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    Il sursaute, recule précipitamment. Mais le cerbère, qui patientait derrière la porte, n'entend pas le laisser partir. Malgré sa corpulence, malgré sa bedaine imposante et ses bras plus épais que les cuisses d'Elland, il s'élance à sa poursuite.

    Le cœur battant à tout rompre, le voleur se faufile entre les ballots, émerge à vive allure dans la seconde salle. Les ouvriers cessent leur travail de nettoyage, l'observent. Le colosse leur hurle de l'arrêter. Et ils réagissent aussitôt. La course d'Elland se fait plus périlleuse: des bassines d'eau sont jetées, divers outils convergent tous vers lui. S'il peut en esquiver certains, s'il peut compter sur la maladresse de quelques ouvriers, beaucoup le ralentissent. Dans son dos, il devine le souffle régulier du cerbère. Mais les ouvriers n'insistent pas trop, retournent à leur tâche ou commentent déjà cet événement qui rompt la monotonie de leur travail.

    Les jambes brûlantes, le souffle court, Elland surgit en trombes dans la première salle, où les femmes arrêtent immédiatement de filer la laine. Et si le cerbère leur ordonne, à elle aussi, d'arrêter le voleur, elles n'en font rien. En fait, elles rient, commentent, crient des encouragements qu'Elland n'entend pas. Dans son esprit, une seule idée : fuir. Ne pas se faire attraper, ne pas laisser la moindre chance à son ennemi de l'avoir sous contrôle. Fuir, loin, et rapporter sa découverte à Pèire et les autres.

    Enfin, il émerge dans la petite cour. Mais elle n'est plus déserte. Et ce sont des hommes de main, et non des charretiers, qui l'attendent de pied ferme. Ils semblent surpris de le voir, peut-être étaient-ils uniquement là pour sécuriser les lieux après le départ des ouvriers. Qu'importe. Pour le moment, ils sont entre Elland et sa liberté. Et à voir leurs mines, ils n'ont pas l'intention de le laisser s'enfuir. Ils sont quatre, costauds, déterminés. Deux d'entre eux s'approchent de lui. Deux autres se positionnent près du portail, au cas où. Le colosse s'approche derrière lui.

    L'adrénaline coule à flots dans les veines du voleur. Son cœur bat la chamade et il n'a pas le temps de reprendre son souffle. A cinq contre un, il ne fera pas le poids. Alors il s'élance, projette sa jambe, et se hisse sur la façade à l'aide d'un ballot. Puis il s'agrippe à une fenêtre, se hisse encore un peu plus haut. Hors de portée. Il jette un regard derrière lui. L'un des hommes le suit, nullement gêné par l'escalade. Pire, il tend la main pour lui attraper la cheville, et il ne manque pas grand chose pour qu'il réussisse.
    Dans un effort désespéré, Elland grimpe encore un peu. Dépasse la fenêtre, s'aidant d'une minuscule corniche. La sueur coule le long de son visage et lui pique les yeux. Les muscles de ses bras hurlent de douleur. Mais il poursuit son ascension, s'aidant de la moindre anfractuosité dans le mur pour mettre un peu de distance supplémentaire. Priant pour que sa main gauche ne le trahisse pas. En bas, dans la cour, il devine le murmure frénétique des ouvriers sortis assister au spectacle. Il a atteint le second étage, dépasse la fenêtre. Plus haut, l'avancée du toit déborde sur le mur, impossible à franchir sans se balancer dans le vide.

    Il jette un rapide coup d'œil derrière lui. L'homme le suit toujours. Il semble être encore plus proche que tout à l'heure, même. Alors Elland continue de grimper, la peur au ventre. Et il se maudit d'avoir réellement cru que ça serait si facile. D'avoir parié sur sa chance.
    Le voilà maintenant juste sous l'avancée du toit. Ses bras et ses jambes tremblent, épuisés par l'effort. Il est au moins à trois mètres du sol : toute chute serait fatale. Mais son poursuivant est toujours là, alors il prend le risque. D'une main, il se contorsionne pour attraper les tuiles. De l'autre, il se maintient en équilibre précaire. Et ça aurait presque pu fonctionner, si l'homme ne l'avait pas attrapé par la cheville.

    Sa main gauche, qui tenait les tuiles, lâche. La main droite ne peut pas supporter son poids, pas avec les jambes qui se balancent dans le vide et une main agrippée autour de sa cheville. Il lâche. L'illusion est fugitive, mais bien réelle : il a l'impression de voler. Le sol se rapproche à une vitesse impressionnante. Il perçoit des cris. Des exclamations. Son cœur s'est arrêté. Comme par anticipation. Puis une ombre, noire et terrifiante, se jette sur lui. La grande Faucheuse.

     

     

    Il aimerait pouvoir négocier un peu plus de temps, pour pouvoir retrouver Ménandre, assister à la guérison d'Osvan. Dire quelques mots à Pèire, Théoliste et les autres. Ne pas mourir si jeune, de manière si stupide. Mais il n'en a pas le temps.

    Il n'imaginait pas que la Mort aurait un regard si moqueur sur lui. Il n'imaginait pas que ses griffes feraient si mal autour de ses épaules. Il n'imaginait pas que ses ailes seraient si puissantes qu'elles stopperaient sa chute et l'emmèneraient si haut dans le ciel. C'est finalement un rire goguenard qui explose dans son esprit et qui lui fait reprendre pied dans la réalité. Echidna.

    Elle est arrivée juste à temps pour l'empêcher de s'écraser contre les pavés. Elle lui a sauvé la vie. Et toutes ses émotions se déversent à flots dans son esprit : la peur, le soulagement, les reproches. Oui, il aurait pu attendre qu'elle soit réveillée. Oui, il aurait pu compter dès le début sur elle. Oui... mais il voulait aussi se prouver qu'il était capable de faire quelque chose pour l'enquête, seul, comme un grand, sans avoir besoin de la protection de Thémus, ni des conseils avisés de Pèire. Avoir réellement fait quelque chose pour le gamin. Et avec une impitoyable lucidité, il réalise à quel point il a été inconscient. Car s'il y a bien une chose dont ils n'ont pas besoin, c'est bien un mort supplémentaire.

    Echidna prend le temps de voler jusqu'à un toit, plus plat que les autres, pour le déposer en douceur. Une fois en sécurité, il reprend son souffle, essaie de calmer les battements affolés de son cœur. Et puis, alors que la tension redescend lentement et qu'il contemple les grands yeux de sa gargouille rivés sur lui, il réalise. Il est vivant. Sain et sauf. Et il a appris quelque chose d'important. Alors, soudainement, il explose de rire. Un rire sans joie, nerveux et fébrile, dément même, qui sonne victorieux.

    Avec compassion, Echidna le laisse rire quelques minutes, avant que sa tête ne vienne se frotter à sa hanche. Alors, avec douceur, elle l'invite à grimper sur son dos. Et d'un puissant battement d'ailes, elle prend son envol. Il rigole encore, posté sur le large dos de sa complice, ivre de soulagement, ivre de voir, encore une fois, les toits d'ardoise défiler sous ses yeux. Mais son rire s'étrangle dans sa gorge quand il la sent se crisper. Quand ses yeux repèrent les gardes, encerclant l'Hermine Affamée, grouillants autour des torches qu'ils portent fièrement.

    A travers les nombreuses fenêtres du bâtiment, il peut apercevoir d'autres lueurs fantomatiques, allant et venant dans les couloirs. Ils sont déjà à l'intérieur et fouillent les lieux. Elle change brusquement de cap, vole en direction de l'atelier de Thémus. Et là aussi, de nombreuses lueurs trahissent la présence des gardes de la ville. La gorge nouée, Elland prie pour qu'ils soient tous en lieux sûrs. Qu'ils aient pu s'enfuir, juste avant que les hommes n'encerclent les bâtiments. Dans un coin de son esprit, il peut sentir, palpable, l'angoisse similaire d'Echidna.

    Il ne leur faut que quelques secondes pour se rendre jusqu'à l'immeuble qui abrite Anthelme, Théoliste et Osvan. Et là aussi, des hommes sont disposés autour des issues. Une angoisse indicible lui noue le ventre. Ils sont tous cernés. Serait-ce Tanorède qui passe à l'offensive en déployant autant de forces contre eux ? Serait-ce une simple coïncidence, sans aucun rapport avec l'enquête qu'ils mènent actuellement ? Ou serait-ce dû à son escapade à l'atelier Guevois ? Peut-il encore sauver ses amis d'une arrestation imminente ?

    Une soudaine vague d'apaisement l'envahit, provenant sans aucun doute de sa gargouille. Fuyant les gardes qui pourraient la repérer, elle se dirige, avec assurance, jusqu'aux quartiers pauvres de la ville. Puis, sans hésiter, elle vole jusqu'à une cour intérieure où elle se pose avec grâce. Tout est calme et silencieux dans cette petite cour. L'obscurité est presque totale, mais Elland parvient à distinguer un rai de lumière qui se faufile sous une porte. Echidna la regarde fixement et, comme par magie, le battant s'ouvre.


    - Rentre vite, Elland.


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    Résumé :

     

    Elie Vax, tout juste dix-huit ans, est sommée un peu rudement par ses tuteurs de trouver rapidement du travail et de quitter la maison. Élevée par son oncle et sa tante qui n’éprouvent aucune sorte d’affection pour elle, Elie s’exécute et réussit à dénicher  un boulot au Canada. Elle part entretenir la maison de campagne d’un certain Monsieur Smith.

    Des choses bizarres se passent dans cette vieille maison, et bien  qu’intriguée par le comportement étrange de Monsieur Smith et de son frère, Elie ne se doute pas qu’elle vient d’entrer dans un  monde dangereux et fantastique.

    Nul retour en arrière ne sera envisageable...

     

    Mon avis :

     

    Ce roman me fait de l'oeil depuis quelques temps. Sans surprise, j'ai fini par céder à la tentation. Sans regrets.

     

    Ce roman n'est pas exempt de défauts. Au commencement, j'ai trouvé que l'auteur forçait un peu le trait, l'orpheline que ses tuteurs veulent à tout prix voir quitter la maison à ses dix-huit, la solitaire qui n'a pour amis qu'un chat et un muet.

    De même, le cas étrange du frère qui suscite la curiosité de notre héroïne, puis l'incompréhension. Si c'est plutôt bien rendu, c'est un exercice particulièrement difficile pour maintenir un semblant de suspens quand les lecteurs savent, pour avoir acheté un roman estampillé ''bit-lit'', que la réponse  à ses interrogations n'a rien de réaliste ni de pragmatique.

    J'ai trouvé qu'Elie manquait un peu de profondeur : elle m'est sympathique, mais sans plus. Vers la fin du roman, elle m'a même plutôt agacée, à devenir hystérique et à n'en faire qu'à sa tête au mépris des autres.

     

    C'est pourtant un roman que j'ai lu dans la journée. Parce que le style est prenant, simple et efficace. Parce que les évènements s'enchaînent, parfois un peu rapidement, mais je n'ai pas eu le temps de m'ennuyer.

    Et puis, l'auteur a su me surprendre. Au début du roman, je voyais parfaitement où Karen Lad voulait nous emmener : Elie découvre la vraie nature du frère en question, apprend ce qu'il s'est passé. La suite semblait couler de source. Mais en fait, non. De ce microcosme qu'est le Hameau, la vieille maison, le champ s'élargit, le nombre de personnages grandit, les évènements prennent une dimension plus étendue.

     

    Elie ne m'a pas vraiment convaincue, dans son rôle de gouvernante. Mais j'ai beaucoup aimé les autres personnages. Je les ai trouvé assez bien représentés et leur clan s'agrandit, amenant de nouveaux personnages touchants. J'aime l'idée de cette sorte de refuge, où se retrouvent des personnes un peu paumées, qui gèrent comme elles peuvent ce qu'elles sont, ignorant beaucoup de leur nature. Leur nature, d'ailleurs, même si on n'en sait pas beaucoup pour le moment, promet de devenir intéressante par la suite.

    La manière dont sont présentés les vampires et les loups-garous est très intéressante, j'ai aimé voir ces être légendaires sous un regard différents : effrayants, quasi immortels et pas forcément sympathiques.

    Comme l'annonce, pas forcément volontairemment, le titre, c'est un premier tome de prise de conscience, où l'on découvre petit à petit les différentes pièces de l'univers.

     

    Si ce roman, premier de l'auteur, n'est pas parfait, il m'a fait passé un bon moment. Et je suis bien tentée de repartir dans l'univers d'Elie avec le second tome, car j'ai bien l'impression que l'auteur va nous apprendre beaucoup de choses et nous montrer que cet univers est plus complexe, plus en profondeur que dans ce premier tome.

     

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  • Louis-le-Galoup-T.3.gif

     

    Résumé :

     

    Les mâchoires du piège ont claqué à vide.
    Louis et ses compagnons, avec l'aide de leurs nouveaux alliés, ont échappé de peu à Malemort et au Siblaire, les noirs barons du Vicomte de Marsac. Mais on ne peut fuir indéfiniment. Il est temps pour Louis, s'il veut sauver ses amis et le royaume, de découvrir les secrets de ses origines, d'accepter sa double nature et de dompter sa bête intérieure. Pour cela, il doit quitter Séverin et la Roussotte et se rendre, seul, dans une vallée sauvage où, austères et revêches, se dressent les ruines des Tours de Merle.
    En ce lieu oublié, il espère trouver Lionel de Roquevieille, l'ami de son père qui, peut-être, pourra lui apprendre à maîtriser son don. Mais ce maître galoup, au pelage aussi noir que blanc, n'aime guère les visiteurs...

     

    Mon avis :

     

    Je n'ai pas pu résister. J'ai quand même tenu presque trois mois avant de lire la suite des aventures de Louis, mais pas possible de repousser plus longtemps. Pourtant, je sais que je m'approche inéluctablement de la fin et c'est un crève-coeur.

     

    Parce que ce Louis, là, c'est un sacré bonhomme que j'ai envie de suivre encore longtemps. Dans ce tome, Louis en apprend plus sur lui, sur sa nature, qu'il devra bien accepter, sur sa famille, sur les amis de ses parents.

    La Roussote et Séverin sont en sécurité et, de ce fait, un peu laissés de côté. Mais le talent de l'auteur parvient à nous faire accepter leur absence en nous passionnant par cette rencontre avec Lionel de Roquevieille. Un sacré bonhomme, celui-là, qui va en apprendre beaucoup à Louis.

     

    Ce tome est gorgé d'action, de frayeurs et d'émotion. Si parfois, dans les tomes intermédiaires, la tension et l'intérêt baisse un peu, ce n'est pas le cas ici : les aventures de Louis sont tout aussi passionnantes.

    Alors certes, les découvertes ne ont peut-être pas si surprenantes que ça. C'est vrai, on suit le déroulement classique de ce genre d'aventure, avec cette initiation. Mais ça, on ne le réalise qu'en y réfléchissant à tête reposée.

     

    Parce que l'auteur, avec sa verve, parvient à nous faire oublier la trame de son intrigue. J'ai été totalement transportée par sa plume. J'aime sa manière d'écrire, de rendre vivants les arbres et la nuit, de distiller la peur dans un simple paysage, de donner vie à son récit. J'adore son écriture presque parlée, contée. Je suis fan. Et je ne peux pas ne pas vous mettre trois petits extraits, qui m'ont émue ou qui m'ont fait rire.

     

    «  Il y porta son regard et découvrit, dans sa paume ouverte, une ébauche de figurine en terre sèche, plantée de bras et de jambes incertains, ficelée d'un lien de cuir qui pouvait passer pour une ébauche de collier.

    C'était définitivement très laid, un de ces colifichets les plus mal fichus qu'il eût vu. Il se garda pourtant d'en faire la remarque. Avec les filles, toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. Ça au moins, il l'avait appris, à coups de gueule, au contact de la Roussote. Et puis, c'était elle qui l'avait fait, ce machin-là... Il lui paraissait déjà un peu moins laid. »

     

    «  - Je me suis un peu emporté... Il est tombé par là.

    Il avait la honte dans le ton, Louis. Dans son patois de loup, il s'exprimait avec un accent de repentir. Par pure précaution, le maître fit quelques pas vers l'à-pic et baissa les yeux.

    Effectivement, Louis s'était un peu emporté. Celui qui se trouvait dans ce trou-là, si le Diable venait en réclamer les morceaux, il aurait de l'ouvrage pour les réunir.

    Un beau carnage. »

     

    «  Ça lui fit douche froide, à Louis, que celui-là se mette à parler. Tout lancé qu'il était pour l'éplucher vif, ça le contrariait que sa proie soit douée de parole. Ça lui gâchait ripaille »

     

    Et je dois me faire violence pour ne pas en mettre plus, tant j'aurais envie de vous faire découvrir ce style si jubilatoire.

    Alors certes, certains passages peuvent paraître un peu long. Quand un auteur prendrait trois lignes pour décrire un paysage, Jean-Luc Marcastel en prend deux pages. Sauf qu'il ne le décrit pas, il lui donne vie. C'est parfaitement dans la logique du conte, de prendre son temps, de développer.

     

    L'objet livre est toujours aussi beau, avec les magnifiques illustrations de Jean-Mathias Xavier, que vous pouvez découvrir ici.

     

    Et comme souvent quand j'adore vraiment un livre, je me trouve à court de mots.

    Cette série est un coup de cœur, un délice de chaque page, une joie de chaque instant. J'ai envie de la faire découvrir à tout le monde, même ceux qui ne lisent pas de fantastique, même ceux qui ont passé l'âge de lire de la jeunesse. Lisez-le, laissez-vous tenter !

     

    Coup de coeur

     


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    Résumé :

     

    Voilà mille ans, le peuple d'Acton conquit les Onze Domaines, dont il tua ou chassa les habitants légitimes.
    Ceux qui ne périrent pas survécurent sur les routes. On les appela les Voyageurs. Aujourd'hui, les Domaines sont gouvernés d'une main de fer par les seigneurs de guerre d'Acton. Certaines choses échappent cependant à leur contrôle : les esprits, la magie des éléments... et parfois des êtres humains, lointains descendants des Voyageurs. Comme Ronce, cette jeune fille qui doit fuir les siens ; comme Frêne, contraint de tuer pour le compte d'un employeur tyrannique ; comme Épervier, le noir enchanteur qui a juré vengeance pour son peuple.
    Jamais les pierres n'auraient pu prédire qu'un lien puissant unirait un jour leurs trois destins.

     

     

    image-blog-challenge 2012

     

    Mon avis :

     

    J'avais craqué pour ce roman, il y a bien longtemps de ça. Et puis, les livres s'entassent, se languissent d'être lus, se perdent dans l'immensité de la PaL. Mais le Challenge ABC 2012, c'est aussi l'occasion de les ressortir et de les lire enfin. Voilà chose faite.

     

    Le roman se présente sous plusieurs chapitres avec des narrateurs différents. Il y a Ronce, cette jeune fille sauvage, très liée à la nature, éprise d'indépendance. Il y a Frêne également, forcé de se trouver un métier et qui se retrouve bien malgré lui tueur. Et Épervier, qu'on ne connait pas beaucoup car ses chapitres sont pour le moins succincts.

    Ces chapitres, majoritaires, côtoient également des petits chapitres de personnages secondaires. Comme celui de Doronit, l'employeur de Frêne que j'avais appris à détester cordialement. Et en lisant ce chapitre, sans excuser le comportement de cette femme, je l'ai mieux comprise et j'ai eu de la peine pour elle. Ces chapitres sont donc un éclairage bienvenu pour ajouter à la complexité et à la psychologie des personnages.

     

    J'ai beaucoup aimé l'univers que nous dessine Pamela Freeman : ces deux peuples, qui cohabitent bon gré mal gré. Le souvenir de cette invasion, pourtant vieille de mille ans, est encore très vivace dans tous les esprits et le peuple originel, cheveux et yeux sombre, est vite repéré et méprisé par les descendants de l'envahisseur. C'est un peu facile, de les différencier comme ça, avec leur couleur de cheveux. C'est un peu facile, aussi, d'en faire des nomades, épris de chansons, de contes et de toutes formes d'art quand les autres sont sédentaires et hermétiques à l'art. Facile, peut-être, bien que. Le principal, c'est que ça a fonctionné pour moi, je me suis plongée dans cet univers avec beaucoup de plaisir.

     

    La magie est très présente, avec la réanimation des morts, les fantômes, les pierres qui prédisent l'avenir et les dieux omniprésents. Et c'est très convaincant.

    La superstition est tout aussi présente, comme en témoignent les prénoms des narrateurs : lorsqu'une femme Voyageuse accouche, elle donne à son enfant le nom de la première chose qu'elle voit.

     

    Le résumé est, encore une fois, un peu trop bavard. Je pense que pour profiter pleinement du roman, il faut oublier qu'ils se rencontrent. Parce que ça n'arrive que dans les toutes dernières pages. En attendant, on apprend à connaître les personnages, on les voit évoluer et devenir ce qu'ils sont pour cette rencontre.

    C'est bien loin d'être ennuyeux, les personnages ont une réelle envergure et je me suis laissée bercée par la plume efficace de l'auteur. Mais si on attend la rencontre, on peut vite trépigner derrière les pages.

     

    Ce fut une lecture très plaisante, avec des personnages particulièrement attachants et une écriture très agréable à lire.

    Vivement que je me procure la suite !

     

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    Résumé :

     

    En l'an de grâce 664, tandis que les membres du haut clergé débattent en l'abbaye de Streoneshalh des mérites opposés des Eglises romaine et celtique, les esprits s'échauffent.
    C'est dans ce climat menaçant qu'une abbesse irlandaise est retrouvée assassinée. Amie de la victime sœur Fidelma de Kildare va mettre tout sur talent et son obstination à débusquer le coupable. Jeune femme libre et volontaire, Fidelma n'est pas une religieuse tout à fait comme les autres... Avocate irlandaise célèbre dans tous les royaumes saxons, elle sillonne l'Europe pour résoudre les énigmes les plus obscures en compagnie du moine Eadulf.
    Dans cette première enquête, leur collaboration sera mise à rude épreuve tandis que les meurtres se multiplient à l'abbaye.

     

    challenge polar historiques-copie-1

     

    Mon avis :

     

    Les polars historiques. Samlor, en proposant ce challenge, a eut une riche idée. Si avant j'en lisais avec plaisir sans trop le rechercher, je suis désormais une adepte convaincue qui fouille dans les catalogues des éditeurs pour trouver la perle qui fera battre mon coeur.

    Mais ce challenge, c'est surtout l'occasion de partager nos lectures et nos coups de cœur. Et dans le topic dédié à ce challenge, un auteur revenait souvent : Peter Tremayne. C'est donc sans surprise que je me suis laissée tenter. Et pour le coup, je tiens à remercier très chaleureusement Samlor, marmeline et Felina de m'avoir fait découvrir cet écrivain.

     

    Bon, j'avoue, au début, j'ai eu un peu peur : les noms de personnages ou de pays pas si évidents que ça à retenir, les explications un peu denses des différentes relations entre les protagonistes, les arguments en faveur des différentes applications des pratiques religieuses m'ont semblé un tantinet compliqués. Si j'aime lire les polars historiques, je me rends compte que je ne maîtrise pas beaucoup d'évènements de l'époque concernée et que je passe à côté de pas mal de choses.

    J'ignorais, par exemple, complètement les différentes délimitations de la Grande-Bretagne à cette époque.

     

    Mais la plume de l'auteur est très agréable à lire, simple et prenante : je me suis laissée entraîner dans l'univers sans être trop gênée par mes lacunes.

    Il faut dire que les personnages sont particulièrement intéressants : ils ont tous leurs travers, leurs qualités. Ils sont très humains, finalement, et c'est très intéressants de les suivre.

    Fidelma m'a beaucoup plu : j'aime les femmes indépendantes, qui ne reculent pas devant les menaces. J'ai particulièrement aimé sa manière de rechercher la vérité. Peu importe les coupables faciles qui arrangeraient tout le monde, peu importe les explications qui satisferaient la nuée de personnages importants qui se retrouvent dans l'abbaye. Elle veut trouver le coupable, le vrai, comprendre ses motivations et le voir châtié pour ses crimes.

    J'ai beaucoup aimé Eadulf également : il est très différent de Fidelma mais très touchant. Il ne rechigne pas à collaborer avec une femme, même si, dans son pays, les femmes restent à leur place. Ses compétences sont vraiment intéressantes. Et son désarroi, parfois, face à Fidelma le rend très touchant.

     

    A mesure que l'enquête avance, les éléments s'accumulent et m'ont fait douté. Dans ce huis-clot, la liste des suspects n'est pas si longue que ça, mais de là à trouver qui est le coupable... L'auteur nous mène par le bout du nez, dispersant indices et pistes pour mieux nous perdre.

     

    J'ai également beaucoup aimé assister à ce concile. Je trouve assez fascinant de revenir sur les débuts du christianisme, la manière de voir les puissants se déchirer pour la date de célébration de Pâques ou chipoter sur la tonsure adaptée pour les moines.

    De même, j'ai aimé assister aux différents points de vue sur le célibat des moins et nonnes. Difficile de ne pas laisser son propre point de vue se mêler à la partie. Et le fait que, tout serviteurs de Dieu qu'ils soient, Fidelma et Eadulf puissent être ensemble n'est pas pour me déplaire, loin de là.

     

    Les personnages touchants, l'ambiance du roman et tout ce que j'y ai appris me donnent envie de découvrir les autres romans de cet auteur . Ce fut une lecture très agréable et j'ai hâte de lire la suite des aventures de Fidelma et Eadulf !

     

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    Résumé :

     

    Un petit boulot tranquille, croque-mort.
    Une ville banale, Baltimore. Une vie rêvée. C'est bien ainsi que l'entendait Hitchcock Sewell avant que ne débarque, au beau milieu d'une veillée mortuaire, une charmante demoiselle qui lui demande comment organiser un enterrement. Le sien. Et voilà ce pauvre Hitch entraîné malgré lui dans une sombre affaire de chantage. Entre son extravagante ex-femme, un vieux camarade de collège, une séduisante détective et quelques politiciens véreux, Hitchcock a fort à faire pour ne pas se retrouver lui-même six pieds sous terre.

     

    Mon avis :

     

    Comment ne pas craquer face à un tel résumé ? Parce que les journalistes, les détectives et les écrivains font certes d'excellents enquêteurs, mais ils sont devenus très classiques. Alors que les croque-morts, c'est déjà moins fréquent. Et quel croque-mort !

     

    Ce qui fait, à mon sens, tout le charme de ce roman est la narration de Hitchcock Sewell, croque-mort de son état, donc, au verbe fleuri et spontané. Il se montre toujours très respectueux face aux morts et aux proches venus aux enterrements, mais ça ne l'empêche pas d'avoir un franc parler bien loin des conventions. Il a ce détachement propre aux professionnels de ce milieu pour qui, finalement, le mort n'est qu'un client de plus.

    Et il a un sens de l'humour très appréciable :

     

    «  - Pourriez-vous transmettre ce mot au détective Zabriskie ? Demandai-je au planton.

    Il regarda l'enveloppe :

            C'est personnel ?

            C'est ce qui est écrit.

            Je le lui transmettrai.

            Merci.

            Ne me remerciez pas.

            Trop tard.

    Je partis. Finalement, mon message n'était peut-être pas si personnel que ça. Il disait : ''Appelle-moi. H.'' »

     

    Et l'auteur a su faire preuve d'humour de circonstance, notamment dans cette scène totalement hallucinante, au début du roman, où le copain de la jeune femme fraîchement enterrée s'en prend à un vieil homme. Les insultes fusent, allant de loquedu à nazi, et notre brave croque-mort s'interpose. Et reçoit des coups. Il espère son salut d'un des employés, Sam, « un être carré, mi-graisse, mi-muscle ». Mais Sam est introuvable. Jusqu'à ce qu'il débarque, remontant sa braguette, « Un brave gamin, même si je lui ai déjà dit plusieurs fois de ne pas pisser au cimetière pendant son service ».

    Pour finir par l'aspect humoristique du roman, je tenais à citer le nom du pub le plus proche des pompes funèbres, appelé SOS : Screaming Oyster Saloon (Le Saloon de l'huître hurlante).

    Bref, c'est un roman que j'ai trouvé drôle, plein d'ironie de situation, d'humour parfois subtil, parfois plus lourd, avec des situations cocasses et des personnages hauts en couleur. Une lecture avec le sourire aux lèvres.

     

    Mais ça ne s'arrête pas là. L'auteur a su intriguer ma curiosité, avec cette histoire de jeune femme qui vient se renseigner pour son propre enterrement. Mon seul regret est que la mort d'une jeune femme soit si vite acceptée comme un suicide et qu'on n'en parle finalement que si peu. Mais ensuite, l'enquête suit les ramifications qui semblent sans fin d'une affaire de chantage et de magouilles politiques.

     

    Ce fut un roman très plaisant à lire, donc, très drôle, même si j'ai été un peu moins emballée par l'intrigue policière proprement dite.

     

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  • La-justice-de-l-inconscient.gif

     

    Résumé :

     

    En ce début de XXe siècle à Vienne, où l'on peut croiser Freud, Schoenberg, Klimt et bien d'autres encore, les cafés sont le lieu de débats fiévreux.
    C'est dans cette atmosphère d'effervescence artistique et scientifique que Max Liebermann, jeune psychiatre et pianiste à ses heures, mène ses enquêtes avec son ami Oskar Rheinhardt, inspecteur et... chanteur lyrique amateur. Et ils vont avoir fort à faire avec le cas de cette jeune et jolie médium retrouvée morte chez elle dans une pièce fermée de l'intérieur. Une note griffonnée de ses mains laisse penser à un suicide.
    Pourtant, les indices déroutants s'accumulent : l'arme du crime, un pistolet, a disparu, et aucune trace de la balle n'est retrouvée durant l'autopsie... Serait-ce l'intervention d'un esprit maléfique ?

     

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    Mon avis :

     

    Ce roman était offert pour l'achat de deux 10/18 et c'est une excellent chose car je ne suis pas sûre que je l'aurais pris, sinon. Ni le lieu, ni l'époque ne m'emballaient particulièrement.

    Le challenge ABC 2012 était l'excellente occasion de le sortir enfin de ma PaL. Sans regrets.

     

    L'histoire se passe à Vienne, donc. Pas de visite guidée, pas d'explications historiques interminables, l'auteur nous plonge directement dans l'histoire. Premier bon point.

    Nous y rencontrons des personnages que l'Histoire a retenu, tels que Freud ou des artistes du théâtre. Si le narrateur, convaincu de la pertinence des idées de Freud, est persuadé que ses théories traverseront les siècles, l'auteur nous épargne les "cet homme, que l'Histoire retiendra des siècles plus tard". C'est d'ailleurs l'occasion pour moi d'apprendre que Freud était un grand amateur et connaisseur d'archéologie, notamment de l'Egypte. Et cet enseignement se fait sans longueurs excessive ni explications sans fin. Second bon point.

     

    Par contre, j'avoue que je n'ai pas une grande culture germanique, et que j'ai été un peu perdue avec tous ces noms barbares qui se ressemblent, que ce soit pour les noms de rue, noms de patisseries (qui ont quand même réussi à me donner faim) ou noms de personnages. Au final, j'avais un peu de mal à remettre qui était qui.

     

    J'ai beaucoup aimé les parties avec Lieberman, dans l'exercice de son métier de psychiatre : ses idées sont très modernes et il refuse catégoriquement d'utiliser l'électrothérapie pour ses patients, pratique qui semble assez violente, aujourd'hui, au risque de se faire mal voir de son supérieur.

    J'aime sa compréhension de l'humain et dans ce roman, il se dessine comme un pionnier des profilers. Mais il est également doté d'un grand sens de l'observation, et il reste très pragmatique. Il ne croit pas en l'intervention d'un esprit maléfique. Au final, il apporte une aide indispensable à l'inspecteur Rheinhardt.

     

    L'inspecteur Rheinhardt m'est apparu très sympathique, mais beaucoup moins présent, forcément que le narrateur psychiatre. Il n'en demeure pas moins qu'il veut à tout prix découvrir l'auteur de ces faits, quitte à faire appel à une médium qui travaille habituellement pour la Sureté de Paris.

     

    L'intrigue en elle-même commence très bien, avec ce meurtre dans un endroit parfaitement clôt, où seul l'éloignement de l'arme par rapport à la victime fait comprendre aux enquêteurs qu'il ne s'agit pas d'un suicide. Mais ensuite, les personnages apparaissent, et l'enquête se fait plus longue. Un peu trop longue, parfois. Et comme je mélangeais un peu les personnages...

    Au final, j'ai moins accroché à l'enquête qu'à ce qu'il arrive au docteur Lieberman en dehors de l'enquête.

     

    J'ai beaucoup aimé, par contre, la jeune patiente du docteur Lieberman, et je suppose qu'elle tiendra une place importante pour les autres romans, dans ce qui apparaît comme les prémices de la police scientifique.

     

    Ce fut une lecteur plaisante, où je me suis parfois laissée entraîner dans l'univers de l'auteur, mais qui, globlament, m'a perdu au niveau de l'enquête.

     

    Sympa!


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    Résumé :

     

    Tchernigov, le nouveau fief de Vladimir, se prépare aux festivités de la Saint Jean. Mais Vladimir est parti aux frontières de sa principauté pour lutter contre les Koumans. Mitko et Vassili sont partis guerroyer avec lui, mais Artem, à cause de sa blessure, a dû rester avec Philippos.

    Mais alors que le boyard s'ennuie ferme dans la chaleur étouffante de ce mois de juin, un meurtre lui est signalé. A côté de la victime, ce message succinct « Ondine ». Le premier meurtre d'une liste beaucoup trop longue au goût d'Artem.

     

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    Mon avis :

     

    Toujours dans le cadre du challenge polar historique, j'ai attaqué la suite des aventures du boyard Artem.

     

    Si j'ai été un peu déçue d'apprendre que Mitko et Vassili ne seraient pas de la partie dans ce tome, j'ai adoré retrouver ce cher Artem et son fils adoptif, Philippos.

     

    J'aime toujours autant les réactions du boyard, notamment lorsque la liste des meurtres s'allonge. Au delà de la compassion qu'il peut ressentir pour les victimes et leurs proches, il se sent responsable de leur mort. Vladimir lui a accordé sa confiance en le nommant à son poste, et il a l'impression de faillir à sa mission en ne parvenant pas à arrêter le meurtrier ni à protéger les jeunes femmes. Il y a là un sens des responsabilités et de l'honneur qu'on ne trouve pas si souvent, j'ai l'impression, dans les polars plus classiques.

    De même, j'ai aimé la manière dont l'auteur aborde la séduction et la tentation. Artem est veuf, homme dans la force de l'âge. Lorsque les jeunes femmes célèbrent les ondines, il ne reste pas de marbre, pas plus qu'il ne reste de marbre devant le charme de l'une d'entre elle. Mais s'il succombe brièvement, il se ressaisit vite et lutte contre ses sentiments. J'ai trouvé que c'était traité de manière très subtile, très vraie, et ça ne fait que grandir le personnage. S'il est tenté, il ne va pas forcément céder et se lancer dans des histoires impossibles.

     

    Philippos se révèle de plus en plus intéressant, lui aussi. Il est amené à participer à l'enquête et fait preuve de beaucoup de courage et d'inconscience. Il est toujours en train de traficoter de son côté, et met bien souvent le boyard devant le fait accompli. Il lui suffit alors d'afficher une mine de circonstance pour essayer de se faire pardonner. Il vit lui aussi ses premiers émois, avec toute la fougue et les certitudes de son jeune âge. A sa manière, il est très touchant.

    J'ai également beaucoup aimé les conversations entre Artem et Philippos, lorsqu'ils parlent des meurtres. Meurtres commis juste après la relation intime entre la victime et le tueur. J'ai trouvé à la fois touchant et drôle la gêne d'Artem, qui n'ose pas vraiment aborder ce sujet avec son fils adoptif.

     

    Comme souvent dans cette série, nous avons une galerie de personnages, tous potentiellement coupables. A mesure qu'avance l'enquête, mes soupçons se sont portés sur plusieurs d'entre eux, sans grand succès, j'avoue. L'auteur brouille les pistes et pendant longtemps, on reste dans la perplexité d'Artem.

     

    Et comme toujours, il y a cette dualité entre le christianisme et les rites ancestraux, entre la Saint-Jean et la fête des ondines. J'aime beaucoup voir ces deux aspects et les habitants tiraillés entre deux croyances.

     

    Au final, j'ai été un peu moins emballée par cette histoire, peut-être parce qu'elle comporte quelques longueurs, peut-être parce que l'enquête piétine à un moment, peut-être parce que j'ai du mal à m'immerger dans mes lectures actuelles.

    Mais ça reste pour moi une excellente série de polars historiques, qui ne tourne ni au cours d'histoire, ni à une séance de voyante où l'auteur nous glisse plein d'apartés sur le devenir des personnages. L'aspect historique est parfaitement intégré comme toile de fond à une enquête. Enquête servie par des personnages très touchants.

     

    Un vrai régal !

     

    J'ai aimé


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  • Psi-changeling.gif

     

    Résumé :

     

    Lucas Hunter est en chasse.
    Une de ses compagnes de meute a été assassinée et l'homme panthère ne reculera devant rien pour capturer son meurtrier, même s'il doit séduire Sascha Duncan, la froide Psi. Pourtant, l'homme comme sa bête ne peuvent s'empêcher d'être immédiatement fascinés par la jeune femme. Une terrible guerre est sur le point d'éclater, mais c'est la bataille qui fait rage dans le coeur de Sascha qui pourrait tout changer.
    Les siens ont éradiqué leurs émotions depuis des générations. Sascha, elle, est différente. Et le tourbillon de sensations qui l'emporte quand elle est en compagnie de cet inquiétant prédateur pourrait bien précipiter sa chute. Leur coeur l'emporteront-ils sur leur raison ?

     

    Mon avis :

     

    Depuis quelques temps déjà, j'ai comme qui dirait un  peu de mal à lire. Rien de bien grave, ça m'arrive de temps en temps, mais j'ai du mal à plonger dans des univers trop fouillés, à apprécier les romans plus complexes. La bit-lit est, dans mon cas, un excellent moyen de continuer à lire sans que ça nécessite trop d'implication.

     

    Ce roman s'est donc révélé à la hauteur de mes espérances. L'auteur a su faire preuve d'un peu d'originalité en nous proposant un monde futuriste où cohabitent plusieurs espèces : les humains, les changeling, et les psis. La narratrice étant psi, on s'attarde donc davantage sur les particularités de cette espèce. Des hommes et des femmes qui n'éprouvent aucune émotion. Si l'auteur présente plutôt bien ces caractéristiques, j'avoue que ça me laisse un peu perplexe, car je les ai trouvé assez humains finalement.

    Et puis, il y a les changelings, vus par les psis comme des animaux. Évidemment, ce n'est pas le cas et Sacha va vite s'en rendre compte.

     

    La romance entre les deux est parfois longuette et l'intrigue principale est parfois mise en arrière pour laisser place aux deux protagonistes. J'avoue avoir eu du mal à vraiment être subjuguée par l'intrigue ''policière'', même si je me suis surprise au jeu du ''devine le meurtrier''. Il y a quelques longueurs, comme je le disais, ainsi qu'une propension assez agaçante de tout dramatiser.

     

    Mais l'écriture est prenante, très prenante. On tourne les pages sans voir le temps passer, immergé dans l'histoire.

     

    Ce n'est pas de la grand littérature, ce n'est pas un roman qui restera gravé dans ma mémoire, mais ce fut un moment de lecture très prenant, et c'est tout ce que j'en attendais.

    Mais le second tome semble partir sur deux protagonistes totalement différents : je ne suis pas sûre de me laisser tenter.

     

     

    Sympa!


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  • Alice et la poupée indienne

     

     

     

     

    Résumé :

     

    Au fin fond de l'Arizona, existe un vieux Ranch sur lequel plane une malédiction.
    On prétend que des chefs indiens lui auraient jeté un sort. Par esprit de vengeance... Depuis, les Kachinas, ces poupées indiennes aux étranges pouvoirs, hantent la propriété. Alice et ses amies Bess et Marion ne vont pas se laisser impressionner par ces légendes d'un autre temps. Elles n'hésiteront pas à affronter les pires dangers pour traquer l'être sans scrupule qui se sert ainsi de la crédibilité des gens !

    L'imposteur sortira-t-il enfin de l'ombre ?

     

     

    image-blog-challenge 2012

     

     

    Mon avis :

     

    Alice Détective, c'est LA série qui a baigné mon enfance (et qui me donne un coup de vieux quand je vois la date de parution). Pour le challenge ABC 2012, je cherchais un auteur dont le nom commençait par Q quand j'ai trouvé Caroline Quine. Je n'ai pas pu résister au plaisir de redécouvrir cette auteure.

     

    Alors oui, c'est de la jeunesse, et maintenant que j'ai goûté aux polars plus sombres et plus adultes, forcément, la comparaison fait mal. Et pourtant...

    Pourtant l'auteur a su mettre en place un panel de personnages assez intéressants, certes pas vraiment fouillés, mais très bien définis, avec leurs histoires, leurs espoirs et leurs caractères.

     

    L'enquête n'est vraiment pas si évidente que ça, je veux dire pour un roman jeunesse. Je me doutais bien du coupable, mais ce n'est pas pour autant que le personnage en question se promenait avec une grosse flèche rouge au dessus de la tête le dénonçant, comme c'est parfois le cas dans les romans jeunesse.

     

    Bien sûr, c'est relativement facile. J'entends par là que le coupable sait quasiment tout ce qu'il se passe, qu'il menace Alice alors même qu'il n'aurait pas dû être au courant de certaines choses. De même, quand arrive l'heure de la révélation, il avoue tout, tout de suite. Pas d'interrogatoire serré, pas de piège pour le percer à jour. Si Alice se retrouve dans des situations difficiles, elle n'en ressort qu'avec des égratignures et quelques contusions. Roman jeunesse soft, quoi.

     

    Et puis, c'est marrant de les entendre parler :

     

    « - Tu ne penses tout de même pas qu'il puisse être le coupable ? Demanda Marion. »

     

    Ce qui me fait sourire, c'est que Marion a environ 16 ans et que ce n'est pas un langage si courant pour les ados. Bien sûr, quand on sait que le premier roman de la saga a été écrit en 1929, tout s'explique.

     

    Quoiqu'il en soit, ce fut une lecture très plaisante, avec une intrigue assez développée, des personnages intéressants et un langage travaillé.

     

     

    Sympa!


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