• Le-gang-des-megeres-inapprivoisees.jpg

     

    Résumé :

     

    Dans le Northumberland, depuis des générations, les dames Grope font régner la terreur autour d'elles. Signes distinctifs : un physique ingrat, une nature antipathique et des pulsions castratrices inversement proportionnelles à leur volonté de se reproduire. Qu'à cela ne tienne ! Chez les Grope, on kidnappe les hommes de mère en fille. Une coutume familiale dont le jeune Esmond Burnes va faire les frais...

     

    Mon avis :

     

    J'ai complètement craqué pour ce résumé qui laissait deviner une lecture déjantée. Moi qui ne suis pas adepte du domaine étranger, que je trouve souvent assez creux et assez vain, j'ai craqué pour ce roman, et je me suis plongée dedans très rapidement. Et ça ne va pas changer ma vision de ce genre.

     

    Ce roman sera la lecture WTF de l'année. Dès les premières pages, le ton est donné. Le roman débute au XIIème siècle, lorsqu'une nonne inviolée, après maints raids de vikings, va mettre l'un d'entre eux au pied du mur : le viking, souffrant de mal de mer et de phobie des voyages, doit la violer et la prendre pour épouse. Ainsi débute des siècles et des siècles de domination féminine dans un clan où tout est permis pour conserver cette suprématie.

     

    Le début est savoureux, certes, avec des situations improbables et des comportements qui laissent perplexe. Mais le début est un peu long. D'autant que le résumé, plus haut, est tronqué. On pourrait croire qu'on va suivre les aventures de ce pauvre Esmond, parachuté dans le monde des Grope sans pitié.

    En fait, non, pas du tout. On découvre surtout comment il va se retrouver là-bas.

     

    La plume est fluide, incisive, les situations improbables et cocasses et les quiproquos s'enchaînent. Le bémol, c'est que ça ne raconte pas grand chose, j'ai eu l'impression que l'auteur s'ingéniait à nous décrire cette famille complètement déjantée, avec des petits riens et des situations exceptionnelles. Des tranches de vie, certes farfelues, mais ça reste des tranches de vie, avec l'impression qu'il ne se passe rien. Et j'ai eu un petit sentiment de malaise : les vies qu'il décrit sont en réalité pathétiques et tristes, et j'ai parfois eu du mal à rire avec l'auteur.

     

    Et puis, bon, il a cette fausse promesse du résumé. J'ai attendu, attendu, de voir Esmond arriver dans le clan Grope. Au final, c'est très rapidement effleuré, et un peu noyé dans les péripéties des autres personnages.

    Quant à la fin, je n'ai pas été convaincue une seule seconde par les dernières pages : j'ai eu l'impression que l'auteur nous sortait un lapin de son chapeau.

     

    Bref, une lecture divertissante, mais sans plus, un peu frustrante.


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  • La terre des mensonges, T.1                  La terre des mensonges, T.2  

     

     

     

     

     

     

    Résumé :

     

    Tome 1 : Après la mort de leur mère, trois frères que tout sépare se retrouvent dans la ferme familiale. Tor,l'aîné, se consacre à l'élevage de porcs, Margido dirige une entreprise de pompes funèbres et Erlend est décorateur de vitrines à Copenhague. Les retrouvailles s'annoncent mouvementées : la tension atteint son paroxysme lorsque la question de l'héritage amène le père de famille à révéler un terrible secret.

     

    Tome 2 : Après l’enterrement de leur mère, les frères Neshov pensaient reprendre le cours de leur vie. Mais tout a changé : Erlend est confronté au désir d’enfant de son compagnon, Margido à sa solitude et Tor, l’aîné, vit mal son quotidien à la ferme, auprès du « père » … À leur insu, le drame couve et pour chacun d’eux, l’heure des choix a sonné.

     

    Mon avis :

     

    Une fois n'est pas coutume, ma chronique portera sur deux romans. Comme je les ai lus à la suite l'un de l'autre, inutile de faire deux billets qui se répètent.

     

    La littérature étrangère n'est pas ma tasse de thé. Bien sûr, je lis des auteurs étrangers, mais quasiment systématiquement classés en polar ou en fantastique. C'est que la littérature étrangère, moi, elle me laisse perplexe. Je veux dire, un polar, le but du roman est de découvrir qui se cache derrière les actes sordides qui ont été perpétrés. Dans le fantastique, il y a toujours une intrigue, à plus ou moins grande échelle : protéger d'un grand danger (c'est grosso modo, hein). Mais pour la littérature étrangère, j'ai du mal à saisir le but des romans. Bref.

     

    Ma tante me les a prêtés, en me disant à quel point ils étaient bien. Bon public, je me suis lancée dedans avec la presque conviction que j'allais laisser tomber au bout de cent pages, à cause de ce manque de but, justement. Sauf que les deux romans ont été pliés en trois jours. Ahem.

     

    L'écriture est très prenante. Les paragraphes sont courts, on suit le point de vue des personnages principaux en alternance et ça rend le bouquin vraiment difficile à lâcher. La plume de Anne Ragde est sympathique, pas inoubliable mais efficace.

     

    Concernant les personnages, j'ai eu un peu de mal. J'entends par là qu'elle n'a pas fait preuve d'une grande originalité, voire même qu'elle sombre dans les clichés. L'aîné, éleveur de porc, bourru, taiseux, sale et puant, qui ne vit que pour sa mère. Le puiné, croque-mort de son état, effacé, sans vie personnelle, avec pour seule ambition d'avoir un sauna chez lui. Le cadet, homo, efféminé, décorateur de vitrine, aimant le champagne et les figurines en cristal. Un peu facile.

     

    Les réactions des uns et des autres sont parfaitement cohérentes, attendues presque. L'aîné qui fait l'autruche devant la gravité de l'état de sa mère, le croque-mort qui prépare déjà l'enterrement et le cadet qui se saoule en riant. Le premier tome promettait un rebondissement que j'ai vu venir des chapitres avant, mais qui reste, somme toute, sympathique et cohérent avec le reste de l'histoire.

     

    Puis, dans le second tome, les personnages prennent un peu plus de profondeur. Deviennent plus subtils et se débarrassent un peu des clichés pour devenir plus humains.

    L'auteur n'hésite pas à aborder tous les thèmes, celui de l'acceptation, de l'homoparentalité, de la transmission de la ferme.

     

    Au final, ces deux romans, bien que sans grande surprise ni grande originalité, sont très agréables à lire. Même s'il me manque toujours ce fameux but...

     

    Sympa!


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  • Au-nord-du-monde.gif

     

     

     

    Résumé :

     

    Ici, dix mois par an, le climat mord la peau. Le silence règne, désormais. La ville est plus vide que le paradis." Au nord du monde, la terre s'étend à perte de vue, anéantie par un cataclysme. Parmi les décombres, le shérif Makepeace erre. La route porte ses pas, à la recherche d'un temps qui n'existe plus et d'une humanité à reconstruire. Ravivant à l'horizon la lueur d'une rédemption... Un roman visionnaire et obsédant sur la beauté du monde et sa fragilité.

     

    Mon avis :

     

    J'ai toujours eu un faible pour les romans post-apocalypse, et c'est sans surprise que j'ai cédé à celui-là.

     

    Tout le récit est à la première personne, au présent. Pourtant, l'auteur sait nous réserver bon nombre de surprises, à commencer par le sexe du narrateur, puis par son apparence. Exercice délicat que d'entamer un roman avec un point de vue interne et réserver tout de même des surprises au lecteur.

     

    Difficile également de ne pas s'attacher à Makepeace, à la dureté de sa vie, à ses moments de faiblesse et à ses espoirs. On suit ses aventures dans un monde ravagé par les hommes, où il ne demeure que des vestiges de notre civilisation, sans qu'on sache toutefois l'origine exacte de cette catastrophe.

     

    On suit ses aventures à travers ces paysages désertés et enneigés, et je dois avouer que j'ai eu le ventre noué plus d'une fois. L'auteur nous offre de belles réflexions sur la nature humaine. Il y a des passages plus longs que d'autres mais, globalement, je me suis prise au jeu et j'ai suivi avec avidité les pérégrinations de Makepeace.

     

    Il manque cependant un je-ne-sais-quoi qui aurait fait de ce roman un vrai coup de cœur, même si ça reste une lecture très agréable.

     

    Sympa!


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    Résumé :

     

    L'appétit de conquête de Gengis Khan n'a plus aucune limite.
    Après avoir unifié les tribus mongoles à la pointe de l'épée, le voilà qui tourne son regard vers l'Est. L'ennemi chinois est sa prochaine proie. Mais n'est-ce point un trop grand défi pour le grand Khan ? Le chemin est long et pénible pour arriver jusqu'à l'empire du Milieu. Ses cavaliers mongols n'ont jamais combattus de villes fortifiées. Et au moindre revers, comment réagiront ses bouillants généraux ? Cette campagne est un tournant périlleux pour le chef de guerre.
    S'il ne succombe pas aux dangers d'une telle entreprise, Gengis Khan deviendra alors un conquérant de légende...

     

    image-blog-challenge 2012

     

    Mon avis :

     

    J'avais été totalement séduite par le premier tome de cette saga, et j'avais craqué pour les tomes suivants. Et puis, ma PaL en croissance permanente avait englouti ce roman. Le challenge ABC 2012 était l'occasion idéale pour l'extirper de sa poussière. Sans aucun regret.

     

    Je me suis rendue compte, dès les premières pages, que ce n'était pas le genre de lecture dont j'avais envie à ce moment précis. Et pourtant, j'ai adhéré.

    On retrouve ici Temüdjin, devenu le khan des tribus unifiées, et rebaptisé Gengis. C'est la première fois de leur histoire que les tribus mongoles sont unifiées, et ça ne se fait pas sans heurt. Mais Gengis tient son rêve d'une main de fer et se montre impitoyable. Et comment ne pas adhérer à ses aspirations, quand on sait que les Jins ont, pendant des siècles, utilisé leur peuple pour s'enrichir, puis pour les monter les uns contre les autres pour éviter toute rébellion ?

    Car, au début, c'est bien de cela qu'il s'agit : d'une vengeance contre une nation puissante qui les opprime depuis toujours.

     

    Et je suis toujours admirative devant la manière qu'à l'auteur de nous montrer les différences entre les deux peuples. Si les jins aiment vivre dans les villes, se prélasser dans les bains et se plonger dans les manuscrits, Gengis Khan y est totalement imperméable.

    Les villes l'oppressent, cette abondance de possessions le laisse perplexe. Lorsqu'il pille, il se contente de prendre ce qu'il peut transporter à dos de cheval. Et pour lui, les précieux manuscrits ne sont que des prisons pour les mots.

     

    Avec beaucoup de savoir-faire et une plume fluide, l'auteur nous dessine peu à peu l'avancée des Mongols, leurs difficultés à faire tomber les murailles, leur ingéniosité, mais aussi les conflits qui apparaissent, petit à petit, autour du Khan.

     

    L'auteur a su créer une fresque historique très intéressante, particulièrement prenante, qui m'a prise au ventre. Une lecture plus qu'agréable, donc, pour une totale immersion dans cette partie du monde que je connais si peu.

     

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  • L-extravagant-voyage-du-jeune-et-prodigieux-T.S.-Spivet.gif

     

    Résumé :

     

    T S Spivet est un jeune prodige de douze ans, passionné par la cartographie et les illustrations scientifiques.
    Un jour, le musée Smithsonian l'appelle : il a obtenu le très prestigieux prix Baird et il est invité à venir faire un discours. A l'insu de tous, il décide alors de traverser les Etats-Unis dans un train de marchandises pour rejoindre Washington DC... Mais là-bas, personne ne se doute qu'il n'est qu'un enfant. Muni d'un télescope, de quatre compas et des Mémoires de son arrière-arrière-grand-mère, T S entreprend un voyage initiatique qui lui permettra peut-être de comprendre enfin comment marche le monde...

     

    image-blog-challenge 2012

     

    Mon avis :

     

    J'avais lu pas mal de critiques positives concernant ce roman, et je dois avouer que l'objet en lui-même me plaisait beaucoup. J'ai craqué, forcément. Et le bilan est mitigé.

     

    Les premiers chapitres sont tout simplement délectables. Nous sommes plongés dans une famille pour le moins particulière, avec le père, cow-boy taiseux, la mère, scientifique à la recherche d'un insecte vampire, la soeur, qui veut faire un concours de beauté et T.S. Spivet. Un jeune garçon à l'intelligence très développée, passionné par quasiment tout ce qui est scientifique. Et très drôle :

     

    «  Un jour, pris d'une frénésie de rangement, j'avais ajouté une bibliothèque contre le mur nord, mais j'avais oublié que c'était là que se trouvait l'entrée de ma chambre, et quand le Dr Clair avait voulu ouvrir la porte pour me prévenir qu'on passait à table, tout m'était tombé sur la tête.

    J'étais resté un moment par terre, sur mon tapis Lewis et Clark, recouvert de carnet et de débirs de bibliothèque. « Est-ce que je suis mort ? » avais-je demandé, tout en sachant que ma mère ne me le dirait pas, même si je l'étais.

    « Ne te laisse jamais submerger par ton travail » avait répondu le Dr Clair de derrière la porte »

     

    « Puis elle allait s'enfermer dans sa chambre et n'en sortait plus, même pas pour prendre ses repas. Elle y restait des heures, jusqu'à trente-six le jour où je l'avais électrocuté (par accident) avec le polygraphe que j'avais fabriqué moi-même et que, par la suite, j'ai pris la sage décision de le démonter . »

     

    Des premières pages délicieuses, donc, jusqu'à son départ. Je m'attendais à plus d'action, ensuite, plus de recherches invraisemblables. Même la fin ne m'a pas autant plu que le début.

    Et puis, il y a ces digressions, qui reflètent sans doute bien l'état d'esprit du personnage mais qui m'ont un peu perdu. Car au final, quand on enlève ces fameuses digressions, il ne se passe pas grand chose. Disons que le narrateur se perd dans une foule de détails, nous explique en long, en large et en travers certains éléments, alors que je n'avais qu'une envie, c'est qu'il arrive.

     

    Mais le livre est si agréable à lire, avec ses schémas et ses notes, avec la narration de ce gamin pas comme les autres...

    Au final, même si parfois, j'ai eu un peu de mal à m'accrocher, j'ai passé un agréable moment de lecture.

     

    J'ai aimé


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    Résumé : La pitié et la faiblesse n'ont pas leur place dans les steppes d'Asie centrale. Lorsque Yesugei, khan de la tribu des Loups, meurt sous les coups des Tatars, ses anciens compagnons en profitent pour prendre le pouvoir. À onze ans, Temüdjin est bien trop jeune pour s'opposer à ce coup de force. Impuissant, le second fils de Yesugei est abandonné avec sa famille à la merci des bêtes sauvages et du vent glacé, livré à une mort certaine. Mais c'est ainsi que se forgent les destins. Et celui de Temüdjin, hors du commun, est de devenir le plus grand conquérant mongol, le prodigieux Gengis Khan...

     

    J'ai aimé  

    Mon avis : Je ne connaissais pas beaucoup Gengis Khan, hormis de réputation bien sûr. Quand j'ai vu ce livre, je me suis laissée tenter en me disant que ça me ferait du bien de changer un peu de style de lecture. Et je ne le regrette pas du tout.

     

    J'ai trouvé les cent premières pages un peu longues, même si je comprends maintenant qu'elles n'étaient absolument pas superflues. Peut-être à cause du quatrième de couverture, qui en dit, encore une fois, un peu trop. Dommage.

    Quoiqu'il en soit, lorsque le père de Temüdjin meurt, le récit prend toute son ampleur, et il devient réellement difficile de refermer le livre. On veut connaître la suite, on veut savoir s'ils sont s'en sortir (même si on se doute de l'issue).

     

    L'auteur a su faire preuve d'une plume légère et fluide, qui, sans être simple, ne fait que mettre en valeur le récit. S'il n'hésite pas à s'attarder sur des passages parfois un peu crus, ce n'est jamais que pour mieux servir l'histoire. Car tous ces passages ont leur raison d'être, et expliquent comment un jeune garçon va devenir le célèbre Gengis Khan.

     

    J'ai beaucoup aimé la manière dont on suit les étapes de leurs vies : lorsqu'ils arrivent à créer leurs propres arcs, leurs propres flèches. C'est un enseignement précieux, bien au delà de l'histoire de Gengis Khan, qui nous fait nous rappeler que certains, aujourd'hui encore, n'ont pas le réflexe d'aller acheter ce qu'il leur manque.

    On s'attache aux personnages, on les suit avec appréhension, avec émotion.

    Ils n'ont pas une vie facile, loin de là, et la compassion, la faiblesse n'est qu'un danger pour eux. Le récit est dur, et pourtant largement teinté d'affection et d'amour. Temüdjin est un homme impitoyable, mais jamais cruel, avec un grand sens de l'honneur.

    J'ai également beaucoup aimé la rencontre avec ambassadeur Jin : cet homme, qui considère les tribus comme des moins que rien, suscite l'incompréhension. Il traverse la steppe en palanquin, porté par des serviteurs. Lorsque Temüdjin le voit, il se demande ce que contient cette grosse boîte. De même, les termes ''machine'' ou ''imprimé'' ne lui évoquent strictement rien. Lorsque l'ambassadeur lui montre un billet, il ignore ce que c'est, ce qui démontre bien le fossé qu'il existe entre les deux ''nations''.

    Pour conclure, je dirais que c'est un livre qui m'a beaucoup touché. J'en ai appris beaucoup sur cet homme, de manière parfaitement plaisante. C'est une lecture totalement dépaysante. Un vrai coup de cœur.

     

     

    Bon à savoir : Le second tome de cette saga paraitra début mars. Pour les plus impatients, il est déjà sorti en grand format.

     

    http://www.voyagesphotosmanu.com/Complet/images/steppe_mongolie.jpg


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