• Janus, Alastair Reynolds

     

     

     

     

    Résumé :

     

    En 2057, Janus, une lune de Saturne, quitte soudain son orbite. Unique vaisseau alentour, le Rockhopper, propriété d'une compagnie minière qui exploite la glace des comètes du système solaire, est le seul véhicule spatial capable d'intercepter la course du satellite avant que ce dernier ne quitte le système solaire. En acceptant d'interrompre sa mission de routine pour effectuer une courte exploration de Janus, le capitaine Bella Lind et son équipage s'embarquent dans une aventure qui mettra à rude épreuve leur cohésion. Car, en réalité, Janus n'est pas une lune, mais un artefact extraterrestre...

     

    Mon avis :

     

    Je ne lis pour ainsi dire jamais de science-fiction, n'étant absolument pas attirée par le genre. Mais l'un des libraires de Trollune, librairie de Lyon spécialisée dans l'imaginaire, m'a conseillé ce roman, abordable pour les néophytes et facile d'accès, tout en étant un bon roman de SF. Et je lui ai fait confiance car ils sont toujours de bons conseils.

    Je ne regrette pas un instant de lui avoir fait confiance, car ce fut un roman très plaisant à lire. Les termes techniques, qui me rebutent habituellement, ne m'ont pas spécialement dérangé, dans la mesure où ils restent compréhensibles. La plume de l'auteur est efficace, sans fioritures et nous raconte le destin de cet équipage embarqué bien malgré lui dans cette aventure.

    J'ai aimé ce roman parce qu'on y suit un groupe d'hommes et de femmes, lancés à la poursuite de cet artefact. Les rebondissements sont nombreux, parfois surprenants, parfois un peu moins, mais il n'y a pas de temps mort et on s'attache facilement aux personnages. L'un des points négatifs de ce roman, à mon avis, c'est sa longueur : près de 900 pages, qui décrivent toute la vie des personnages. Je pensais que le roman se concluerai lorsqu'ils feraient la rencontres d'entités extra-terrestes, mais ce n'est pas le cas et nous suivons leur péripéties aussi longtemps qu'ils vivent (et sans spoiler, ils vivent vraiment longtemps)

    Je ne connais pas les autres romans de cet auteur, j'ignore donc si c'est récurrent chez lui, mais le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il n'a pas une haute estime du genre humain. A de nombreuses reprises, les trahisons, le mensonge et les rivalités renversent la situation et aggravent leur cas. Et en voyant que les ambitions de chacun finissaient par mettre en péril tout l'équipage, j'en venais presque à penser qu'ils ne méritaient peut-être pas, finalement, une fin heureuse.

    J'ai tout de même, soyons honnête, été larguée dans les derniers chapitres du roman. Je ne suis pas une matheuse, j'ai jamais rien compris en physique, autant dire que les sciences spatiales me dépassent complètement. Autant dire que les parties expliquant la différence entre le temps écoulé sur le Rockhopper et sur Terre, la notion de ce qu'ils découvrent au terme de leur voyage, et ce genre de "détails" m'ont complètement paumé.

    C'est au final un avis mitigé, même si j'ai apprécié cette lecture, tout simplement parce que la SF n'est pas ma tasse de thé. Je ne voulais pas mourir stupide, je voulais tenter de la SF plus poussée, pure et dure, mais je n'accroche décidemment pas. Au moins, je pourrais dire que ce n'est pas faute d'avoir essayé. Je me contenterai donc de romans post-apocalyptiques ou de survie, qui satisfont bien plus ma soif d'imaginaire.

     


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    Résumé :

     

    Et si la Révolution française n'avait pas eu lieu ? Voici le portrait d'une France qui ne fut jamais, où une minorité d'aristocrates continue, aujourd'hui, d'asservir les masses populaires, notamment en interdisant l'instruction. Jean, fils d'ouvrier, en fait la dure expérience lorsqu'une descente de police met un terme brutal aux cours qu'il suit clandestinement. Incarcéré, puis libéré par la Résistance, il devient un hors-la-loi. Clara, elle, est née du bon côté de la barrière. Pourtant, la vie dorée qu'on lui impose et les inégalités dont souffre son pays la révoltent. Deux personnages, un destin commun : changer le monde...

     

    Mon avis :

     

    Ce roman est une uchronie, autrement dit, une ré-écriture de l'Histoire à partir de la modification d'un évènement passé (merci Wikipédia). Dans cette histoire, nous voilà donc plongés dans le monde contemporain tel qu'il serait si la Révolution Française n'avait jamais existé.

     

    C'est un genre que je lis peu et qui me perturbe pas mal, soyons honnête. Je comprends le concept, bien sûr, je le trouve même génial : avec des "et si", l'auteur refait le monde. Ce qui me pertube le plus, donc, c'est que deux "époques" se confrontent : Versailles est toujours le centre de la France (qui est gouvernée par un Roi), l'aristocratie et les soldats du roi existent toujours. Par contre, l'aristocratie prend l'avion, utilise un Internet, regarde la télévision. Perturbant.

     

    Nous suivons le parcours de deux personnages aux antipodes l'un de l'autre : le premier est un fils d'ouvrier, illettré, voué à travailler dans les usines ou dans les champs. La seconde est la fille de l'un des personnages les plus influents de France. La différence est choquante et met mal à l'aise.

     

    C'est un roman très sombre, la mort n'épargne personne et les personnages se retrouvent à commettre le pire pour survivre. Et j'avais beau leur murmurer de ne pas faire ça, ils ne m'écoutaient, coincés dans leur logique de survie.

    C'est un roman difficile, la pauvreté est omniprésente tandis que les nantis se vautrent dans le luxe. Les délations, les arrestations arbitraires et la peine de mort sont légions. Et pourtant, j'ai suivi la gorge nouée, avec avidité, les aventures de nos deux héros, espérant un peu bêtement un happy-end.

     

    Le point qui m'a plu et dérangé en même temps, c'est l'internet, qui leur fait découvrir la vie dans les autres royaumes. Le postulat de base, c'est que la Révolution Française a entraîné le soulèvement des autres peuples à travers le monde. Cette Révolution n'ayant pas eu lieu, les autres peuples sont donc toujours sous le joug de lignées royales et on retrouve donc, de mémoire, l'Empire Ottoman et la Monarchie de Chine. Perturbant, donc.

     

    C'était une lecture prenante et enrichissante, pas forcément plaisante car certains passages remuent le ventre, mais très intéressante. C'est un "Et si" qui fait réfléchir et qui ne peut pas laisser indifférent.


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    Résumé :

     

    Une guerre atomique dévaste la planète, et dans la France détruite un groupe de survivants s'organise en communauté sédentaire derrière les remparts d'une forteresse. Le groupe arrivera-t-il à surmonter les dangers qui naissent chaque jour de sa situation, de l'indiscipline de ses membres, de leurs différences idéologiques, et surtout des bandes armées qui convoitent leurs réserves et leur « nid crénelé » ?

     

    Mon avis :

     

    Malevil, c'est un roman que j'avais découvert il y a fort, fort longtemps. J'en gardais quelques images, qui m'avaient perturbé à l'époque, mais je dois avouer que les détails de l'intrigue s'étaient estompés avec le temps. Par contre, ce roman avait marqué, et j'en gardais un excellent souvenir. Et le relire, un jour, s'imposait comme une évidence. Voilà chose faite !

     

    Les cent premières pages nous présentent le narrateur, sa vie, ses amis et sa famille. Loin d'être ennuyeuses, ces pages sont pleines d'humour, de sujets parfois graves, de petites anecdotes qui, pourtant, auront leur place dans l'histoire. La plume de Robert Merle est très addictive, fluide, amenant tout plein d'images en tête.

     

    Et puis, il y a, comme ils disent, "l'évènement". L'Evènement même. Tout est flou, à ce moment, et ils ne comprennent guère ce qu'il se passe. Mais ils acceptent très vite l'idée que ce soit une bombe atomique qui a tout ravagé sur son passage. Un peu trop vite, à mon goût. Comme si l'auteur, sachant déjà ce qu'il se passe, impose cette idée aux personnages sans leur laisser le temps de s'interroger plus en avant.

    La manière dont ils se retrouvent, par coïncidence, presque, dans cette cave qui va leur sauver la vie est plutôt cohérente et naturelle. Pour le coup, on n'a pas trop l'impression d'avoir à faire à un marionnettiste qui place ses pions sur scène. Ce qui l'est moins, par contre, ce sont les différentes capacités des survivants. L'un plombier, l'autre paysan, l'autre menuisier. Comme s'ils partaient avec toutes les bonnes cartes en main. Non que la survie soit facile, notez bien, mais disons que l'auteur s'est aménagé une équipe de choc, aidée par animaux, provisions et semis.

     

    Si ces éléments peuvent paraître un peu rédhibitoires, on les oublie bien vite. Car ce qui fait la force de ce roman, ce ne sont pas les qualités des personnages, mais cette incroyable odyssée humaine.

     

    Et l'auteur, bien qu'ayant écrit son roman en 1972, garde un aspect parfaitement contemporain. Certes, l'époque est à la Guerre Froide, et ces évènements sont dépassés, pour nous. Mais il y a de nombreuses réflexions, sur notre dépendance à la technologie, sur notre manière de tout faire pour gagner du temps à l'aide de machines, pour au final, s'y perdre. Perdre en relations humaines, en bien-être personnel.

     

    Et l'auteur fait parfaitement ressortir l'esprit paysan, cette manière de célébrer la pluie, de regarder un grain germer, de soigner ses bêtes plus que les hommes, de ne jurer que par le pain. De faire des réserves, d'anticiper sur les saisons à venir. Et il y a le langage, entre le patois et ces expressions un peu tordues, parfois, mais qui éveillent tant d'échos en moi. Et c'est principalement ces expressions, ces réflexions, qui m'ont tant plu.

     

    Et puis, alors que la survie s'organise tant bien que mal, nous assistons à la formation de l'esprit communautaire. Aux frictions, aux jalousies parfois. A la terrible convoitise de l'homme qui, bien que quasiment anéanti par la catastrophe, en vient encore à s'entre-tuer. Les manipulations, les chantages et les manoeuvres pour avoir toujours un peu plus de pouvoir.

     

    La place des femmes n'est pas particulièrement enviable, dans le roman. C'est dû, je pense, à l'époque, d'une part (celle de l'auteur comme celle du roman), mais peut-être aussi à la tradition. Les femmes sont là pour faire la cuisine, le ménage, coucher avec les hommes. Car elles sont la garantie de la survie de l'espèce. Les hommes les épargnent des travaux difficiles, les protègent lors des conflits. Si le narrateur ne semble pas être misogyne, il n'en demeure pas moins qu'il les considère bien différemment de ses compagnons masculins, et sans douceur avec ça, et ça peut perturber à notre époque. Mais ça passe. Ça passe parce qu'on comprend bien que survivre, si c'est pour que l'humanité s'éteigne dans vingt ou trente à leur mort, ça n'a pas de sens. Qu'il faut perpétuer la vie, pour qu'elle ait un sens.

     

    Je redoute, tout en aimant, les roman post-apocalyptiques, car ils ont parfois un côté oppressant, gênant. Ici, on s'indigne de la duplicité des uns, de la lâcheté des autres, du comportement de certains. On rit aussi, car ce roman est truffé de touches d'humour. Mais on ne pleure pas, car l'auteur ne tombe jamais dans le pathos. Il y a des morts, dans ce roman, et pas uniquement dues à l'Evènement. Mais l'auteur ne s'y attarde pas, ne fait pas chanter les violons pour nous tirer des larmes. Il y a de l'émotion, mais c'est tout en finesse et en retenue.

     

    Cette chronique commence à se faire longue, mais il s'agit d'un roman long, lui aussi. Et pourtant encore trop court, quand on lit l'épilogue, un peu rapide à mon goût. Je crois que j'aurais bien pu en lire cent ou deux cent pages de plus.

     

    Ce fut une lecture très prenante, menée par une écriture très agréable et très fluide. La catastrophe, au delà de la survie basique, permet à l'auteur de nous dresser tout un pannel de comportements humains très crédibles. Le monde paysan y est parfaitement bien rendu, et les personnages sont attachants. Difficile d'y trouver un effet de surprise, puisque je savais que j'allais aimer. Mais c'est quand même un coup de coeur, pour ce que je considère être une pièce importante du genre post-apocalyptique français.

     

    Coup de coeur


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    Résumé :

     

    Miriam Beckstein, jeune journaliste, découvre un moyen de pénétrer dans une autre dimension.
    Sur une Terre parallèle qui évoque notre Moyen Âge, elle appartient à une famille étrange : ses membres peuvent passer d’un univers à l’autre. Ce qui facilite certains commerces illicites, dont celui de la drogue. Dans leur monde, ses membres, constituant une mafia héréditaire, vivent en seigneurs. Le contraste entre les deux univers provoque un conflit entre les valeurs démocratiques de Myriam et la mentalité aristocratique et criminelle de sa famille retrouvée.

     

    Pas convaincue

     

    Mon avis :

     

    Ce roman me tentait depuis un bout de temps, mais c'est ma meilleure amie qui l'a adopté en premier. J'ai donc attendu qu'elle le lise pour lui emprunter. Et à vrai, je suis plutôt contente de ne pas l'avoir dans ma bibliothèque, ce roman.

     

    Les premiers chapitres m'ont plutôt plu, lorsque Miriam est confrontée à ses supérieurs, alors qu'elle  vient de découvrir un sujet explosif. De même, lorsqu'elle découvre cette nouvelle dimension, c'est une partie plutôt intéressante. L'ambiance oppressante est plutôt bien rendue.

     

    Mais c'est ensuite que j'ai décroché. Les gardes en armure médiévale, armés d'épée, et de mitraillette, ça me perturbe toujours, même si, dans ce cas, c'est plutôt cohérent et que je l'ai intégré dans la lecture.

    Sauf que j'ai trouvé que ça manquait un peu d'explications au sujet de ce monde, sur certains éléments, et plus globalement, sur les liens qui unissent ces deux mondes.

     

    Et puis, j'ai été très déçue par la réaction de Miriam. Elle se découvre donc une famille mafieuse, riche et puissante. Elle reste toujours dans ce microcosme : elle a vu un ou deux paysans et en conclut qu'ils vivent comme au Moyen-Âge : sa curiosité journalistique ne la pousse visiblement pas à en savoir plus sur leur mode de vie ou leur satisfaction. Et elle en déduit qu'elle doit les sauver en apportant la modernité, cherche à se faire de l'argent de manière plus légale. Mais ça m'a vraiment donné l'impression d'une ultra-libérale qui cherche à faire du profit sur le dos des habitants de ce monde, en leur imposant des changements alors qu'elle les connait à peine. Et moi qui suis écœurée par cet ultra-libéralisme qu'on subit tous les jours, je ne peux qu'être déçue de la voir réagir comme ça.

     

    J'ai trouvé certains passages vraiment longs et plus j'avançais dans la lecture, moins j'accrochais.

    C'est une lecture plutôt plaisante, mais elle ne m'a pas convaincue de lire la suite.


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    Résumé :

     

    Les jeunes ont rasé Paris, ont renversé les fondamentaux de notre société ; les jeunes ont osé briser le plus délicieux des tabous : tuer les vieux.
    Tous les vieux. À partir de vingt-cinq ans. Laissez les Théoriciens vous expliquer pourquoi. Dans cette atmosphère de guerre civile, de poudre et de béton calciné, deux snipers émergent. Silence, l'idole que les jeunes suivraient en enfer, et l'Immortel, qui compte bien faire vivre l'enfer à Silence. Quel meilleur terrain de chasse que les toits parisiens ?

     

    Perplexe

     

    Mon avis :

     

    J'avais vraiment beaucoup aimé Dehors les chiens, les infidèles, de cette auteur, et j'avais très envie de découvrir ce roman. J'aime beaucoup tout ce qui est du genre anticipation, et le résumé me paraissait vraiment très alléchant.

     

    Les quelques critiques que j'ai pu lire sur ce bouquin ne sont pas élogieuses, loin de là ( http://www.actusf.com/spip/Rien-ne-nous-survivra.html ). Mon avis est pourtant bien moins tranché.

     

    C'est un livre dérangeant, en fait.

     

    Dérangeant, parce qu'il aborde des thèmes que je n'avais encore jamais lu. Cette guerre entre les jeunes et les vieux m'a glacée, parce qu'elle semble si possible, si réelle. Et puis, parce que le récit est parsemé de tracts idéologiques. Et si j'ai compris et presque accepté certaines idées comme justification de la guerre, d'autres m'ont laissé franchement sceptique.

     

    Et on se rend compte que les jeunes prônent des idées qui, s'ils les appliquent jusqu'au bout, mènent à l'anéantissement de l'espèce. Alors même si les principaux narrateurs sont jeunes, même si on a envie d'être de leur côté, il reste toujours ce goût amer en bouche.

     

    Parce que je me suis attachée à Silence et à l'Immortel. Silence, mystérieux jusqu'au bout : j'ignore toujours si c'est un homme ou une femme. Silence, ce sniper héros des jeunes, toujours là au bon moment. Même si ses actes sont parfois franchement border-line. En fait, dans un autre livre, dans un autre contexte, Silence m'aurait semblé être complètement psychopathe.

    L'Immortel, qui voit Silence tuer sa copine du moment et qui décide de se venger. Et cette vengeance va devenir une véritable obsession.

     

    Les jeunes ont tué leurs parents, pris des pseudos pour s'affranchir du dictat du prénom choisi par des vieux. Ils ont détruit des quartiers entiers de Paris. L'ambiance est là, complètement, étouffante, poignante, dérangeante. Le froid, la faim. La douleur. Les détritus et les gravats qui s'entassent. Les rats qui pullulent. La guerre entre les clans, qui fait sans doute autant de ravages que le conflit. Les vieux, vétérants des anciennes guerres, qui prennent les armes contre leurs propres enfants parfois. La paranoïa, les suspicions, les traîtrises.

    Le compte à rebours, annoncé par l'Union Européenne, qui a donné 90 jours de délai pour résoudre la crise. Ensuite, les bombardements se chargeront de calmer les ardeurs adolescentes.

     

    Et puis, au fil de l'histoire, on se détache un peu de la guérilla pour suivre la « relation » l'Immortel/Silence. Et je me suis laissée envoûtée par l'histoire, je voulais savoir où l'auteur nous emmenait.

     

    Il y a des soucis de cohérence, à mon avis, comme l'ultimatum de l'UE, le fait que les vieux continuent d'aller au restaurant, comme si de rien n'était. Mais ça n'enlève pas vraiment la force du roman.

     

    Même la fin est dérangeante. Mais je n'en dirais pas plus.

    J'ai été complètement embarquée par ce roman. Mais je suis bien incapable de dire si je l'ai aimé ou non. C'est vraiment un livre à l'atmosphère dérangeante, aux idées dérangeantes. Un livre étrange, qui laisse des traces.


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    livre-evades-de-l-enfer-334.jpg

     

    Résumé :

     

    Eli est un clochard, brisé, au bout du rouleau, Belle une prostituée qui cherche à fuir son mac. Matthew est un jeune homosexuel, Seven un tueur à gages sans pitié. Ils ne se connaissent pas mais se retrouvent ensemble sur le même bateau… en partance pour l’Enfer. Un Enfer un peu particulier, qui pourrait être New York mais n’en est qu’une copie… franchement décalée. Tous quatre, armés de leurs seuls soucis et accompagnés par un étrange personnage, n’ont plus alors qu’une idée en tête : trouver un moyen de s’évader.

     

    J'ai aimé

     

    Mon avis :

     

    Ce bouquin est une véritable perle. Une fois commencé, il est franchement difficile de le refermer, car le rythme du récit est haletant.

     

    Le roman débute donc par la mort de nos quatre personnages principaux. Et on est loin de l'idée que je me faisais de l'Enfer. Ici, pas de feux brûlants les damnés, pas d'odeur de soufre.

    L'enfer a été revisité avec une vision bien plus contemporaine : l'entrée, qui fait penser à un hall d'aéroport, ou à une gigantesque administration. Il faut faire la queue, passer des portiques, laisser les objets personnels sur place.

    Et puis, New-York, dans sa version glauque et sordide. La diffusion en permanence d'une télévision à mi-chemin entre le sensationnalisme et les paparazzi.

    Chaque mort est envoyé dans des secteurs différents, en fonction des raisons pour lesquelles il a atterri en Enfers. C'est à la fois un mélange de ce qu'ils redoutent et de ce qu'ils ont toujours vécu. A chacun son enfer.

     

    L'univers est sombre, ultra-violent. Ici, point de fouets ou autres instruments de torture. Epée lance-flamme et Uzi sont de rigueur. Le style narratif varie entre les personnages qu'on suit chacun à leur tout, sans que ce soit lourd ou que ça porte à confusion. Mais globalement, le langage reste cru et sans concession.

    Et malgré la noirceur ambiante fleurissent l'humour noir et le cynisme, donnant une atmosphère survoltée.

    L'auteur n'a rien fait pour nous rendre les personnages attachants, pas de fausses excuses pour expliquer leur présence en ces lieux damnés. Et pourtant, on s'attache à eux, à leurs manies et à leurs caractères, et on les suit jusqu'à la conclusion finale, explosive.

    J'ai d'ailleurs beaucoup aimé le choix qu'a fait l'auteur, doutant jusqu'aux dernières pages de la direction qu'il prendrait.


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