• Parle-leur-de-batailles--de-roi-et-d-elephants.gif

     

     

    Résumé :

     

    En débarquant à Constantinople le 13 mai 1506, Michel-Ange sait qu'il brave la puissance et la colère de Jules II, pape guerrier et mauvais payeur, dont il a laissé en chantier l'édification du tombeau, à Rome.
    Mais comment ne pas répondre à l'invitation du sultan Bajazet qui lui propose - après avoir refusé les plans de Léonard de Vinci - de concevoir un pont sur la Corne d'Or ? Ainsi commence ce roman, tout en frôlements historiques, qui s'empare d'un fait exact pour déployer les mystères de ce voyage. Troublant comme la rencontre de l'homme de la Renaissance avec les beautés du monde ottoman, précis et ciselé comme une pièce d'orfèvrerie, ce portrait de l'artiste au travail est aussi une fascinante réflexion sur l'acte de créer et sur le symbole d'un geste inachevé vers l'autre rive de la civilisation.

     

     

    Perplexe

     

    Mon avis :

     

    Cette fois-ci, c'est le titre qui m'a décidé. Je le trouvais très beau, et le résumé m'a convaincu.

    Après, et bien, après, il y a cet extrait emprunté au livre de Rudyard Kipling, Au hasard de la vie , repris dans le livre de Mathias Enard : «Puisque ce sont des enfants, parle-leur de batailles et de rois, de chevaux, de diables, d’éléphants et d’anges, mais n’omets pas de leur parler d’amour et de choses semblables. »

     

     

    L'auteur utilise donc une période de flou historique pour prêter à Michel-Ange cet extra-ordinaire voyage à Istanbul. C'est un très beau récit, porté par une poésie touchante.

    Un genre que je ne connais pas beaucoup, mais que j'apprécie.

    Ce roman a obtenu le Prix Goncourt des lycéens en 2010. Et bon, je ne suis pas le bon public, sans doute, mais ce roman, malgré toute sa beauté, me conforte dans l'idée que je me fais de la littérature française : c'est beau, mais c'est vide. J'ai tellement l'habitude de lire des romans efficaces, qui écrivent simplement mais dont les lignes regorgent d'aventures, que lire de très belles phrases sans qu'il n'y ait réellement de fond me gêne.

    Parce que oui, ce roman est beau. Oui, les métaphores, les passages avec l'ombre sont magnifiques. Mais si je devais résumer l'histoire en plus de cinq phrases, je crois que je resterais muette.

     

    Ce roman fut un agréable moment et je pourrais au moins dire que j'ai lu un Prix Goncourt dans ma vie. Il ne reste plus qu'à espérer que je n'ai pas à raconter l'histoire !


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    Résumé :

     

    Comme chaque été, Alfonse Destrooper part en villégiature à la mer du Nord.
    Josette, sa femme, est bien décidée à se la couler douce, entre farniente à la plage et shopping dans la station balnéaire. Les enfants, Steven et Lourdes, emportent leur caméra pour immortaliser ces vacances tant attendues. Quant à la mémé, véritable Calamiry Jane, elle les accompagne dans sa vieille caravane. Mais le voyage commence mal ! Un motard pique le sac de Josette à un carrefour et s'enfuit.
    Furieux, Alfonse s'arrête dans un snack pour s'enfiler une bière pendant que les deux ados, avec leur manie de tout filmer. s'amusent à planquer leur caméra dans les toilettes, histoire de recueillir quelques images truculentes. La famille Destrooper reprend finalement la route. À l'arrière de la voiture, les ados visionnent tranquillement leur vidéo. Quand, soudain, ils découvrent à l'écran le cadavre du motard gisant sur le sol des toilettes du restoroute ! Et, pour couronner le tout, la magnifique pension dans laquelle les Destrooper ont prévu de séjourner est un rade pourri.

     

    Perplexe

     

    Mon avis :

     

    Tous les avis que j'avais entendu à propos de ce bouquin parlaient d'humour désopilant, de comédie noire. Et comme je devais lire un livre, j'ai choisi celui-là.

     

    Il se lit très facilement, l'auteur a une plume efficace et les rebondissements s'enchaînent sans répit. C'est effectivement complètement déjanté, entre la mamie, myope mais liseuse de bonne aventure, Alfonse, le roi de la boulette sauce lapin, sa femme et son chapeau-lampadaire, et leurs gamins.

    Les mots sont crus, le registre très familier, ce qui nous plonge encore plus dans l'ambiance... même si ce n'est pas ce que je préfère. Très peu de descriptions, juste le strict nécessaire.

     

    Ils se retrouvent dans des situations pour le moins improbables, et les évènements s'enchaînent, tandis qu'ils tentent de s'y adapter.

     

    Mais à vrai dire, au final, j'ai trouvé ce livre triste. Peut-être parce que je n'ai pas réussi à me délecter des déboires de cette famille de beaufs. Parce qu'ils le sont, incontestablement : Alfonse, et sa voiture, à laquelle il tient plus que sa femme, avec ses sièges imitation léopard et le volant en peau de zèbre. Et les grands classiques de Johnny qui hurlent dans les oreilles des pauvres gamins.

    Oui mais voilà : même s'ils sont comme ils sont, je n'ai pas pu m'empêcher d'être touchée par ce qu'il leur arrive. Lente décrépitude d'une vie bien rodée, dont ils se satisfont.

     

    Ces vacances, c'est l'histoire de l'effritement de leur famille. D'une succession de rencontres qui les précipitent vers leur chute. Alors certes, à la fin, ils retrouvent plus ou moins une certaine stabilité. Et comme pour tout le reste, ils s'y accommodent. Il n'empêche que j'ai trouvé ce livre triste.


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    Résumé :

     

    Cela se passe, une nuit, dans Central Park, à New York : sept adolescents sont sauvagement agressés, battus, violés.
    Mais ces sept-là ne sont pas comme les autres : ce sont des enfants génies. De l'horreur, ils vont tirer contre le monde une haine froide, mathématique, éternelle. Avec leur intelligence, ils volent des centaines de millions de dollars, ils accumulent les crimes parfaits. Car ces sept-là ne sont pas sept : ils sont un. Ils sont un seul esprit, une seule volonté. Celui qui l'a compris, Jimbo Farrar, lutte contre eux de toutes ses forces.
    A moins qu'il ne soit de leur côté... Cela, personne ne le sait. Alors, si ces sept-là n'étaient pas sept, mais huit ? S'ils étaient huit, le monde serait à eux et ce serait la nuit, la longue nuit, la nuit des enfants rois.

     

    Pas convaincue

     

    Mon avis :

     

    La faible créature que je suis a cédé face à une couverture qui attise ma curiosité. Le titre ne m'était pas inconnu, et pour cause : c'est visiblement une référence dans le domaine. Et voilà le livre entre mes mains, qui va s'ajouter à la longue liste à lire.

     

    Le quatrième de couverture n'est pas, à mon sens, des plus pertinents. Ces évènements, dans Central Park, ne se déroulent qu'au milieu du livre.

    Le début ? Sept enfants, âgés de quatre à six ans, qui ne se connaissent pas, qui vivent à des centaines de kilomètres les uns des autres, dessinent des traits et des points sur un ordinateur. Ce dernier a été mis à leur disposition dans le cadre d'un programme de recherche de génies lancé par une entreprise informatique. Et lorsque l'informaticien, en charge de surveiller les résultats, superpose les dessins, trois lettres se forment « Where are you ? ».

     

    Le véritable danger, c'était de lire un livre sorti en 1981 et parlant principalement d'informatique. Car il faut bien l'avouer, trente ans plus tard, plus rien n'est comparable. Et si l'auteur insiste sur la taille de la salle qui contient le super-ordinateur, et si l'informaticien utilise des disquettes pour ses travaux, le reste ne choque pas. A aucun moment je n'ai eu cette impression d'obsolète, de désuet. Premier bon point.

     

    Le second point positif, c'est que jusqu'au bout, alors que les morts s'accumulent et que l'étau se resserre autour des responsables de cette entreprise d'informatique, on ignore purement et simplement si Jimbo Farrar, l'informaticien en question, est coupable ou innocent. Et s'il va prendre le parti des gamins ou lutter contre eux.

     

    Pour le reste...

    Le style est vif et percutant, c'est vrai. Mais un peu trop rapide à mon goût. L'auteur a, à plusieurs reprises, utilisé un procédé simple pour décrire les pensées des gamins : « Il pense : ». Et ça, ça me bloque. D'accord, le principal atout, c'est que la pensée reste parfaitement anonyme. Mais du coup, j'ai trouvé ça trop impersonnel et trop froid.

     

    Le second point négatif, c'est le manque d'explications. A moins que j'ai raté un passage, il n'est à aucun moment expliqué comment ses enfants peuvent être un. Comment se fait-il qu'ils aient envoyé ce message ? D'où vient leur intelligence ? L'absence de réponse m'a terriblement frustré.

     

    Alors fatalement, la conclusion est en demie-teinte. J'ai passé un bon moment en lisant ce livre. Je l'ai lu jusqu'à la fin, pour connaître la décision de Jimbo. J'ai souffert avec lui, parfois. Mais la froideur du récit, et l'absence de réponses m'empêche d'adorer ce livre.

     

    Bon à savoir :

     

    Ce livre a été adapté au cinéma dans le film d'animation The Prodogies, sorti le 8 juin 2011. Je ne l'ai pas vu mais d'après ce que j'ai lu du synopsis, ça n'a pas grand chose à voir avec le livre. Je passerai donc mon chemin ;)


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