• L'étrangleur de Cater Street, Anne Perry

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    Résumé :

     

    Suffragette avant l'heure, l'indomptable Charlotte Ellison contrarie les manières et codes victoriens et refuse de se laisser prendre aux badinages des jeunes filles de bonne famille et au rituel du tea o'clock.
    Revendiquant son droit à la curiosité, elle parcourt avec intérêt les colonnes interdites des journaux dans lesquels s'étalent les faits divers les plus sordides. Aussi bien le Londres des années 1880 n'a-t-il rien à envier à notre fin de siècle : le danger est partout au coin de la rue et les femmes en sont souvent la proie. Dans cette nouvelle série " victorienne ", la téméraire Charlotte n'hésite pas à se lancer dans les enquêtes les plus périlleuses pour venir au secours du très séduisant inspecteur Thomas Pitt de Scotland Yard.

     

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    Mon avis :

     

    Anne Perry est un auteur phare du polar historique, qui prend une bonne place dans les rayonnages de librairie. Au cours du challenge polar historique, créé par Dame Samlor, cette auteure a été plus d'une fois mentionnée et je savais que, tôt ou tard, j'allais finir par la découvrir.

     

    Je dois dire que les cinquante premières pages m'ont paru un peu longues, avec ces rencontres dans la haute société. Certes, l'écriture est très plaisante, fluide et elle rend très bien l'aspect historique et les émotions, mais je me demandais quand on allait enfin rentrer dans le vif du sujet.

     

    En réalité, je me rends compte que c'est ce qui m'a plu. L'auteur prend le temps de développer la situation, de développer la présentation de la famille de Charlotte. On apprend à mieux les connaître, même si les changements de points de vue sont parfois un peu déroutants. Je pense notamment à la rencontre entre Charlotte et l'inspecteur Pitt. J'ai beaucoup apprécié le fait qu'elle ne tombe pas sous son charme dès qu'elle l'aperçoit. A ce sujet, si la fin m'a paru un peu rapide, j'ai apprécié l'évolution de leur relation.

    Charlotte Ellison m'a fait penser à la fois à Alexia Tarabotti et à Amelia Peabody : deux héroïnes de roman que j'apprécie particulièrement pour leur mépris des conventions de l'époque et pour leur tempérament.

     

    J'ai énormément apprécié également la manière dont l'auteur a su nous placer du point de vue des Ellison. Si Charlotte ne se plaint pas et qu'elle n'est pas spécialement antipathique, on réalise, avec les explications de l'inspecteur Pitt, à quel point elle est éloignée des réalités de son époque. Bien sûr qu'elle connaît des pauvres, elle leur fait même des mitaines. Mais en réalité, elle ne sait rien et lui, ce monde, c'est son quotidien. Cette divergence promet des tomes suivants très intéressants.

    Anne Perry retransmets parfaitement l'époque, par les détails du quotidien mais également par les relations sociales. On assiste, par exemple, à un discours du pasteur qui proclame que c'est le devoir des hommes de protéger les femmes des germes du péché en surveillant leurs fréquentations. Un discours qui ferait bondir aujourd'hui, mais qui se déroule un peu plus de cent ans en arrière. Une époque pas si lointaine que ça.

     

    Concernant l'enquête, ce tome est assez particulier car, à vrai dire, on n'y assiste quasiment pas. Et Charlotte s'interroge, certes, mais n'y prend pas vraiment part. En réalité, on suit tout simplement la vie d'une famille dont le quotidien tranquille est brisé par cette série de meurtres. On suit surtout l'avancée de l'enquête grâce aux interventions de l'inspecteur Pitt qui vient les interroger et les bribes d'informations qu'il lâche. C'est assez déroutant mais très plaisant : je ne me suis pas ennuyée une seule seconde, car l'auteur parvient à créer un climat de paranoïa aigüe, où tout le monde en vient à soupçonner tout le monde.

     

    C'est un roman que j'ai dévoré dans l'après-midi, totalement captivée par l'intrigue et les personnages attachants. Et au moment de faire cette chronique, je réalise que je vais vouloir, à tout prix, poursuivre les aventures de Charlotte Ellison et de l'inspecteur Pitt. J'ai la très nette impression que je viens de mettre le doigt dans un engrenage terrible, fort de plus de vingt-cinq tomes. Et si j'ai hâte de voir leur relation évoluer et Charlotte se mettre enfin à enquête pour de vrai, j'ai un peu trop conscience que ma PaL va me détester.

     

    Coup de coeur

    « Les enfants perdus de l'empire, R.N. MorrisDe fièvre et de sang, Sire Cédric »

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