les contraintes, c'était ça :

     

    - le texte sera en prose et devra obligatoirement comporter au moins un dialogue
    - l'époque du texte doit être passée, ou renvoyer au passé (que celui-ci soit historique ou imaginaire, donc)
    - le texte devra comporter au moins une métaphore filée, une métonymie, une allégorie et une antithèse
    - insérer les termes : estuaire, révolution et pyrotechnique.

     

    Et je dois avouerque les effets de style m'ont donné du fil à retordre. J'espère que vous apprécierez tout de même cette histoire !

     

     

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    - Mais arrête ce massacre, bougre d'imbécile ! C'est pas vrai ! Qui m'a mis une telle bande de vauriens entre les pattes ? Lâche ça immédiatement avant de tout gâcher, abruti !

    Le commis se ramassa sur lui-même, lâchant précipitamment son couteau, et resta parfaitement immobile. Le Chef était d'humeur orageuse, et ce coup de tonnerre pouvait bien devenir foudre ravageant tout sur son passage s'il osait broncher. Un quintal de muscles, un cou de taureau, des mains comme des battoirs, une voix qui faisait trembler les murs et les commis, le Chef dissuadait toute tentative de pourparlers. Son visage rubicond à quelques centimètres seulement de celui de son aide, il tempêtait à qui mieux mieux :

    - C'est pourtant pas bien compliqué ! J'ai demandé de petits cubes de courge, de petits cubes. Pas des losanges, ni des billes, mais des cubes. Tu sais ce que c'est, un cube, espèce d'incapable ? Et je les ai demandé petits. Petits ! Les tiens ressemblent à des dés pipés dans un tripot ! On ne fait pas de la cuisine, ici, idiot. On crée de l'art. Nous sommes les cuisiniers du Roi et nous préparons un festin royal. Pas une tambouille infecte dans un bouge insalubre. Festin et spectacle pyrotechnique pour notre bon Roi Louis, en l'honneur de la naissance du dauphin. Et tu voudrais leur servir des losanges de courge gros comme un dé à coudre ! Ce festin doit rester dans toutes les mémoires. Il doit éblouir les convives, les faire chavirer d'extase, les faire défaillir de béatitude. Tout doit être parfait, absolument parfait, et ça vaut pour les cubes de courge !

    Il en avait les oreilles qui bourdonnaient, le commis, à force de se faire hurler dessus. Et il priait tous les saints qu'il connaissait de faire cesser la tourmente et de pouvoir reprendre le découpage de la courge en petits cubes, c'était bien noté. Mais les saints qui l’exaucèrent étaient d'humeur taquine, car le Chef s'interrompit à l'arrivée de son Second. Et si le Chef était un orage d'été, violent, bruyant et effrayant, le Second était un blizzard, glacial, mordant, et effrayant. Alors les deux réunis, c'était la promesse d'un remontage de bretelles phénoménal, de ceux qui restent dans la mémoire et qui font regretter d'avoir à se lever le matin pour aller en cuisine. Mais le miracle arriva, Dieu avait intercédé en sa faveur. D'un geste de la tête, le Second, petit et maigre, sec comme un coup de trique, au visage en lame de couteau, sans aucun regard pour le commis, fit comprendre à son supérieur qu'il souhaitait lui parler à l'écart des oreilles indiscrètes. Il aurait bien soupiré de soulagement, une fois le seul, le jeune commis, s'il n'avait redouté les yeux et les oreilles du Chef qui traînaient de partout. Il prit une grande respiration, ordonna à ses mains de cesser de trembler, et se mit au découpage des petits cube de courge.

    Un peu plus loin, entre tonneaux et jambons à sécher, mais toujours avec la cuisine en ligne de mire, le Chef et son Second parlaient. Pas à voix basse, non, le Chef en était parfaitement incapable, mais ils discutaient sereinement, d'égal à égal. Et c'était surtout le Second, qui annonçait :

    - J'ai mis mon meilleur homme sur l'armure, elle est parfaite. Dès que le coq sera bien rôti, il le couvrira des feuilles de laiton et papiers d'argent pour faire l'armure et le heaume. C'est lui qui installera le coq chevauchant le porcelet rôti, qui glissera la lance le long de l'aile, et c'est le maître d'hôtel qui s'occupera de la découpe devant les convives. Le paon est prêt, également, parfaitement cuit et recouvert de ses plumes. Ils ont travaillé avec savoir-faire, la queue forme une roue parfaite, et il semble réellement vivant. La broche de fer et l'étoupe sont en place, il n'y aura plus qu'à allumer au moment de l'amener à la salle du banquet pour que les invités aient l'impression qu'il crache du feu.
    - Tout avance parfaitement, donc.
    - Pas exactement, Chef.

    Le regard de braise du Chef croisa celui de glace de son Second, qui ne trembla pas. Depuis le temps qu'il le fréquentait, il avait appris à ne plus le craindre. Ce fut donc d'une voix assurée qu'il poursuivit :

    - Vous n'êtes pas sans savoir qu'on devait nous livrer les quartiers de baleine à l'aube, pour le ragoût. Mais la révolution gronde, Chef, et ce sont des centaines de personnes qui ont bloqué l'estuaire, empêchant les bateaux de pêche de regagner Paris. Nous n'aurons pas de baleine pour le festin, Chef.

    Il ne le craignait plus mais il se recula tout de même de quelques pas, la gorge nouée. Car ce genre de nouvelles, aucun vrai Chef au monde ne pouvait le prendre avec calme et sérénité. Sans surprise, l'explosion de colère fit vaciller les jambons suspendus, trembler les tonneaux d'hypocras, et se terrer la foule de commis qui s'affairait en cuisine. Il vociférait, le Chef, beuglait sa colère à s'en arracher les cordes vocales. Mais le Second restait stoïque, sachant qu'il allait se calmer, qu'il fallait bien trouver une solution, de toute façon. Sachant qu'il était le bloc de glace nécessaire pour équilibrer la lave bouillonnante. Ils avaient toujours travaillé de la sorte. Lave glacée et glace bouillonnante pour satisfaire l'exigence royale.


    - Nous ne trouverons pas de marsouin pour remplacer la baleine.
    - Non Chef. Il faut une autre solution.

    Le regard ardent du Chef balaya la cuisine, scrutant chaque commis, chaque petite main et chaque cuisinier, surveillant leurs gestes, cherchant désespérément une solution. Et puis, lentement, sur son visage rubicond, un sourire apparu. Un sourire glacial. Et d'une voix grondante comme le tonnerre, il déclara, les yeux rivés sur le commis préposé aux cubes de courge :

    - J'ai la solution pour le ragoût.


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  • Louis-le-galoup-T.5.jpg

     

     

    Résumé :

     

    L'ombre recouvre Tolosa... Derrière les murs de la ville rousse, le noir Vicomte, s'apprête à épouser Darne Stéphanie pour s'approprier ses pouvoirs, et noyer Occitània dans ses ténèbres... À jamais. Entre lui et ses sinistres desseins ne se dresse plus qu'une ombre hirsute et sauvage, lancée à la rescousse d'une petite sorcière rouquine. Mais sous les cendres de la résignation, les braises de la liberté couvent encore... Il est l'heure, une fois de plus, de se rassembler au creux enfumé de l'âtre, pour une dernière veillée. Ce soir, je vous révélerai le secret redoutable du coeur de Tolosa... et le choix de Louis, entre ombre et lumière, pelage blanc ou pelage noir.

     

    Mon avis :

     

    Il n'aura pas fallu bien longtemps avant que je cède et que je dévore l'ultime tome de cette saga. J'aurais pris le temps, mais tout a une fin... :(

    Et puis, bon, on avait laissé nos héros dans une telle situation à la fin du tome 4 qu'il était difficile de résister plus longtemps.

     

    Ce tome termine dans une apothéose les aventures de Louis. Cette chronique va être courte, je le crains, car je m'en voudrais de vous priver de la surprise des rebondissements.

    Je ne peux que vous conseiller de découvrir cette magnifique série, menée par une plume de maître qui fait revivre les contes d'antan. On a l'impression que le conteur est là, tout proche, et que sa voix caverneuse recouvre le crépitement des flammes de la cheminée pour nous dresser cette fresque.

    Certes, certains rebondissements, certaines déclarations ne sont pas vraiment une surprise (tandis que d'autres m'ont laissé bouche bée), mais on se laisse bercer par cette voix, et on admire. Car tout ce tome est consacré à la lutte contre le Vicomte, et il fallait bien ça.

    Et les scènes de combat, narrées par ce conteur, on les entend, on entend le fracas des armes, les plaintes des blessés, et on sent l'odeur du sang, du mal. C'est vraiment très prenant, très immersif, et j'ai eu le plus grand mal à lâcher le roman avant la fin.

     

    Et quelle fin ! Je l'ai trouvée parfaitement juste : certaines intrigues se terminent bien, d'autre moins bien, les personnages sont confrontés à des choix qu'ils doivent assumer ensuite. Rien n'est tout blanc ou tout noir, et c'est un vrai soulagement. Cette série est  certes destinée aux jeunes, mais des adultes peuvent parfaitement la lire sans avoir l'impression que c'est trop simple ou trop manichéen.

     

    La page se tourne sur les aventures de Louis, mais pour ma part, la page est loin de se tourner avec Jean-Luc Marcastel. Il fait partie de ces auteurs dont je vais suivre attentivement les actualités, et dont je vais découvrir chaque roman avec le plus grand plaisir.

    Et j'aimerais tant, à travers ces billets, que vous franchissiez le pas et que vous découvriez ne serait-ce que le premier tome de Louis le Galoup.


     


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