• Le double à lire

     

     

    Après un mois de mai plutôt pauvre en lecture et en achat, je me retrouve avec "seulement" 12 livres à lire ce mois-ci. Réalisable ? J'y compte bien !

     

    Livres lus : 7

     

    1-  A comme Association, T.3 : L'étoffe fragile du monde, Erik L'Homme

    2- L'espion du Prince Oleg, Elena Arseneva

    3- Le Clan du Hameau, T.3 : Conseil, Karen Lad

    4- Le dernier apprenti sorcier, T.1 : les rivières de Londres, Ben Aaronovitch

    5- Le mystère Millow, Gilles Bornais

    6. Les étranges soeurs Wilcox, T.1 : Les vampires de Londres, Fabrice Colin

    7. Instinct, T.3, Vincent Villeminot

     

     

    Livres obtenus : 5

     

    1- Les étranges soeurs Wilcox, tome 1 : Les vampires de Londres, Fabrice Colin

    2- Coraline, Neil Gaiman

    3- Le secret de Ji, T.1 : Six héritiers, Pierre Grimbert

    4- A comme association, T.5 : Là où les mots n'existent pas, Erik L'Homme

    5. Butcher Bird, Richard Kadrey

     

    Un peu de mal à lire, en ce mois de juin, ce qui explique le petit chiffre de livres lus, et qui explique, également, l'échec du challenge pour juin. Mais je n'ai acheté que cinq livres, ce qui m'en fait dix à lire en juillet. Un mois qui sera chargé, j'espère que je trouverais le temps de dévorer des bouquins !

     

    -1 point pour juin :(


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    Résumé :

     

    Recherchés par la police, Tim, Shariff et Flora ont rejoint les Etats-Unis. Ils tentent de retrouver la paix dans la clandestinité. Pourtant, il va leur falloir revenir en Europe. Des morts étranges frappent les Alpes. Là-bas, une meute d'animaux sauvages chasse des humains. Paul Hugo et ses fidèles auraient-ils mis leur philosophie en actes ? Iraient-ils jusqu'à laisser libre cours à leur instinct animal... pour tuer ?

     

     

     

    Mon avis :

     

    Le rythme du tome 2, ainsi que l'intrigue, m'avait quelque peu déçus. Pourtant, je m'étais attachée à ce trio improbable, et c'est avec grand plaisir que je me suis replongée dans leurs aventures.

     

    Ils sont en fuite, traqués, et ça donne un tout autre aspect au roman. Alors que Tim cherche à en savoir plus sur la mort de ses parents et de son frère, Shariff tente de faire le deuil de son père adoptif.

     

    J'ai été happée par la narration, plus fluide, avec moins d'apartés d'autres personnages, plus sensible peut-être aussi. Les évènements s'enchaînent à un rythme implacable et on ne peut que frémir quant à leur dilemme.

     

    Les actes commis par les traitres ne peuvent pas laisser indifférents, pas plus que les réflexions d'Inès. Difficile d'en dire plus, sans spoiler, mais j'ai vraiment aimé la manière dont l'auteur a amené ces éléments, dans la lignée cohérente des tomes précédents.

     

    La fin m'a particulièrement émue et, cette fois encore, j'ai trouvé que l'auteur faisait preuve d'une très grande audace. Finalement, dans les romans jeunesse, l'évènement en question est plutôt rare. Je ne voulais pas y croire, j'espérais que l'auteur nous créerait un miracle. Mais non.

     

    Il manque encore un peu de charisme aux personnages, à mon goût, notamment pour Tim. Son amour pour Flora ne m'a pas vraiment convaincu. Mais je chipote, c'est un détail au final.

    Car ce troisième et dernier tome donne une toute autre dimension à la trilogie, qui devient plus sombre encore, plus poignante.

     

    Toujours original, ce dernier tome clôt magnifiquement cette saga et je dois avouer que j'ai eu un petit pincement au cœur en lisant les dernières lignes. Quitter des personnages et à un univers qu'on a aimé est toujours un peu émouvant.

    Très belle lecture, donc !

     

    J'ai aimé


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    Résumé :

     

    Londres, 1888. Amber et Luna Wilcox sortent du cercueil où elles ont été enterrées vivantes. Leur maison a brûlé, leur père a disparu. Recueillies par Sherlock Holmes et Watson, les deux orphelines découvrent alors qu'elles sont vampires. Elles décident de mettre leurs pouvoirs au service des Invisibles, un groupe occulte qui tente de lutter contre l'emprise grandissante du très puissant clan des Drakull, descendants de Dracula. Leur lutte va les confronter à celui qui sème la terreur dans les bas-fonds de la capitale?: Jack l'Éventreur en personne...

     

     

     

    Mon avis :

     

    Fabrice Colin est un auteur dont je commence à connaître pas mal de livres, mais je ne connaissais pas du tout celui-là. Je me suis lancée, pensant qu'avec sa plume, je ne pouvais pas être déçue. Mais le résultat est un peu mitigé.

     

    La plume de l'auteur est fluide, agréable à lire, aucun souci à ce niveau. Il manque cependant un peu de descriptions à mon goût, ne serait-ce qu'au niveau des personnages. J'aurais aimé que ça soit plus marquant.

     

    On retrouve les personnages marquants de cette période londonienne, Abraham Stoker, Sherlock Holmes, et les classiques de la mythologie vampirique : Bathory, Dracula, Nosferatu. Du classique, donc, qui ne maltraite pas la mythologie ni les personnages. Mais je regrette un peu ce manque d’originalité. Je devrais mettre de gros guillemets, parce que faire vivre ces personnages en même temps n'est pas si banal que ça. Sauf que j'ai déjà lu ce genre de choses. Forcément, ça enlève un peu le côté original.

     

    Et puis, il y a certaines réactions qui m'ont agacé, comme le fait que les deux soeurs ne discutent pas ensemble, mènent leur barque chacune de leur côté, omettant de partager des informations importantes, tout en songeant qu'éventuellement, elles devraient tout se dire. Du coup, alors que je m'attendais à une relation assez forte entre elles, je ne l'ai quasiment pas ressenti.

    L'auteur a éludé complètement l'aspect découverte de leur nature, apprentissage de leurs pouvoirs et tous ces détails qui auraient pu les rendre un peu plus touchantes.

     

    Globalement, ce fut une lecture sympathique, mais j'ai trouvé que les personnages manquaient d'aura, de ce petit quelque chose qui fait qu'on s'attache à eux. Et l'intrigue ne m'a pas spécialement tenu en haleine. Légère déception, donc.

     

    Perplexe


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    Le ciel a revêtu ses plus noirs nuages. Aucun souffle de vent ne vient troubler le vol des rapaces qui lancent leurs cris déchirants. Le calme avant la tempête.

    Landeythan est perché sur mon épaule et me prête ses yeux pour que je puisse assister au déploiement des forces. Sous ce ciel si obscur, ses plumes si noires ont pris des teintes bleutées. Le temps est venu.

    J'ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour retarder l'inéluctable. Pour éviter l'inévitable. Nos deux peuples doivent s'affronter, c'est écrit. Et nous ne vaincrons pas.

    Le regard perçant de Landeythan m'a permis de voir l'avancée des troupes ennemies. Ma magie m'a permis de gonfler les eaux de la rivière qu'ils devaient franchir et de rendre plus obscure la forêt qu'ils devaient traverser. Quand leurs éclaireurs ont été à découvert, mon arc les a abattu. Il en allait de notre survie. Mais on n'arrête pas la marche de l'espoir.

    Ils sont tous unis, faisant fi de leurs différends, pour lutter contre nous. Pour se débarrasser de la peur que nous leur inspirons. Pour anéantir notre peuple qu'ils jugent dangereux. Ils ont peut-être raison. Nous aurions pu vivre ensemble, pourtant.

    Je ne suis pas la seule à lutter mais ça ne suffira pas. Ils sont si nombreux... Quand l'un d'en nous déploie sa magie, ils sont cent, en face, à opposer leurs armes d'argent et d'acier. Leur but n'est pas de nous réduire à l'impuissance ou de nous bouter hors de nos terres. Ils veulent nous anéantir. Nous rayer de leur vie. Faire de nous des chimères du passé.

    Une marée humaine s'est massée devant notre royaume et ils n'hésitent pas un instant : l'ordre d'attaque résonne jusqu'en haut de la tour où je suis postée. Nous sommes si peu...
    La distance m'épargne les cris des blessés et le vacarme des épées. Mais le regard acéré de Landeythan ne perd rien des masques de souffrance, des rivières de sang qui coulent ni des regards qui s'éteignent. Mon peuple se meurt, coupable de sa magie.

    J'ai laissé mon arc, les minotaures et les amazones sont bien meilleurs pour les combats rapprochés. Les goules, les orcs et les trolls sont des adversaires redoutables. Mais ça ne suffira pas.
    Mes lèvres psalmodient sans répit les mots qui font douter, qui amplifient les peurs et qui ôtent tout courage. Je les vois hésiter, prêts à renoncer. Mais leur chef fait rugir sa voix et ils repartent de plus belle. Ma magie ne peut rien contre leur haine.

    La vague humaine a brisé nos défenses et s'éparpille déjà entre nos murs. D'autres mages, comme moi, tentent de les ralentir. Espérer les arrêter serait bien vain. Les hommes massacrent sans pitié les créatures magiques, se repaissant du sang comme nous nous ressourcions de la nature. Je les vois s'engouffrer dans les rues, prendre d'assaut les maisons. Bientôt, ils seront là. Je ne fuirai pas.

    Je suis épuisée. Lancer des sorts me demande beaucoup d'énergie mais je ne peux pas arrêter. La terre s'ouvre sous leurs pieds, des déluges leur tombent sur la tête. Les gobelins sont postés en embuscade mais ils ne font pas long feu. Massacrés jusqu'au dernier, ils n'arrêteront pas la marche des hommes.

    Je les vois s'engouffrer dans l'entrée de la tour où je suis postée. Je dégaine ma dague. Mon peuple a toujours appris les rudiments du maniement des armes. Nous avons toujours su que ce jour viendrait. Landeythan laisse échapper un cri angoissé. Ça ne suffira pas.

    En annihilant notre peuple, ils font disparaître la magie. Son temps est révolu. Regretterons-t-ils, un jour, leurs actes ? Subsisterons-nous dans les mémoires ? L'Histoire retiendra-t-elle le crime des hommes contre le peuple de la magie ? Je lutterai jusqu'à la mort pour la survie de notre peuple, mais ça ne suffira pas. J'entends leurs pas dans les escaliers. Ils arrivent.


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    Résumé :

     

    A Londres, en cette fin de XIXe siècle, un meurtre curieux donne du fil à retordre à Scotland Yard : un peintre sans envergure, Fergus Millow, a été assassiné dans son appartement de Cowley Street. Deux énigmes majeures corsent l'enquête : la victime a reçu le jour même de son assassinat une lettre lui annonçant sa mort ! Millow était d'une discrétion maladive et personne ne semble le connaître, pas même ses voisins de palier. Le Yard charge le détective Joe Hackney de cette épineuse affaire. Ancien voyou de l'East End devenu un flic renfrogné à la dégaine inimitable, Joe met ses méthodes peu orthodoxes et ses amis à l'honnêteté douteuse au service de la Couronne pour résoudre ce crime nimbé d'un mystère plus épais que le "fog" londonien

     

    challenge polar historiques

     

     

    Mon avis :

     

    J'avais beaucoup aimé les deux premiers opus de cette série et c'est donc avec joie que je me suis plongée dans ce roman. Sans aucun regret !

     

    Il ne faut que quelques lignes pour replonger directement dans l'univers de Gilles Bornais. Joe Hackney, sa dégaine et sa gouaille, qui s'occupe en premier lieu d'un vulgaire combat de coq, et magouille un peu son rapport. Et dès ces premières pages, on s'attache à un nouveau personnage : Ashby. « Deux yeux perdus derrière ses lunettes à montures ronde, crevant une figure de peau piquée de tâches de rousseur sur un corps rendu informe par les couches de gilets qui l'ensachaient. Le reste était à l'avenant, pantalon à pièces et godillot à trou. Un seul. Le bougre avait perdu la seconde dans la mêlée. […] Ashby tordait la bouche comme les voyous, mais les mots qui en sortaient filaient doux. »

    Comment ne pas s'attacher, quand on apprend son histoire ? Comment ne pas adhérer, quand Joe essaie de le remettre dans le droit chemin ?

     

    Bien sûr, il y a Doffey, l'incapable en chef, qui gesticule, pantin incompétent trop sûr de lui, fier de ses théories hasardeuses et fort de son intuition détraquée. Et puis, il y a la mère de Joe, malade, et on sent clairement tout l'amour qu'il lui porte, même s'il ne le dira jamais.

    De son écriture pleine de caractère, qui donne réellement une tout autre dimension au récit, Gilles Bornais nous dresse le portrait d'un flic voyou touchant, attachant, fier et intuitif.

     

    Et il va lui en falloir, de l'intuition, pour percer le mystère Millow. Car de la victime, personne ne sait rien, personne ne le connaît. Plus ils apprennent des choses, plus la situation semble compliquée. Et si, cette fois, il n'y a aucune explication surnaturelle, bien malin celui qui aurait pu trouver le coupable.

     

    Comme souvent quand j'ai aimé un roman, je me trouve à court de mots pour en expliquer les raisons. L'atout principal, à mes yeux, de cette série, c'est la narration. Bien loin de l'écriture efficace et simple qu'on trouve si souvent aujourd'hui, il se sert d'un argot parfaitement compréhensible qu'il arrive à rendre touchant, via ces personnages au destin bousculé. On est bien loin de la bourgeoisie proprette de Londres mais, à vrai dire, ces personnages me parlent bien plus qu'une Charlotte Pitt.

     

    C'est le dernier tome sorti en poche, pour les aventures de Joe Hackney. Il ne reste donc plus qu'à attendre que le quatrième opus sorte en poche. Et je peux vous assurer que je ne tarderai ni à l'acheter, ni à le lire.

     

    Coup de coeur


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  • 3366357266

     

     

    Immobiles, ils restent quelques minutes dans la petite salle, malgré le risque d'être découverts. Ils ont besoin de temps pour se remettre de leurs peurs et essayer d'élaborer un plan d'action. Le conciliabule se fait à voix basse, chacun donnant son avis. Puis lorsqu'ils tombent d'accord, ils se remettent en marche.

    Thémus, Pèire et Elland ouvrent la voie, armés. Jehanne et Anthelme suivent. Et c'est Théoliste qui surveille leurs arrières. Mais ils n'ont que le temps de grimper l'escalier qui se présente à eux, puis d'avancer dans un étroit couloir aux portes fermés, avant que Jehanne ne se remette à divaguer.


    - Les hérissons ! Ils sont de partout ! Partout ! Ils vont nous attaquer ! Nous tuer ! Nous enfermer. Pas de fuite. Non. Pas d'issue. Ils sont trop nombreux. Trop forts. Ils vont nous dévorer. Nous manger l'âme. Nous faire mal. Si mal ! Méchants hérissons ! Méchants !

    Elland tente de la faire taire, en vain. Elle s'affole de plus en plus, parle plus fort, s'agite, au risque de les faire repérer. Vulnérables dans ce couloir, exempt de toute cachette, ils décident de se cacher derrière l'une des portes. C'est avec mille précautions, malgré l'urgence de la situation, que Thémus ouvre le battant de bois. La pièce contient un assortiment d'objets hétéroclites, allant de chaises bancales à d'étranges appareils qu'ils sont bien incapables de reconnaître.

    Mais qu'importe. Ils se mettent à l'abri, ferment soigneusement la porte derrière eux, et s'entretiennent à voix basse pendant de longues minutes. Anthelme, qui porte toujours Osvan, est aussi vulnérable que Jehanne. Et Théoliste, dans un élan protecteur, ne tient visiblement pas à ce qu'ils viennent avec eux et se mettent en danger. Et Jehanne, elle, a complètement perdu pied. Elle marmonne, bredouille des histoires de hérissons mangeurs d'hommes, psalmodie en se balançant d'avant en arrière. Aussi les quatre hommes décident-ils de laisser ici, dans cette petite pièce, Anthelme, Jehanne et Osvan, le temps qu'ils explorent les lieux. Et quand ils auront trouvé une sortie sûre, ils reviendront les chercher. La décision n'a pas été facile à prendre, car ils savent que leur temps est compté, et que revenir sur leurs pas leur fera perdre de précieuses minutes. Mais ils ne veulent pas prendre le risque de se faire repérer à cause de Jehanne, et redoutent qu'en cas de combat, ils soient blessés, voire même pire. Laissant une arme à l'écrivain public, ils les abandonnent donc, non sans avoir convenu d'un code pour signaler leur retour. Et en leur ayant fait promettre qu'ils se barricaderaient à l'intérieur.

    Dans un silence sépulcral, ils avancent lentement, tous les sens aux aguets. Malgré la peur de voir surgir les gardes dans leur dos, ils prennent toutes les précautions pour ne pas tomber sur un danger plus grand encore. Car même si les propos de Jehanne étaient incohérents, ils les ont inquiétés. Et les lieux sont étranges.
    Le silence est pesant, malgré les preuves d'activité récente qu'ils ont découvert dans la salle. Les fenêtres sont minuscules, à peine assez grandes pour laisser passer un filet de lumière et aérer les pièces. Et tout semble si grand...

    Elland, fouillant chaque recoin du regard, s'interroge. Le couloir semble utilisé, du moins de temps en temps. Mais qui pourrait se permettre le luxe d'avoir un couloir entier de pièces inutiles ? Car toutes les portes qu'ils ont ouvertes donnent sur des salles remplies d'objets divers et variés. Ici des monceaux de tissus, vêtements et draps aux relents de moisissures. Là, entassés en piles plus ou moins stables, des dizaines et des dizaines d'ustensiles, allant de l'assiette au baquet pour la toilette. Se pourraient-ils qu'ils soient dans une riche demeure bourgeoise ? Se pourrait-il qu'ils soient chez Tanorède Guevois ? Ses hommes utilisent les souterrains pour parcourir la ville sans se faire voir. Il a donc forcément un accès à partir de chez lui. Et cette table, aux vestiges de repas, pourrait bien être la salle de repos de ses émissaires. Mais alors … ça signifierait qu'au lieu de fuir un danger, ils se jettent dans la gueule du loup. Et vu le sort funeste réservé à l'espion de Thémus qui avait réussi à pénétrer chez le bourgeois, ce n'est pas forcément une bonne chose.

    Le bruit de leurs semelles sur le sol dallé est à peine perceptible. Ils restent silencieux, peut-être s'interrogent-ils chacun de leur côté. Peut-être souhaitent-ils seulement en finir au plus vite avec cette fuite éperdue. Être à l'abri sans perdre de temps.
    Le couloir prend fin et une nouvelle volée de marches s'offre à eux. Avec mille précautions, ils les gravissent. Et débouchent sur un nouveau couloir. Le fumet d'un ragoût rempli l'air, leur indiquant qu'ils approchent d'une cuisine. Le cœur d'Elland bat à tout rompre, malgré l'absence, visible, d'ennemis. Qui pourrait se permettre d'avoir un étage où stocker les objets inutiles, et un autre pour la cuisine et le garde-manger ? Peu à peu, dans l'esprit d'Elland, se forge la certitude qu'ils viennent de pénétrer dans l'antre de leur ennemi.
    La nuit est déjà bien avancée et pourtant, dans les profondeurs des cuisines, résonnent le bruit des casseroles qui s'entrechoquent et le crépitement du feu de bois qui alimente le four. Ils s'immobilisent une seconde, s'interrogent du regard, avant de se décider. Ils doivent avancer, ils ne peuvent plus reculer.
    Echidna envoie régulièrement les images des gardes au voleur. La gorge nouée, il peut les voir progresser, fouiller la planque dans laquelle ils se sont cachés quelques heures. Poursuivre leurs recherches, explorer chaque ruelle du quartier. Et même, il peut en voir certains s'aventurer dans des escaliers menant sous la terre. Mais s'il redoute de les savoir dans les galeries, il le garde pour lui : inutile d'affoler ses compagnons pour le moment. Et puis, qui sait, la chance leur sourira-t-elle peut-être enfin, et les gardes se perdront dans les dédales sombres infestés de rats.

    L'un après l'autre, ils se glissent dans les ombres et passent devant l'entrée de la cuisine, sans se faire repérer. Quelques torches sont accrochées, allumées, le long des murs, mais personne ne passe dans le couloir. Avec un peu de chance, les employés de Tanorède dorment quasiment tous à l'heure qu'il est. Le couloir se termine déjà, débouchant sur une nouvelle volée de marches. Ils poursuivent leur route, sans hésiter, bien décidés à découvrir l'endroit où ils sont et à s'enfuir.

    C'est Thémus qui avance en tête, montant lentement chaque marche avec la discrétion d'un assassin. C'est encore Thémus qui, précautionneusement, écoute aux portes avant de les ouvrir pour découvrir les trésors qu'elles dissimulent. C'est donc forcément Thémus qui se prend de plein fouet l'homme qui jaillit hors de l'une d'elle. En un instant, son épée est rivée sur la gorge de l'inconnu tandis qu'autour de lui se massent les trois acolytes.

    D'un geste vif, non dénué de violence, Thémus pousse l'homme à l'intérieur de la pièce qu'il vient de quitter. Les lieux sont à peine éclairés par un minuscule âtre, qui révèle la présence d'un petit bureau, et une étagère pleine de bouteilles d'alcool. L'homme recule jusqu'à buter contre le mur. Il est jeune, peut-être de l'âge d'Elland. Ses cheveux blonds bouclent sur son front en d'innombrables mèches indomptables. Ses yeux, d'un bleu glacial, expriment une terreur sans nom. Le voleur se permet un petit sourire. La situation n'est peut-être pas sous contrôle mais au moins, à eux quatre, ils inspirent la terreur à leur ennemi. Et ça, franchement, c'est une excellente nouvelle. Parce que depuis le temps que leurs ennemis les mènent en bateau et les font tourner en bourrique...

    Puis, très vite, son sourire disparaît. Son esprit analyse ce qu'il voit, les vêtements usés de l'homme, sa minceur, son regard d'animal traqué. L'absence d'arme. La posture défensive pas vraiment conventionnelle. Et puis, cet air de défi désespéré dans le regard quand il clame :


    - J'ai été envoyé ici pour ramener une bouteille de vin.

    Les quatre amis se concertent du regard. Ils ne sont pas nés de la dernière pluie, et s'il semble plus que probable que cet homme n'est pas terriblement dangereux, ils ne peuvent pas prendre le risque de le laisser repartir. Surtout s'il est bien l'un des hommes de Tanorède. Surtout s'il est lié à l'enlèvement de Ménandre.
    Elland lance un regard plus appuyé à Thémus, qui se contente d'un clignement d'yeux pour confirmer qu'ils ont la même idée. Après tout, Tanorède n'a jamais hésité à recourir aux pires moyens pour parvenir à ses fins.

    D'un geste souple, Elland se glisse dans le dos de l'inconnu et appuie légèrement la pointe de sa dague contre ses reins. Pas suffisamment pour le blesser, non, mais juste assez pour le convaincre de leur obéir.


    - Tu vas nous conduire à ton Chef. Et nous éviter toute question embarrassante.

    La voix de Thémus est sourde et grondante. Il n'a pas besoin de rajouter la moindre menace, la dague d'Elland s'en charge. L'homme semble plus calme, étrangement. Comme si cette violence, qu'il redoutait tant, lui permettait de savoir comment se comporter.
    Pèire et Théoliste restent silencieux, désapprobateurs : ils préfèrent toujours la discussion à la force. Mais ils ne veulent sans doute pas montrer à leur ennemi qu'ils sont en désaccord. Et peut-être bien aussi qu'ils se satisfont de la situation qui leur offrira enfin la chance de se mesurer à Tanorède. Et de régler cette histoire une bonne fois pour toutes.

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    Résumé :

     

    L'agent Peter Grant ne croyait pas aux fantômes, jusqu'au jour où un étrange personnage lui affirme avoir assisté au meurtre sur lequel il enquête. Un témoin providentiel.. . s'il n'était mort depuis plus d'un siècle ! Et Peter n'est pas au bout de ses surprises : recruté par l'énigmatique inspecteur Nightingale, il intègre l'unité de la police londonienne chargée des affaires surnaturelles. Au programme, traquer vampires, sorcières et autres créatures de la nuit ; faire respecter les divers accords passés entre les forces occultes de Londres ; réconcilier les divinités qui se partagent la Tamise, sans devenir esclave de leurs charmes ; et bien sûr apprendre le latin, le grec ancien et une montagne d'incantations bizarres et pour le moins rébarbatives. Peter doit en passer par là, s'il veut un jour devenir à son tour le dernier sorcier de Londres..

     

     

     

     

    Mon avis :

     

    Le résumé avait tout pour me plaire, et les chroniques lues sur Livraddict ont achevé de me convaincre. Alors ni une ni deux, j'ai adopté le livre. Et au final, le bilan est plutôt mitigé.

     

    L'auteur installe son intrigue à Londres, à notre époque. Le héros, Peter Grant, tout jeune officier de police, se retrouve confronté à l'audition d'un témoin un peu particulier, puisque mort depuis deux cent ans. Et alors que la question de son affectation future se pose, il plonge directement dans l'univers surnaturel de Londres.

     

    Il y a pas mal d'humour dans le roman, comme ce passage :

     

    « Nebelett avait porté l'uniforme durant toute sa carrière ; il vait donc à peu près autant de considération pour les policiers en civil que la population pour les fonctionnaires des impôts ».

     

    Pourtant, je n'ai pas perçu cet humour comme dans d'autres romans, qui donnent réellement corps au récit et en fait une narration jubilatoire. Ici, j'ai presque trouvé que c'était convenu, un peu forcé, même. Je n'ai donc pas spécialement été emballée par ces touches d'humour.

     

    L'auteur nous abreuve également de références en tout genre, allant de Stars Wars à Harry Potter en passant par Twilight. Des références bienvenues, qui tirent un sourire ou une approbation.

     

    J'ai eu un peu de mal avec l'intrigue, autant le dire tout de suite. Il y a cette série de meurtres, pour le moins étrange, et des rivalités entre groupes de personnes non identifiées. Et j'ai longtemps eu l'impression que les héros s'intéressaient plus à ces rivalités. Certes, j'ai trouvé très originale l'idée de Mère Tamise et de Papa Tamise, même si c'est plutôt étrange de les voir évoluer dans un univers moderne. Mais j'ai vraiment regretté que l'autre enquête, qui m'apparaissait un tantinet plus importante, passe au second plan. D'accord, ils n'ont pas le commencement d'une preuve mais quand même...

     

    J'ai eu un peu de mal également à adhérer aux personnages, que ce soit Nightingale ou même Peter Grant : je n'ai pas réellement ressenti leur réelle implication dans l'enquête et j'ai eu un peu de mal à les cerner. Il reste également bon nombre de zones d'ombres, les concernant, et je suppose qu'il va falloir lire la série en entier pour les connaître. Sauf que je ne suis pas sûre d'en être, pour les prochains.

     

    J'ai trouvé que le roman traînait en longueur, sur la fin. Les fausses fins à rebondissements, sur presque quatre-vingt pages, m'ont paru bien longues.

     

    Ce fut une lecture plaisante, mais pas inoubliable. Des personnages un peu fades, de trop nombreuses questions sans réponses, un humour un peu convenu et une intrigue qui perd de son intensité car trop dispersée, m'ont laissé un peu dubitative.

     

    Sympa!


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  • 1488053510

     

     

    C'est Anthelme qui pose la question, exprimant la surprise que les autres n'osent pas réellement formuler :

    - Comment ont-ils su ?

    Les gestes se font nerveux. Jehanne passe une main dans ses cheveux, qui en deviennent hirsutes. Pèire se frotte les yeux, le visage fermé, comme accablé. Thémus lisse sa moustache, mais ses mains sont parcourues de légers tremblements. Elland, lui, fait les cent pas, animé par la peur viscérale de se retrouver enfermé dans une geôle quelconque, à la merci du Comain. Et finalement, il lâche :

    - Quelqu'un a dû leur dire qu'il nous a vu venir dans ce quartier.

    Mais alors que les derniers mots flottent encore dans l'air étouffant de leur refuge, tous mesurent la futilité de cette conjecture. Pour l'heure, l'important n'est pas de savoir comment ils sont arrivés à fouiller le quartier où ils se cachent, mais comment sortir de l'étau qu'ils forment en ce moment même autour d'eux.

    Ils ne perdent pas plus de temps. Théoliste, avec la douceur d'une mère, prend le gamin dans ses bras. Thémus, l'épée au clair, ouvre lentement la porte. Personne dans la petite cour. Echidna, posée sur les toits, surveille la rue et indique à Elland que la voie est libre. Ils sortent donc, en file indienne, la mine grave et le cœur affolé.

    Ils n'ont pas le temps d'aller bien loin. Tout juste arrivent-ils au premier croisement que la gargouille les prévient du danger qui vient par la droite. D'une voix proche de la panique, Jehanne les oriente :


    - Par là !

    Sans leur laisser le temps de placer un mot, elle s'engouffre dans une venelle. Et ils la suivent comme un seul homme, sans douter un seul instant d'elle. Elle trottine, la peur au ventre, et disparaît soudain dans une ouverture au ras du sol, à peine cachée par quelques tonneaux abandonnés. Ils ont l'impression que les claquements des bottes sur le pavé se rapprochent de plus en plus. Que les gardes sont là, juste dans leur dos. Tous ont la certitude qu'une voix puissante va les héler d'un instant à un autre.
    Jehanne ne marque aucun temps d'hésitation dans l'étroit couloir, pas plus qu'au moment de descendre les quelques marches qui mènent dans les entrailles de la terre. Comme si elle avait fait ça toute sa vie, elle se saisit de la torche, accrochée le long du mur, puis l'allume avec dextérité. Seuls ses gémissements et ses marmonnements, qu'elle émet en continu, peuvent rappeler aux fuyard qu'elle n'a pas toute sa tête.

    Elle s'avance dans les souterrains, suivie de près par Thémus, l'arme à la main, prêt à la défendre en cas de mauvaises rencontres. Elland est juste derrière, sa dague dans la dextre, terriblement conscient que son arme sera dérisoire face aux gardes lourdement armés. Théoliste les suit, Osvan dans ses bras, toujours inanimé. Puis Anthelme et Pèire ferment la marche, surveillant leurs arrières.

    Dans l'obscurité des galeries, seul le souffle rauque du guérisseur se fait entendre. Elland, silencieux, réalise un peu tard qu'ils sont sous la terre, dans ces dédales infinis qui peuvent les mener quasiment n'importe où, guidés par une femme à moitié folle. Aucune chance que les gardes ne les trouvent, puisqu'eux même ne sauront probablement pas où ils se situent exactement.

    Un goût de cendre dans la bouche, il réalise également qu'ils sont devenus proie. De chasseurs, traquant les coupables de l'enlèvement, ils sont devenus hors-la-loi, obligés de fuir et de se cacher. Dans ces conditions, comment pourront-ils mettre la main sur le gamin ? Il le revoit encore, debout dans sa chambre de convalescent, négociant âprement pour le laisser sortir voir Echidna sans rien dire à Pèire. Il s'était fait avoir en beauté, comme un débutant, sur toute la ligne. Mais... cette concession lui arrache désormais un sourire triste et il serait prêt à laisser encore beaucoup de victoires au gamin si seulement ils avaient encore la possibilité de négocier âprement. Si seulement...

    Jehanne s'est immobilisée devant un croisement, la torche bien haute, comme si elle pouvait éclairer le chemin qui les mettra à l'abri. Elland, perdu dans ses souvenirs, heurte de plein fouet le dos massif de Thémus, le faisant gronder sourdement. Dans un murmure, il s'excuse, tandis que les suiveurs s'arrêtent prudemment loin derrière. Quand le calme revient et que seule la respiration sifflante de Théoliste se fait encore entendre, Jehanne avoue :


    - Je... C'est … gênant. Perdue. Où aller ? Perdue. Et maintenant ?

    Elland, la gorge nouée, jette un regard implorant à Pèire, qui se contente de hausser les épaules, impuissant. Anthelme s'éclaircit la voix avant de lui demander :

    - Mais … vous connaissez les souterrains, n'est-ce pas Jehanne ?
    - Oui. Oui, oui. Mais... pas de partout. Perdue. Pas ici. C'est …. si semblable. Comment faire la différence ?

     

    Le cri strident d'un rat, tout proche, les fait sursauter. De longues secondes s'écoulent avant que le cœur d'Elland ne retrouve un rythme presque normal. Presque, seulement, car le problème demeure : ils se sont égarés dans les dédales souterrains, loin de l'air frais nocturne, loin de la liberté. Et son estomac grogne déjà, tandis que sa bouche s'assèche de plus en plus. Pèire, de sa voix la plus douce, interroge Jehanne :

    - Quand es-tu passée par les souterrains pour la dernière fois ?
    - Fuir. Je devais fuir ces... sacripouilles. Mal. Si mal. Ils... Fuir, je devais fuir. S'échapper par la terre. Seule solution. Perdue. Perdue. Mais retrouvée. Dehors. Hors de la ville. Loin des sacripouilles.
    - Alors suis ton instinct, Jehanne.

    Elland reste silencieux, tout comme les autres, d'ailleurs. Le tutoiement l'a surpris. La douceur de la voix du tavernier et la tendresse exprimée dans ses paroles l'ont surpris également. Mais il ne dit rien, ne fait aucun commentaire, se contente d'attendre un éclair d'illumination qui permettrait à Jehanne de leur indiquer la bonne route.

    Mais ses pensées n'attendent pas pour s'emballer. Il se voit déjà errer dans les tunnels, sans trouver la moindre sortie. Il n'y a pas d'ouverture pour apercevoir le ciel, pour respirer de l'air frais. Pour se repérer, tout simplement. Avec épouvante, il s'imagine marcher indéfiniment dans les galeries, assoiffé, affamé, ivre de sommeil. La torche, qui se serait éteinte depuis des heures, voire des jours, ne leur fournirait plus la moindre lueur. Ils avanceraient à l'aveuglette, les bras tendus en avant, à la merci de la moindre aspérité dans le sol. Définitivement perdus, car incapables de discerner les croisements, les galeries.
    Il imagine le petit groupe devoir se séparer, au fur et à mesure, des plus faibles, incapables de faire un pas de plus. Osvan sans doute. Puis Jehanne peut-être. Ensuite... ensuite, les hommes, un par un, qu'ils devront se résigner à abandonner, incapables de les porter jusqu'à une sortie aussi salutaire qu'utopique. Leur corps épuisés feront le bonheur des rats, jusqu'à ce qu'il ne reste que des squelettes aux os blancs, étrangement assis sur la terre tassée. Enfermés pour l'éternité dans ce caveau géant. A jamais privés de cette liberté qu'ils chérissent tous.

    L'illumination surgit brusquement, prenant la forme d'un « Ah ! » enthousiaste. Suivi de marmonnements pour le moins inquiétants. Mais au point où ils en sont, ils peuvent bien se perdre encore un peu plus. Jehanne reprend sa marche, plus rapide, plus décidée. Seul le bruissement des vêtements et les couinements des rats se sont entendre. L'odeur, toujours aussi oppressante, vient rajouter de l'angoisse chez Elland.

    Ils errent dans les galeries pendant ce qui lui semble être des heures. Parfois, Echidna envoie au voleur des images des nuées de torches qui s'éparpillent dans la ville à leur recherche. S'il n'en dit rien aux autres, il est pourtant conscient que sortir des souterrains pourraient bien leur être fatal. Tout comme y rester. Car à mesure que passe le temps, les galeries semblent de plus en plus hostiles et les rats plus entreprenants. Et la lueur de la torche faiblit.

    Jehanne parvient finalement à les guider devant une lourde porte, pourvue d'un large anneau, comme si les gens qui prennent ces passages secrets pouvaient frapper avant d'entrer. Déterminée, Jehanne ouvre la porte. Quelques marches se dévoilent, cachant le reste des lieux. D'un geste autoritaire, Thémus la fait reculer. Pèire et Elland s'avancent à sa suite. Et sans plus attendre, les trois hommes grimpent les escaliers.

    Ils débouchent sur une cave voûtée, au sol en terre battu. Deux ouvertures, minuscules, percent les murs et apportent les odeurs de la ville. Ils sont donc toujours à Rivemorte. La lueur fantomatique, qui fait danser des ombres effrayantes sur les pierres nues, provient d'un âtre agonisant, situé dans l'angle de la pièce. Il n'y a aucun conduit d'évacuation pour la fumée, et le plafond est noirci. Les deux longues tables, bordées de bancs en bois, meublent la pièce. Des chopes vides et des couverts ont été laissés sur place. Cet endroit est fréquenté de manière régulière. Et l'était il y a peu.

    Mais ils ne peuvent pas se résoudre à retourner dans les galeries. Pas au risque de se perdre encore une fois. Pas au risque de finir dévorés par les rats. Autant trouver une sortie à cette pièce, et filer dans les rues. Ces ruelles qu'Elland connait si bien, recelant mille cachettes, mille chemins pour quitter la ville. Et fuir à jamais ces maudites galeries qu'il a fini par haïr.

    Jehanne, ayant reposé la torche, les rejoint dans la salle. Puis ce sont Théoliste et Anthelme, qui porte à son tour l'enfant inconscient, qui découvrent les lieux. Ils chuchotent, de crainte de révéler leur présence en parlant trop fort. Et tombent tous d'accord sur le fait que sortir des galeries est devenu primordial. Car même si aucun d'eux ne l'avouerait, à part peut-être Jehanne, ils ont tous eu une peur terrible.


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    Résumé :

     

    Elie a passé un mois à parfaire sa formation de Soigneforme. Lorsqu’elle revient au Hameau, Jéricho et Thomas sont très occupés à essayer de s’entretuer.

    Une jeune femme est battue à mort, et tatouée…

    Un importun, chargé d’un étrange et inquiétant fardeau, fait irruption dans leur jardin…

    Où tout cela va-t-il encore mener le clan du Hameau ?

     

     

     

    Mon avis :

     

    J'avais beaucoup aimé les deux premiers tomes et il m'a été bien difficile de résister à l'envie de me plonger dans la suite des aventures du Clan du Hameau. Quel plaisir !

     

    Si ce roman est estampillé Bit-Lit, il n'est pas comparable aux séries qu'on trouve partout ailleurs. L'héroïne, Elie, n'est pas toute puissante, indépendante, forte et à l'humour incisif. Elle ne saute pas sur tous les mâles qu'elle croise, non plus, et l'auteur nous épargne le quota de scène de sexe par chapitre qui semble être de mise dans les autres romans du genre. Mon avis sur la bit-lit est un peu négatif ? J'assume !

    Et c'est précisément ce qui me plaît dans cette série : l'auteur nous offre une magnifique trilogie de fantasy urbaine, où se côtoient vampires, loups-garous, métamorphes et selkies.

     

    J'ai donc retrouvé avec grand plaisir ce qui fait la force de cette série, à mon sens, le Clan du Hameau. Ils sont peu nombreux, tous différents, chacun avec leurs caractères, leurs manies et leurs travers. Ils ne sont pas infaillibles, ils ne sont pas surpuissants. Mais ils sont solidaires, et on ressent toute l'importance qu'ils prennent aux yeux d'Elie : ils sont une famille.

     

    L'auteur nous fait découvrir deux nouveaux personnages : Charlie, jeune femme en fauteuil roulant qui tient la librairie que lui a légué son père. Une jeune femme dépressive, un peu rude, peu aimable et pourtant terriblement attachante. L'auteur a su faire preuve de beaucoup de sensibilité et de subtilité avec cette héroïne handicapée. Et puis, la petite vie monotone de Charlie est troublée par l'arrivée d'un homme étrange, qui la suit et qui la met mal à l'aise.

    L'auteur nous offre, cette fois encore, une originalité bienvenue en revisitant les mythes écossais, le monde faë. Elle parvient même à introduire des artefacts sans que j'ai eu l'impression d'une redite, par rapport aux autres cycles de fantasy, et sans avoir l'impression qu'elle a pompé cette idée dans d'autres romans.

     

    A travers le don d'Elie, nous plongeons directement dans la vie de Charlie. Et elle a du talent, Karen Lad. Car son écriture, aux phrases bien tournées, est très immersive. Lorsque la vie quotidienne extrait Elie des souvenirs de Charlie, il faut un petit temps d'adaptation pour se souvenir qui elle est, où elle est, ce qu'elle fait. Les deux entités se mêlent, se mélangent, et si Elie nage en pleine confusion, c'est parfaitement compréhensible puisque nous aussi, il nous faut du temps pour comprendre où nous sommes.

     

    Bref. J'ai adoré ce roman, qui se dévore, grâce à une galerie de personnages soit attachants, soit détestables. L'auteur et sa plume très agréable nous plongent, avec subtilité, dans cette intrigue pas si évidente, où j'ai ressenti énormément d'empathie envers les évènements et les personnages.

    J'aime, j'adhère, j'en redemande !

     

    Coup de coeur


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    Résumé :

     

    En 1073, le prince Oleg ambitionne de s'emparer du fief de son cousin Vladimir, prince de Tchernigov. Tentant de déjouer ce complot, le varlet Boris, agent secret de Vladimir, est sauvagement assassiné, et les preuves de la trahison sont dérobées. comme toujours, Vladimir confie l'enquête à son fidèle conseiller, le boyard Artem, alors que celui-ci doit par ailleurs élucider le récent meurtre de la belle Katérina, fiancée d'un de ses anciens compagnons d'armes.

     

     

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    Mon avis :

     

    Après une baisse de mon rythme de lecture, j'ai voulu reprendre avec un titre sûr, d'une série que j'aime beaucoup, à savoir les aventures du boyard Artem. Et comme toujours, ça fonctionne.

     

    On retrouve les quatre personnages principaux, Arthem, cet homme assez froid et rude, pourtant toujours à la recherche de la vérité, de la justice. Il n'est pas infaillible, loin de là, et est tenu en échec pendant un bon moment avant de comprendre, enfin, les liens qui unissent le panel de suspects. J'ai juste un peu tiqué quand je l'ai vu, cette fois encore, être séduit par l'une des suspectes, comme dans le tome précédent. Et j'espère que ça ne durera pas : ça m'agace un peu, ces enquêteurs qui succombent à la première femme qui passe, même si elle est liée aux meurtres. Même si, après tout, l'enquêteur en question n'est jamais qu'un homme. J'aime beaucoup la manière dont il se comporte avec Philippos, ce gamin qu'il a adopté.

    Un gamin qui s'immisce dans les enquête, fouine de partout et trouve des solutions quelque peu détournées pour avoir des informations. Et Artem, s'il veut toujours l'en tenir écarter, ne peut pas résister bien longtemps au regard contrit de son protégé.

    Mikto et Vassili offrent deux personnalités bien différentes, mais complémentaires, ce qui fait d'eux des personnages à part entière et pas seulement des faire-valoir pour Artem.

     

    L'aspect historique est, cette fois encore, parfaitement rendu. On plonge directement dans cette époque méconnue, en pleine conversion au christianisme, avec des luttes de pouvoir. Quant à l'enquête, si on peut se douter, pendant quelques pages, de la culpabilité d'un suspect, on se retrouve vite les mains vides. Je n'ai pas su deviner qui était coupable de quoi.

     

    Ce cinquième tome des aventures d'Artem fut donc un vrai plaisir à lire, mené par une écriture efficace, avec une intrigue pas si évidente que ça et un plongeon dans une époque bien lointaine pour nous.

     

    J'ai aimé


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