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    Résumé :

     

    En pleine campagne suédoise, dans une ferme isolée, un couple de paysans retraités est torturé et sauvagement assassiné.
    Avant de mourir, la vieille femme a juste le temps de murmurer un mot : " étranger ". Il n'en faut pas plus pour qu'une vague de violence et d'attentats se déclenche contre les demandeurs d'asile d'un camp de réfugiés de la région. Les médias s'emparent du fait divers et lui donnent une résonance nationale. La pression augmente sur les épaules de l'inspecteur Wallander, chargé de mener l'enquête. Il va devoir agir vite, avec sang froid et détermination, et sans tomber dans le piège de la xénophobie ambiante qui brouille les pistes...
    La première enquête du désormais célèbre Kurt Wallander, personnage phare des romans de Henning Mankell

     

    Pas convaincue

     

    Mon avis :

     

    Mankell est quasiment un incontournable en matière de polars et je voulais découvrir cet auteur. Le résultat est plutôt mitigé, à vrai dire.

     

    Commençons par le positif :

     

    • Les lieux. L'auteur sait parfaitement nous faire voyager, en nous entraînant à Lenarp, coin paumé de la Suède. La Suède, avec ses problèmes immigration et le racisme ambiant. La Suède, avec le froid et le vent qui vous glace même si vous lisez au coin de la cheminée.

    • Il y a aussi les personnages : en quelques lignes, l'auteur les rend parfaitement vivants. Je pense surtout à Kurt Wallaner, ce flic usé, terriblement humain, qui en plus de l'enquête doit s'occuper de son vieux père qui devient sénile, qui essaie de garder contact avec sa fille et sa femme, qui craque pour une femme mariée. Il s'agit presque d'une fresque sociale, dépeignant la Suède sans l'enjoliver, sans la dénigrer.

    • Et surtout, il y a le réalisme de l'enquête. On est bien loin des Experts, où en trois cheveux et une rognure d'ongle, ils trouvent le coupable. Ils n'ont pas d'indices, rien qui pourrait les mener aux coupables. Alors ils cherchent, ils suivent une piste qui mène à un cul-de-sac, rebroussent chemin. Font des tours et des détours pour trouver la moindre chose pouvant expliquer ces meurtres. Et si l'auteur nous indique bien qu'il s'agit de crimes sanglants et barbares, même s'il laisse échapper quelques indications, il n'y a aucun détail sordide.

     

    Mais, parce que oui, il y a un mais, j'ai eu du mal. J'ai eu du mal pour plusieurs raisons :

     

    • Le réalisme. Si la plume de l'auteur peut m'entraîner à travers les passages longs sans que je le sente passer, si j'aime les apartés qui en dévoilent plus sur les personnages même si ça ne concerne pas l'enquête, il y a des choses que je n'ai pas besoin de savoir, à mon avis. Comme si l'auteur, à trop vouloir nous donner des détails de la vie quotidienne, se prend à son propre piège. Je n'ai pas envie de savoir que Kurt Wallander chope la diarrhée parce qu'il a mangé trop vite. Je n'ai pas envie de connaître les détails sordides de la déchéance de son père.

    • Mais surtout, ce qui m'a le plus dérangé, c'est l'écriture. J'ignore si ça vient du style de l'auteur ou si ça vient du traducteur, mais ça m'a vraiment perturbé. Il y a des styles très fluides, qui se lisent très facilement, mais trop ordinaires pour dégager réellement une atmosphère originale. Il y a des styles trop ampoulés, qui entassent les jolis mots dans de loooongues phrases, et qui me perdent en cours de route. Le style de l'écriture dans ce roman ne correspond ni à l'un, ni à l'autre : je l'ai trouvé chaotique, maladroit. Comme le « On se dirait dans un abattoir », qui sonne bizarrement. Des phrases qui donnent un air chaotique à ce roman, et dont l'histoire semble, à son tour, chaotique.

       

    Bref. Une intrigue très réaliste qui dépeint la Suède avec subtilité, mais l'écriture m'a vraiment empêché de profiter pleinement du roman. J'ignore encore si je me laisserais à nouveau tenter par cet auteur.


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    Résumé :

     

    1348.
    La peste s'abat sur l'Angleterre. Rites païens, sacrifices rituels et religieux : tous les moyens sont bons pour tenter de conjurer le sort. Dans le pays en proie à la panique et à l'anarchie, un petit groupe de neuf personnes réunies par le plus grand des hasards essaie de gagner le nord, afin d'échapper à la contagion. Bientôt, l'un d'eux est retrouvé pendu... Alors que la mort rôde, les survivants vont devoir résoudre l'énigme de ce décès avant qu'il ne soit trop tard...

     

    Coup de coeur

     

    Mon avis :

     

    J'ai beau retourner le problème de tous les côtés, je ne vois pas comment j'aurais pu ne pas céder à un résumé comme celui-ci. Un roman qui se déroule au Moyen-Age, des meurtres mystérieux, non, vraiment, je n'aurais pas pu ne pas prendre ce livre.

    Donc encore moins de raisons de regretter.

     

    Parce qu'il faut reconnaître que l'ambiance dans ce roman est tout simplement hallucinante. Dès les premières lignes, on est plongé dans l'univers sombre et difficile de cette époque. La Peste, déjà, qui atteint les premiers ports anglais au début du récit. Une Peste qui, comme on le sait aujourd'hui (du moins, avec autant de précision que possible), aurait décimé entre 30 à 50% de la population européenne sur une période de 5 ans. Et puis, la pluie. « Les récits de témoins affirment que 1348 a été une année particulièrement mauvaise, puisqu'il a plu chaque jour depuis la Saint-Jean jusqu'à Noël ». La Saint-Jean ayant lieu le 24 juin, on imagine aisément les dégâts que peut causer une telle abondance d'eau. Les récoltes pourrissent sur pied, le bois ne sèche pas.

     

    Nous voilà donc plongés dans un univers dur, extrêmement dur. Les personnages apprennent, par les rumeurs, par ce qu'ils constatent de visu, l'avancée de la maladie, créant une atmosphère oppressante à souhait.

    Il est d'ailleurs très intéressant de voir comment la population réagit. Pour certains, ce sont les étrangers qui ont amené la Peste en Angleterre. De ce fait, notre joyeuse compagnie est confrontée à l'animosité des villages qu'elle traverse. Il y a ceux qui accusent les Juifs, l'Eglise en première, et qui a recourt à certains procédés pour le moins douteux afin de les faire avouer leur faute. Les personnages voient les maisons condamnées, marquées pour signaler la présence de la maladie dans le foyer. Ils voient aussi, parfois, sur certaines portes, les traces visibles d'une personne enfermée à l'intérieur, condamnée à mourir avec le reste de sa famille, qui a tenté de s'échapper, sans doute épargnée par l'épidémie. Mais qui n'aura pas été épargnée par la faim.

     

    Les personnages, donc, qui ont chacun leur part d'ombre. Ils fuient, tous, un événement qu'ils taisent. Et s'ils se serrent les coudes pour suivre à cette période de leur vie, ils ne laissent pas pour autant échapper le moindre indice quant aux raisons qui les poussent à regagner le nord. Pour beaucoup, l'épidémie est un bon prétexte pour s'éloigner.

    Le narrateur, un camelot qui vend des reliques « authentiques », a l’œil pourtant bien affuté et c'est avec lui qu'on découvre, peu à peu, les divers secrets de chacun. Mais... mais les morts commencent à s'accumuler autour d'eux. Il y a ce loup qui les poursuit, qui hurle la nuit sans se laisser voir. Il y a Zophiel, cet homme parfaitement antipathique, qui exhibe une sirène pour gagner sa vie. Il y a Jofre, qui boit, qui parie, qui attire invariablement des soucis à la compagnie. Il y a Cygnus, le conteur, mi-homme mi-cygne. Il y a Adela, jeune femme sur le point d'accoucher. Et il y a Narigorm, cette gamine proprement effrayante. Et les morts s'accumulent autour d'eux...

     

    Jusqu'aux dernières pages, le récit réserve des surprises. Si le début est un peu lent, s'il y a certains passages qui semblent inutile, plus on avance, plus la tension monte, jusqu'au dénouement final.

    C'est un roman sombre et oppressant, qui se dévore jusqu'aux dernières pages. Une vraie découverte, un grand moment de lecture.


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    Résumé :

     

    Ce sont des signes étranges, tracés à la peinture noire sur des portes d'appartements, dans des immeubles situés d'un bout à l'autre de Paris.
    Une sorte de grand 4 inversé, muni de deux barres sur la branche basse. En dessous, trois lettres : CTL. A première vue, on pourrait croire à l'œuvre d'un tagueur. Le commissaire Adamsberg, lui, y décèle une menace sourde, un relent maléfique. De son côté, Joss Le Guern, le Crieur de la place Edgar-Quinet, se demande qui glisse dans sa boîte à messages d'incompréhensibles annonces accompagnées d'un paiement bien au-dessus du tarif.
    Un plaisantin ou un cinglé ? Certains textes sont en latin, d'autres semblent copiés dans des ouvrages vieux de plusieurs siècles. Mais tous prédisent le retour d'un fléau venu du fond des âges...

     

    Coup de coeur

     

    Mon avis :

     

    Aaaahhh !! Fred Vargas !! Mais pourquoi suis-je si bornée à m'arrêter à des préjugés ? J'aurais pu découvrir cette auteure bien plus tôt !

     

    Bon, le vrai défi, là, ça va être d'éviter de se contenter d'un « C'est génial ». Même si ça résumerait plutôt bien mon avis.

    Fred Vargas s'attaque une nouvelle fois aux mythes et aux croyances populaires. Après l'excellent L'homme à l'envers et le non moins excellent Un lieu incertain, elle nous dresse ici la peur primaire de la peste. Comme si l'Homme pouvait garder la peur d'un événement qu'il n'a jamais vécu.

     

    La galerie de personnages originaux est toujours là, de l'ancien marin et ex-taulard devenu crieur public à l'ancienne prostituée devenue protectrice d'une collocation. Toujours originaux, donc mais jamais trop.

    Le commissaire Adamsberg, toujours présent lui aussi, si atypique, si surprenant dans sa manière de procéder, tout simplement génial.

    Et puis, l'intrigue, comme toujours prenante. Et je suis toujours incapable de voir où elle veut nous mener.

    Et puis, bon, voilà quoi. C'est magique, on plonge dans un monde à la fois proche du notre et complètement différent. On adhère, on est pris au jeu, et on dévore littéralement le livre. Et à la fin, il reste toujours ce goût de « reviens-y ».

    Quant à ma résolution de ne pas lire tous les livres de Fred Vargas en trois mois, elle a déjà du plomb dans l'aile.


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    Résumé :

     

    Après vingt-quatre années au bureau du shérif du comté d'Absaroka, Walt Longmire aspire à finir sa carrière en paix.
    Ses espoirs s'envolent quand on découvre le corps de Cody Pritchard près de la réserve cheyenne. Deux ans auparavant, Cody avait été un des quatre adolescents condamnés avec sursis pour le viol d'une jeune Indienne, un jugement qui avait avivé les tensions entre les deux communautés. Aujourd'hui, il semble que quelqu'un cherche à venger la jeune fille. Alors que se prépare un violent blizzard, Walt devra parcourir les vastes étendues du Wyoming sur la piste d'un assassin déterminé à parvenir à ses fins.
    Avec ce premier volet des aventures du shérif mélancolique et désabusé, Walt Longmire, Craig Johnson s'impose d'emblée parmi les plus grands.

     

    Coup de coeur

     

    Mon avis :

     

    J'avais un peu peur du cliché du vieux flic proche de la retraite mais le résumé, et le conseil d'une amie m'ont convaincus.

     

    Et je ne le regrette pas.

    J'ai beaucoup aimé l'atmosphère qui se dégage du livre. Ça vient déjà de l'environnement dans lequel se passe le roman. Prise de curiosité, je suis allée faire un tour sur internet pour mieux visualiser les paysages, et ça a été un vrai coup de cœur.

     

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    Et l'auteur intègre le froid, la tempête, la neige pour nous happer dans ce paysage de rêve.

    Et puis, bien sûr, il y a cette fresque sociale dépeinte avec beaucoup de savoir faire. Les relations compliquées entre les Indiens et les Blancs, cette ségrégation qui continue malgré les années qui passent.

    J'ai beaucoup aimé le meilleur ami de Longmire, l'auteur a su me toucher avec cet Indien. Les deux amis sont des vétérans de la guerre du Vietnam, et si l'auteur n'aborde le sujet que par petites touches, on sent bien à quel point ils ont été marqués par cette guerre.

     

    L'autre grand point positif à mon avis, c'est l'ironie cinglante dont fait preuve l'auteur. Le narrateur, Longmire, ne s'embarrasse jamais du politiquement correct et n'hésite pas à dire ce qu'il pense, toujours d'un ton mordant. C'est ce qui rend ce vieux flic si attachant. Ou même l'auto-dérision dont fait preuve le narrateur :

     

    «  Et puis, j'avais un rideau de douche. Je ne connais pas bien les lois de la physique dynamique qui font que le rideau de douche se colle à votre corps dès que vous ouvrez l'eau, mais comme ma cabine de douche était entourée de rideaux sur les quatre côtés, dès que j'ouvris le robinet, je me transformai en burrito de vinyl au shérif scellé sous vide »

     

    Et puis, bien sûr, il y a l'intrigue. Et là, on se pose plein de questions en même temps que le shérif. Si c'est vraiment une vengeance, peut-on réellement blâmer l'auteur de ce meurtre quand on sait la peine ridicule dont ont écopé les coupables ?

     

    Quoiqu'il en soit, ce fut une très belle découverte. Un roman envoûtant avec des personnages réellement attachants. Au point que je me demande si j'arriverais à patienter jusqu'à la sortie en poche du prochain opus.


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    Résumé :

     

    " Victor, mauvais sort, que fais-tu dehors ? " Depuis quatre mois, cette phrase accompagne des cercles bleus qui surgissent la nuit, tracés à la craie sur les trottoirs de Paris.
    Au centre de ces cercles, prisonniers, un débris, un déchet, un objet perdu : trombone, bougie, pince à épiler, patte de pigeon... Le phénomène fait les délices des journalistes et de quelques psychiatres qui théorisent un maniaque, un joueur. Le commissaire Adamsberg, lui, ne rit pas. Ces cercles et leur contenu hétéroclite sont de mauvais augure. Il le sait, il le sent : bientôt, de l'anodin saugrenu on passera au tragique.
    Il n'a pas tort. Un matin, c'est le cadavre d'une femme égorgée que l'on trouve au milieu d'un de ces cercles bleus.

     

    Sympa!

     

    Mon avis :

     

    C'est le troisième roman de Fred Vargas et le tout premier qui voit apparaître le commissaire Adamsberg. Comme je l'avais dans ma bibliothèque, que je l'avais lu il y a bien, bien longtemps, et que je souhaite découvrir tout l'univers de Fred Vargas, je me suis lancée.

     

    On sent déjà la patte de Vargas dans ce roman. Quel commissaire, dans la réalité ou dans la fiction, s'intéresserait à ces fameux cercles bleus ? Quel commissaire irait mandater le photographe pour qu'il consigne soigneusement chaque apparition ?

     

    On retrouve aussi la galerie de personnages qui m'ont fait tant aimé Vargas : des personnages marqués par la vie, riches, complexes, toujours originaux.

     

    L'intrigue est tout aussi savoureuse que les autres. Et comme toujours, j'ai été incapable de deviner le meurtrier à l'avance.

     

    Mais sa plume a largement évolué : les dialogues sont bien, mais moins percutants que dans les romans suivants. Les descriptions sont parfois un peu longues.

    Disons que j'ai trouvé la lecture un peu laborieuse, après avoir lu ses romans plus récents.

     

    Mais on sent tout de même la patte de Fred Vargas, et ça en fait un excellent livre.


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    Résumé :

     

    Un matin, la cantatrice Sophia Siméonidis découvre, dans son jardin, un arbre qu'elle ne connaît pas.
    Un hêtre. Qui l'a planté là ? Pourquoi ? Pierre, son mari, n'en a que faire. Mais la cantatrice, elle, s'inquiète, en perd le sommeil, finit par demander à ses voisins, trois jeunes types un peu déjantés, de creuser sous l'arbre, pour voir si... Quelques semaines plus tard, Sophia disparaît tandis qu'on découvre un cadavre calciné. Est-ce le sien ? La police enquête. Les voisins aussi. Sophia, ils l'aimaient bien.
    L'étrange apparition du hêtre n'en devient que plus énigmatique.

     

     

    Coup de coeur

    Mon avis :

     

    Je poursuis dans ma lancée Fred Vargas, même si je me suis promis de ne pas tous les lire d'un coup histoire de garder un peu de suspens. (Du moins, je vais essayer)

     

    Ce roman ne fait pas intervenir Adamsberg, et même si je l'ai un peu regretté au début, cette frustration est très vite passée. Car Fred Vargas, en deux pages, m'a conquise.

     

    D'abord, le point de départ de ce roman. Le mystérieux hêtre, planté la nuit dans son jardin, qui intrigue tant Sophia. Sérieusement, qui placerait ce genre d'élément pour commencer son roman ? Qui bâtirait une enquête autour de ça ? Et qui serait capable de le faire sans se ridiculiser  ? Fred Vargas.

     

    Son gros point fort, encore et toujours, ce sont les dialogues, parfaitement naturels et totalement déjantés. Et qui posent là les personnages et les situations.

    Car ce roman, c'est avant tout une galerie de personnages pour le moins déjantés, notamment les voisins : trois historiens qui vénèrent une période bien précise de l'Histoire, trois passionnés qui galèrent beaucoup. Trois hommes, aidés d'un quatrième, qui connaissent le vrai sens de l'amitié.

     

    Et si l'intrigue de départ peut sembler amusante, la disparition de Sophia ne l'est pas, elle. Et les trois hommes se lancent à sa poursuite. A mesure que l'intrigue se déroule, j'ai réussi à deviner un coupable plus que potentiel. J'en venais même à me dire que Miss Vargas n'était pas si parfaite que ça, finalement. Et puis, évidemment, je me suis plantée sur toute la ligne.

     

    On sort de ce roman dans un état second, charmé par les personnages haut en couleur et une intrigue qui nous tient en haleine jusqu'aux dernières pages.

     

    C'est définitif. J'aime cet auteur. Et je crois que, quel que soit le sujet qu'elle abordera, j'adhèrerais.


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    Résumé :

     

    Elle est belle, attirante, disponible.
    Il n'a pas hésité à la suivre pour prendre un dernier verre. A présent il est seul, dans une cave, enfermé dans une cage. Isolé. Sa seule compagnie ? Sa séductrice et son bourreau. Et elle a décidé de faire durer son plaisir très longtemps. De le faire souffrir lentement. Pourquoi lui ? Dans ce bras de fer rien n'est dû au hasard. Et la frontière entre tortionnaire et victime est bien mince...

     

    Coup de coeur

     

    Mon avis :

     

    J'ai découvert de roman dans un petit prospectus sur les polars à ne pas rater. Comme si j'avais besoin de tentation supplémentaire. Donc, comme d'hab', je cède.

     

    Et là, la seule chose qui me vient à l'esprit, c'est waouh.

     

    Une claque magistrale. Je crois que ça faisait bien longtemps que je n'avais pas été autant emportée par un bouquin.

     

    Les phrases sont courtes, percutantes. Il y a des descriptions, juste ce qu'il faut pour qu'on se plonge dans l'univers sans pour autant casser le rythme. Une plume percutante, donc, pour dévoiler des personnages tout en finesse.

     

    J'ai beaucoup aimé cet aspect des choses.

    Lui, c'est Benoit Lorand, commandant de police. Doué, sûr de lui, beau gosse. Mais il ne faut que quelques pages pour que cette image s'effrite. On en apprend beaucoup sur lui, ses petits secrets de polichinelle, ses dons de menteur. Au point qu'on finit par douter, quand la raison de sa captivité nous apparaît enfin. Et si … ?

     

    Elle, c'est Lydia. Magnifique jeune femme. Complètement tarée. Mais qui souffre au delà de ce que les mots peuvent exprimer. Comme le laisse deviner le résumé.

    Et au final, quasiment tous les personnages portent cette marque. Une apparence finalement normale, banale, mais qui cache des zones d'ombres.

     

    Puis, avec ces personnages, se déroule l'intrigue. Autant le dire, dès les premières pages, on est happé par cette lutte sans merci que se livrent les deux ennemis. Et Benoit, malgré ses défauts, on veut qu'il s'en sorte. Qu'il retrouve sa femme qu'il aime tant. On veut comprendre comment il s'est retrouvé dans cette situation. Alors on ne lâche plus le livre.

     

    Si certains points de l'histoire apparaissent assez rapidement comme évidents, les autres le sont bien moins. Les éléments s'imbriquent, implacables. Et on tourne les pages, pour que le cauchemar s'arrête. Jusqu'à la claque finale.

     

    Waouh.


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  • Un-lieu-incertain.gif

     

     

    Résumé :

     

    Le commissaire Adamsberg pensait que ses trois jours à Londres se résumeraient à ce colloque de flics auquel on l'avait convié.
    Il n'imaginait certainement pas trouver une vingtaine de chaussures et de pieds coupés, soigneusement alignés, en face des portes du cimetière de Highgate ! Tandis que l'enquête anglaise débute, les Français rentrent au pays et se retrouvent confrontés à un terrible massacre dans un pavillon de banlieue. Un premier coupable un peu trop idéal, un lien possible entre les deux affaires... Jusqu'où cette enquête entraînera-t-elle Adamsberg ?

     

    J'ai aimé

     

    Mon avis :

     

    Je ne sais même plus comment je me suis retrouvée avec ce livre entre les mains. Ce qui est sûr, par contre, c'est que j'avais quelques réticences à lire du Fred Vargas, parce qu'elle est trop connue, et que, forcément, ça cache quelque chose. Et puis, je ne voulais pas rejoindre la longue liste des fans qui se ruent sur le dernier tome sorti. Stupide ? Oui, j'avoue.

     

    Parce que bon, si certains auteurs ont une célébrité quelque peu déméritée, obtenue par un savant calcul marketing, d'autres ont réellement du talent. D'autres, comme Fred Vargas par exemple.

     

    Évidemment – est-il seulement nécessaire de le préciser, en fait ? - j'ai commencé par lire le tome X, prenant au vol l'histoire, pourtant bien ancrée, du commissaire Adamsberg. Mais voilà, ça n'a aucune espèce d'importance en réalité.

     

    Parce qu'au delà d'une enquête finement menée, ménageant rebondissement et suspens, l'auteur sait créer un univers bien à elle, une sorte d'envoutement qui nous plonge dans ses univers. Le commissaire, surtout, qui fait preuve d'un caractère particulièrement original et terriblement attachant. Tous les personnages qui gravitent autour ont su me toucher, d'une manière ou d'une autre. Fred Vargas, avec une plume aiguisée, choisit parfaitement ses mots pour nous projeter, en quelques phrases, dans une situation. Et les dialogues... C'est de loin la partie la plus délicate, car ils doivent rester naturels, spontanés, et pourtant, ils sont partie intégrante du récit. Et ça, c'est son vrai point fort car c'est principalement les dialogues qui font Adamsberg.

     

    Je ne connaissais pas le commissaire, j'avais lu un bouquin de l'auteur, mais ça s'était arrêté là. Voilà une terrible erreur réparée. Et si je ne ferai pas partie des fans qui se jetteront sur le dernier roman sorti, c'est tout simplement parce que j'ai bien l'intention de me lire tous les romans précédents. Tous, dans le bon ordre, cette fois, avec toujours le plaisir de retrouver Adamsberg.


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    Résumé :

     

    Avocat d'affaires, Peter Shepard a tout pour être heureux : une grande maison sur les hauteurs de San Francisco, une femme amoureuse, deux petites filles irrésistibles.
    Pourtant, certains jours, ses angoisses sont si fortes qu'il est obligé d'aller s'asseoir sur un banc dans un parc. Toujours le même banc, toujours les mêmes angoisses. Ce que Shepard redoute, c'est le Big One, ce tremblement de terre dont tout le monde sait qu'il finira par engloutir la Californie. Et le pire advient. Mais ce n'est pas la terre qui a tremblé, c'est le passé qui a ouvert une brèche sous ses pieds, le plongeant en enfer et le forçant à se souvenir que, vingt ans plus tôt, six enfants s'étaient fait une promesse dans les cachots d'un centre de redressement.
    Un pacte qu'il a trahi. Il est temps pour lui de retourner à Rédemption.

     

    J'ai aimé

     

    Mon avis :

     

    J'avais un peu peur de me retrouver avec une nouvelle version de Sleepers. Mais cette impression de déjà-vu ne se retrouve pas du tout dans le roman.

     

    C'est un roman sombre, très sombre. L'auteur n'hésite pas à employer, parfois, des mots crus, des descriptions glauques. Les évènements ne sont pas spécialement marrants. Mais on accroche.

    En fait, on accroche dès les premières lignes, tant la plume de l'auteur est immersive. On suit, le ventre noué, les aventures de Peter Shepard, cet homme a qui tout semble avoir réussi. On a mal quand il a mal, on pleure presque quand il pleure. Et on bouillonne de rage quand il est dans cet état.

    Si l'intrigue qu'on pense être principale trouve vite sa conclusion, c'est loin d'être la conclusion même du roman. Et on se rend compte que cette réponse, même si elle est importante, ne répond justement pas à tout.

    Nous sommes loin de Sleepers, justement, dans ce qu'il s'est passé là-bas, à Rédemption. Mais je dirai que c'est presque aussi sordide.

    Le récit m'a happé, complètement, et il était tout simplement impensable de reposer ce bouquin sans l'avoir terminé. Tant pis pour le manque de sommeil, je devais savoir.

     

    C'est un roman qui se dévore rapidement, terriblement addictif. Un excellent moment de lecture. Et qui fait drôlement réfléchir.


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    Résumé :

     

    Hiver 1953, Moscou.

    Le corps d'un petit garçon est retrouvé sur une voie ferrée.
    Agent du MGB, la police d'État chargée du contre-espionnage, Leo est un officier particulièrement zélé. Alors que la famille de l'enfant croit à un assassinat, lui reste fidèle à la ligne du parti : le crime n'existe pas dans le parfait État socialiste, il s'agit d'un accident. L'affaire est classée mais le doute s'installe dans l'esprit de Leo.

    Tombé en disgrâce, soupçonné de trahison, Leo est contraint à l'exil avec sa femme Raïssa, elle-même convaincue de dissidence. C'est là, dans une petite ville perdue des montagnes de l'Oural, qu'il va faire une troublante découverte : un autre enfant mort dans les mêmes conditions que l'« accident » de Moscou.

    Prenant tous les risques, Leo et Raïssa vont se lancer dans une terrible traque, qui fera d'eux des ennemis du peuple...

     

    J'ai aimé

     

    Mon avis :

    Le gros point fort de ce roman, c'est l'univers. L'auteur a su parfaitement retranscrire cette sombre période de l'histoire. C'est une chose de connaître les dates auxquelles Staline a été au pouvoir, de connaître ce qu'il s'est passé, c'en est une autre de plonger dans ce contexte et de suivre la vie quotidienne.

     

    C'est donc dans un climat de famine que s'ouvre le roman. Dès les premières pages, les évocations sont très fortes et m'ont noué la gorge. Les faits sont énoncés simplement, sans sur-jouer, et n'en sont que plus difficiles. Puis, viennent la paranoïa et la terreur. L'omniprésence du gouvernement, les arrestations arbitraires, la délation, tout est évoqué sans concession.

     

    Au milieu, nous avons les personnages, qui survivent tant bien que mal. Ici encore, pas de concessions : ce sont des personnages durs, froids comme le climat, totalement dénués de la moindre naïveté. La paranoïa, la moindre action savament réfléchie pour ne pas attirer l'attention. Mais pourtant, l'auteur parvient à les rendre attachants : ils luttent envers et contre tout, au péril de leur vie, pour trouver cet assassin d'enfants. Alors que le gouvernement, qui se targue d'avoir éradiqué toute criminalité, se contente de coupables "faciles", là un handicapé mental, ici un marginal. Qu'importe, la théorie du serial killer n'est tout simplement pas acceptable.

     

    L'intrigue policière en elle-même n'est pas très développée. Trouver le meurtrier est presque « facile » mais ce n'est pas ce qui compte réellement, tant nous voulons la survie des héros.

     

    C'est un livre très fort, très marquant. L'auteur a parfaitement intégré son récit dans la réalité historique de l'époque, et c'est là toute la force du roman à mon avis. A lire !


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