• Le double à lire

     

     

    Pour rappel : Le but c'est de lire deux fois plus de livres que vous en achetez ou gagnez le mois précédent. Donc par exemple, si vous avez acheté ou gagné 5 livres en décembre, vous devez en lire au minimum 10 durant le mois de janvier.

     

    J'ai craqué le 31 octobre, et acheté 5 livres. Ce qui m'en fait donc 10 à lire en novembre, un chiffre que j'atteins en principe régulièrement. Vais-je pouvoir réussir le challenge de ce mois-ci ?

     

    Livres lus : 4

     

    1. Alpha et oméga, T.3 : Jeu de Piste, Patricia Briggs

    2. Balafrée, Michel Robert

    3. Les Joyaux Noirs, T.1 : Filles du Sang, Anne Bishop

    4. La trilogie des Moorhawke, tome 1 : Le royaume empoisoné, Céline Kiernan

     

    Livres achetés : 0

     

     

     

    Alors certes, je n'ai pas réussi à lire 10 livres ce mois-ci. Certes, le mois de novembre me fait perdre un point. Mais pour la première fois de ce challenge, j'ai réussi à ne pas acheter un seul livre ! 30 jours sont passés et je n'ai pas acheté un seul livre ! * n'en revient toujours pas*

    Ce qui me fait, pour le mois de décembre, la quantité faramineuse de zéro livre minimum à lire. Et là, je peux le dire sans crainte de me tromper : je vais réussir le challenge pour le terminer en beauté !


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  • Pleine lune sur Wyzima

     

     

    Le silence perdure quelques minutes encore, avant que Thémus ne dise :

    - Bien. Mais je veux la garantie que vous nous aiderez en retour à chercher et délivrer Ménandre, s'il est toujours en vie.
    - Je vous en fais le serment !

    Saens semble sérieux et parfaitement sincère. Muet, Roscelin hoche doucement la tête, témoin de cette promesse. Le cordonnier reprend :

    - Quelles sont les issues de la tour ? Des portes ? Un accès sur le toit ?
    - Aucune issue. Enfin, je n'en connais aucune. Pourtant, il y en a une. Forcément. Puisque les gardes vont et viennent. Et que vous êtes ici. Mais les fenêtres sont scellées, ou trop étroites. Et quand bien même, nous sommes trop haut pour sortir par ce chemin. Quant au toit... rien, rien du tout. J'ai déjà exploré chaque centimètre de la charpente.
    - Alors on passera par les souterrains.

    Elland se pince les lèvres pour ne pas ajouter un commentaire, espérant donc intérieurement qu'ils ne se perdront pas, cette fois. Et qu'ils ne tomberont pas sur les patrouilles des gardes. Ça serait bien leur veine, tiens, qu'ils sauvent les mages pour se jeter directement dans la gueule du loup !
    Thémus fait les cent pas dans la petite cellule. Un pli soucieux barre son front et ses moustaches frémissent au rythme de ses pensées. Soudain, il déclare :


    - Très bien. Voici ce que je propose : nous allons chercher les mages, en commençant par les étages les plus élevés. Le mieux serait que Saens y aille, pour ne pas éveiller les soupçons. Nous vous attendons ici. Nous marcherons tous les quatre devant, au cas où il y aurait des gardes pour s'interposer. Y a-t-il des personnes qui savent se battre, ici ?
    - Non, aucune. C'est formellement interdit. Mais nous avons la magie.

    Un même sourire illumine à la fois le visage de Saens et de Roscelin. Et soudain, les quatre compères comprennent qu'ils ont eu tort de les prendre pour des doux rêveurs un peu fous. Eux tous réunis, ils peuvent faire énormément de dégâts. Et vu ce qu'il s'était passé quand la magie vivait encore aux yeux de tous à Rivemorte, ce n'est peut-être pas une bonne idée de les libérer. Mais ils n'ont pas le temps de pousser plus loin la réflexion. La porte s'ouvre si soudainement qu'elle manque de jaillir hors de ses gonds. Deux gardes, épées sorties, rentrent vivement dans la pièce en hurlant à qui mieux-mieux. Ils paraissent sans doute autant paniqués que Saens et leurs sommations, répétés en deux exemplaires, se perdent dans la cacophonie qu'ils arrivent à faire. Puis, soudain, ils se figent. Immobiles, la bouche encore ouverte, un pied en l'air. Roscelin, étonnamment maître de lui, donne les ordres :


    - Deux d'entre vous vont chercher les autres, aux étages supérieurs, avec Saens. Ils sont prévenus de votre présence, soyez prudents. Deux autres restent avec moi, nous allons nous occuper de cet étage et sécuriser les lieux. Allez.

    Il faut quelques instants à Elland pour comprendre que c'est le pouvoir de Roscelin que de figer ainsi certaines personnes dans le temps et dans l'espace. Personne ne prend le temps de discuter ses ordres. C'est Thémus et Théoliste qui partent avec Saens, arme au poing, pour récupérer les autres mages des étages supérieurs. Pèire a sorti son arme et se rapproche de Roscelin, prêt à suivre ses ordres. Elland, lui, s'avance furtivement vers les gardes immobiles et, du bout de l'index, pousse doucement l'épaule de l'homme le plus proche. Aucune réaction, pas même un tressaillement. C'est génial, ce sort ! Et ce qui serait encore mieux, ça serait de pouvoir apprendre un tel tour. Le sourire aux lèvres, Elland s'imagine déjà pénétrant majestueusement dans le palais du Gouverneur, claquant des doigts pour que chaque personne qu'il croise se fige de la sorte. Alors, il s'avancerait sans hésitation vers les coffres. A lui, l'or ! A lui, les bijoux ! A lui, les …

    - Elland ! Elland !

    Le concerné sursaute et s'écarte vivement du garde. Le masque d'innocence qu'il était en train de se construire vole en éclats au moment où il croise le regard furieux de Pèire. Si Roscelin a remarqué l'échange muet, il n'en souffle pas un mot et ordonne :

    - Assommez-les. On va les cacher ici le temps de sortir.

    Et même s'ils ne le connaissent que depuis une poignée de minutes, même s'il n'a rien d'un meneur d'homme, Roscelin se fait obéir. Pèire et Elland assomment chacun l'un des gardes, avant de les ligoter avec leur propre ceinture et les draps du vieil homme. Puis, avec d'infinies précautions, Elland s'approche de la porte, la fait lentement pivoter, arme au poing, et s'avance dans le couloir.

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  • Balafree.jpg

     

     

     

    Résumé :

     

    Balafrée n’oublie rien. Ancienne esclave, la fille des Nashaïs se souvient de la mort de sa mère. Elle se souvient aussi du meurtrier, et dans quelles circonstances elle a gagné son surnom. Balafrée n’oublie rien, non. Une mémoire qui fait d’elle une impitoyable guerrière des Clans sauvages, tant l’ensemble de son être se résume en un mot : vengeance.
    Ici s’ouvre son histoire.

     

    Mon avis :

     

    J'ai découvert cet auteur avec de le cycle L'Ange du Chaos. C'est une fantasy efficace, que j'ai souvent tendance à qualifier de "pour mecs" : des scènes de combat très visuelles, des belles femmes, du sexe. Je ne suis certes pas un homme, mais j'apprécie aussi, de temps en temps, de lire ce genre de fantasy.

    Alors quand Balafrée est sorti en poche, je n'ai pas hésité longtemps.

     

    On y retrouve les qualités des autres romans : un style très fluide, très visuel. Juste assez de descriptions pour tout visualiser, mais pas plus que nécessaire. Des persoonnages bien rendus, bien que manquant un peu de complexité à mon goût, crédibles et vivants. Un rythme assez soutenu, où les temps mort sont finalement assez vite passés pour arriver au coeur du sujet. Des scènes de combats très visuelles, à la fois techniques mais parfaitement compréhensibles pour les néophytes, même si, parfois, je trouve que ça manque un peu de spontanéité, que ça devient presque... scolaire.Trop détaillé, trop précis, alors qu'on a l'habitude des batailles un peu floues, où tout se passe si vite qu'on a du mal à distinguer chaque action.

     

    La vraie nouveauté dans ce roman, c'est que l'auteur a créé une héroïne, et non un héros. Même si on a vu des héroïnes plus féminines, elle reste parfaitement crédible. Les cent premières pages m'ont pas beaucoup plus, non pas à cause de l'écriture ou de l'histoire, mais en voyant ce que devenait Balafrée.

    Et puis, il y a ce revirement de situation et le récit prend un virage à quatre-vingt dix degrés, devenant enfin palpitant. Cette fois encore, l'auteur nous offre une galerie de personnages divers et variés, de l'action à foison, avec une véritable trame derrière.

    La trame en question est relativement sombre, les évènements parfois diffciles. Mais ça n'en devient que plus prenant.

     

    Mais malgré tous ces éléments qui ont fait que j'ai passé un très bon moment à la lecture, il manque un petit quelque chose, cette magie qui fait qu'on ne peut pas se sortir un personnage de la tête, ce je-ne-sais-quoi qui fait basculer le roman de "j'ai aimé" à "coup de coeur".

     

    C'est un roman que je recommande, à la fois pour ses qualités visuelles (on a parfois l'impression de lire un film d'action) que pour ces personnages. Mais ce n'est pas un roman que je classe en tête de liste de mes recommendations.

     

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  • Fille du sang

     

     

    Résumé :

     

    Il y a sept cents ans, une Veuve Noire a vu une prophétie prendre vie dans sa toile de songes. Désormais, le Sombre Royaume se prépare à l'arrivée de sa Reine, la sorcière qui détiendra un pouvoir plus grand que celui du Sire d'Enfer lui-même. Mais, celle-ci est encore jeune, influençable et vulnérable face à ceux qui voudraient la pervertir. Or, quiconque la tient sous sa coupe contrôle la Ténèbre. Trois hommes, des ennemis jurés, le savent. Et ils connaissent la puissance que recèlent les yeux bleus de cette enfant innocente. Ainsi commence un impitoyable jeu d'intrigues, de magie et de trahisons, dans lequel la haine et l'amour sont les armes. et dont le trophée est bien plus redoutable que tous l'imaginent.

     

    Mon avis :

     

    Il y a bien longtemps que ce roman essaie de faire céder ma résolution à attendre sa sortie en poche. J'évite au maximum les séries en grand format, question de budget, mais, sans surprise, j'ai fini par céder. Et maintenant que le roman est terminé, si je devais mettre un seul mot sur mes impressions, ce serait frustration.

     

    Frustration parce que, si l'univers est original avec sa société matriarcale et les hommes asservis, on manque d'explications, de détails, de descriptions. J'ai eu beaucoup de mal à comprendre où se situait les villes, à quoi ressemblait le continent. De même, l'explication quant à cette société est très rapidement expédiée, et je demeure sur ma faim concernant les détails.

     

    Frustration parce que le système de magie, tout intéressant qu'il soit, reste très flou. Les explications m'ont paru maladroites et peu claires, et j'ai eu le plus grand mal à les appréhender. Au début. Ensuite, j'ai un peu mieux compris, même si j'aurais préféré des explications claires dès le début.

     

    Frustration, parce que j'ai eu du mal à concevoir la soumission des hommes. La société les considère comme des hommes puissants, parfois princes de guerre, tout en étant terriblement soumis aux femmes et ne se rebellant jamais contre les traitements qu'elles leurs infligent. Si l'auteur sait éviter les écueils graveleux ou trop voyeuristes, il n'en demeure pas moins que j'aurais apprécié plus d'explications concernant les raisons pour lesquelles ils ne réagissent pas, ne se rebellent pas. Tout comme le père de Daimon, Prince d'Enfer, homme craint  et redouté, qui laisse ses fils se faire torturer sans lever le petit doigt. Pourquoi ?

     

    Frustration parce que j'ai absolument adoré le personnage de Lucivar, qu'on ne voit que trop peu. Lorsque sa situation s'est dégadrée, j'ai dévoré les pages pour savoir comment il allait s'en sortir, me répétant "elle ne peut pas le laisser dans cette situation" "pourquoi personne ne bouge le petit doigt ?" Et la fin m'a laissé terriblement frustrée le concernant.

     

    Je me suis attachée à Janelle, cette gamine si surprenante. J'ai adoré l'humour qu'on perçoit, parfois, la gravité de certains passages, la complicité entre Daimon et elle. Et malgré les presque 500 pages du roman, je suis frustrée par la fin. J'ai dévoré la dernière moitié du roman, et je crois que je ne résisterai pas bien longtemps à la tentation de me jeter sur le tome 2, malgré le sentiment d'avoir lu un roman incomplet, qui aurait mérité bien plus d'explications.

     

    J'ai aimé

     

     

    Cette lecture a été faite dans le cadre d'une lecture commune, et voici les avis des autres participants :

    Anoalios

    Ptitetrolle


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  • Un-peu-plus-loin-sur-la-droite.jpg

     

     

    Résumé :

     

    En planque sous les fenêtres de l'appartement du neveu d'un député, place de la Contrescarpe, Kehlweiler avise soudain une drôle de chose sur la grille d'un arbre. Un petit déchet blanchâtre, au milieu d'excréments canins. Pas de doute, c'est un os. Et même un os humain... Naturellement, lorsque Kehlweiler apporte sa trouvaille au commissariat du 5e arrondissement, les flics lui rient au nez. Mais ce petit bout d'os l'obsède tellement qu'il abandonne ses filatures parisiennes et suit une piste jusqu'à Port-Nicolas, un village perdu au bout de la Bretagne. Là vit un pit-bull. Une sale bête, qui avalerait n'importe quoi. Y compris un bout de cadavre. Reste à trouver le cadavre. Et l'assassin...

     

    Mon avis :

     

    J'ai beau lutter pour ne pas lire tous les Fred Vargas déjà parus, je n'y arrive pas. Ce fut donc avec une pointe de culpabilité que j'ai ouvert ce livre, me rappelant qu'il ne m'en reste que très peu à lire. Mais ce sentiment a très vite disparu. Dès les premières lignes, en fait.

     

    Je ne les lis pas dans le bon ordre. Même si c'est assez peu important, ça fait bizarre d'assister à la rencontre entre Louis et les trois historiens. Mais c'est super intéressant de voir leurs rencontres.

    Comme toujours, Fred Vargas part d'un évènement banal, presque ridicule : Louis trouve un os humain dans les déjections canines qui ornent le pied d'un arbre. Et j'ai beau fouiller dans ma mémoire, je n'ai pas souvenir d'avoir déjà lu des romans dont l'élement de départ était ce genre de choses.

     

    On retouve, comme toujours, des personnages un peu marginaux, cabossés par la vie, différents de la norme de la société. Et si on rencontre, parfois, des gens plus "normaux", la douce folie de ses personnages devient la norme. Elle nous entraîne dans une enquête improbable, avec une multitude de personnages secondaires travaillés, ayant une identité propre, vivants. Et ça rend ses romans passionnants.

    L'enquête, en revanche, m'a un peu moins passionné. Je l'ai trouvé un poil longue, un peu lente, plus que dans les autres romans.

     

    Mais ça reste un excellent roman, déjanté et touchant, et ça ne fait que renforcer mon avis sur cette auteur : j'adore.

     

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  • 3366357266

     

     

    Le vieillard leur jette un regard avant de s'interrompre brusquement. Il passe une main dans ses rares cheveux et soupire :

    - Je m'égare, je crois. Enfin, Saens, ici présent, manieur de feu, s'est mis en tête de nous libérer. Et bon, je dois avouer que ses intentions sont louables. Je suis né dans cette tour, je n'en suis jamais sorti et je n'en sortirai jamais. Mais les plus jeunes méritent de connaître la vie extérieure. Ils méritent de courir dans la forêt ou dans les champs, libres. Libres surtout de faire ce qu'ils veulent, d'abandonner la magie peut-être même. En tout cas, de ne plus être à leur merci.
    - Vous dites qu'ils vous ont persuadé que les habitants en voudraient à votre vie, s'ils apprenaient votre existence. Pourquoi vouloir vous enfuir alors ?
    - Vous savez, ça fait des décennies que je suis enfermé ici. J'en ai vu défiler, des personnes qui doutaient. Mais … on ne les voyait pas bien longtemps. Et puis, il y avait Jehanne. Très gentille, mais un peu ailleurs. Elle ne sait pas mentir. Et elle m'a certifié que dehors, ce ne serait qu'indifférence, voire méfiance, mais certainement pas la déferlante de haine qu'ils promettent. Et puis... quand bien même. Ce confinement perpétuel, ce n'est pas vivre.

    Les quatre amis hochent gravement de la tête. S'il y a bien une chose qu'ils comprennent, c'est la soif de liberté. Le tavernier, un peu plus vif que les autres, réalise alors que le vieil homme a parlé de Jehanne. Et la coïncidence est trop grosse pour n'être qu'une coïncidence, justement.

    - Jehanne ? Vous avez bien dit Jehanne ? Une magnifique jeune femme avec une très longue tresse ?
    - Oui. Elle est la mère de toutes les gargouilles.
    - Vous la connaissez donc ?
    - Oui. Elle est restée ici pendant des décennies. Elle m'a vu naître, tout comme elle a vu naître mes parents. Elle a disparu, depuis quelques jours. J'espère qu'elle va bien.
    - Elle est un peu perdue. Et elle a peur. Mais nous nous sommes trouvés, et nous prenons soin d'elle.
    - Bien.

    Roscelin sourit doucement et c'est tout son visage ridé qui s'éclaire. Puis son regard se perd dans l'entrelacs de pierre, sur le mur face à lui. Saens reprend alors :

    - Il y a vingt gardes en tout. Ils se relayent, évidemment, ce qui fait une quinzaine de gardes en permanence dans la tour.
    - Sont-ils armés ?
    - Oui, mais uniquement de matraques. Ils ont des épées, plus bas, mais je ne sais pas dans quelle pièce exactement.
    - Ils sont facilement repérables ?
    - Ils vous repèreront avant que vous ne le fassiez. Ils portent des uniformes gris, avec un soleil en guise d'écusson.
    - Peut-on s'attendre à de la résistance de la part des autres mages ?
    - Je ne pense pas, non. Tous ne souhaitent pas s'enfuir, c'est vrai, mais ils considèreront sans doute votre arrivée comme un agréable divertissement. Ils n'ont aucun intérêt à vous mettre des bâtons dans les roues. Je veux dire, ils ne portent pas spécialement les hérissons dans leur cœur alors …

    Les quatre amis se regardent, perplexes. C'est Roscelin qui leur vient en aide en expliquant que c'est le surnom que leur a donné Jehanne, faisant référence aux rayons du soleil qui ornent leur écusson. Thémus secoue la tête, l'air désolé. Pèire sourit doucement, amusé. Théoliste, lui, reste songeur. Pense-t-il à Jehanne, enfermée, quelques étages plus bas, avec son compagnon et Osvan ? Elland prend des nouvelles d'Echidna. Visiblement, les gardes sont toujours plus nombreux, et fouillent dans chaque recoin de la ville. Leur seul avantage, à présent, c'est que nul ne peut se douter de leur présence au sein de la Grand Tour Célestis. Thémus, qui a posé toutes les questions d'ordre pratique, poursuit sur sa lancée :

    - Et qui paie ces hommes ? Avons-nous un moyen de les soudoyer ?
    - Je ne pense pas. Ils sont aux ordres des puissants de la ville. Le gouvernement, bien sûr, mais également toute personne assez riche pour s'offrir les services des mages. Même si nous ne voyons pas la moindre pièce, évidemment.
    - Comment se fait-il que personne n'en ait jamais entendu parler ? Plus le nombre de personnes au courant de votre existence augmente, plus le risque est grand qu'une bévue sonne la fin de la discrétion.
    - L'intérêt, bien sûr. Si ça venait à se savoir, les marchands et le gouvernement auraient bien trop à perdre. Et les bourgeois veulent garder cette exclusivité. Et puis, il y a aussi le fait qu'une parole de trop peut bien être la dernière, si vous voyez ce que je veux dire.
    - Je vois, je vois. Vous avez déjà un plan pour sortir d'ici ?

    Saens garde le silence et Roscelin renifle bruyamment. Les quatre amis se regardent et se comprennent sans avoir à dire un mot. Les aider, d'accord, mais de là à planifier l'évasion de dizaines de mages, sans connaître les lieux ni les forces en présence...

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  • jeu-de-piste.jpg

     

     

    Résumé :

     

    Depuis que les loups ont révélé leur existence, c´est sur Charles, l´exécuteur du Marrok, que repose la responsabilité de discipliner les meutes des États-Unis. Bien qu´il endosse ce rôle avec stoïcisme, sa compagne, Anna, devine la violence qui le ronge de l´intérieur. Détourné provisoirement de sa fonction de bourreau, Charles devient un héros malgré lui pour aider le FBI à traquer un dangereux tueur en série. Un tortionnaire qui considère les loups-garous comme des proies de premier choix...

     

    Mon avis :

     

    Ceux qui suivent un peu ce blog savent à quel point j'apprécie Patricia Briggs en tant qu'auteur. La sortie du troisième tome d'Alpha et Oméga a été l'occasion parfaite de replonger dans son univers, pour mon plus grand bonheur.

     

    Parce que cette auteure, bien qu'estampillé bit-lit, déroge à tous les travers de ce style. L'héroïne n'a rien d'une femme en rut qui couche avec tous les mâles qu'elle croise, elle n'est pas super-puissante ni sarcastique. Anna ne manque pas d'assurance, mais elle tient au bien-être de son compagnon, et pas seulement au lit, et leur attachement est palpable.

     

    Patricia Briggs nous offre, comme toujours, un univers construit, réfléchi, plus complexe qu'il n'y parait au premier abord. Cette traque n'a rien de simple et il leur faut déjà un bon moment avant de trouver quel genre de créature peut se cacher derrière tout ça.La coopération avec le FBI est particulièrement intéressante, et j'ai adoré voir les différents points de vue, les divergences et la méfiance entre eux.

    Patricia Briggs fait quelques allusions à Mercy et à Adam, pour mon plus grand plaisir.

     

    Le style est addicitf, comme toujours, avec une écriture très fluide, très efficace mais aussi terriblement évocatrice. Un roman lu dans la journée tant il est difficile de le lâcher.

     

    Ce fut une excellente lecture, et je ne saurais que recommander cette série.

     

    Coup de coeur


     

     


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  • Coraline.jpg

     

     

     

    Résumé :

     

    Coraline vient d'emménager dans une étrange maison et, comme ses parents n'ont pas le temps de s'occuper d'elle, elle décide de jouer les exploratrices. Ouvrant une porte condamnée, elle pénètre dans un appartement identique au sien. Identique, et pourtant....

     

    Mon avis :

     

    Neil Gaiman fait partie, pour moi, de ces auteurs valeur-sûre. Je ne me précipite pas sur leurs dernières parution, mais je me laisse tenter sans hésiter par leurs romans. La sortie en poche de Coraline, dont j'ai tant entendu parler, m'a décidé.

     

    Sans surprise, ce fut une lecture agréable. La plume de Neil Gaiman est très immersive, et on voit défiler sous nos yeux les images qu'il nous décrit.

    Le fait que ce soit une enfant, la narratrice, et la trame de l'histoire, rend encore plus puissant le postulat de départ, dans la même veine que Le Monde de Narnia. D'un univers réaliste, les enfants partent dans un univers totalement fantastique, et ils s'en émerveillent, sans se poser plus de questions.

    Dans Coraline, ce postulat est parfaitement rendu, et devient de plus en plus sombre à mesure que les pages défilent : si le monde lui semble surprenant mais intéressant, elle découvre très vite ce qu'il se cache réellement derrière les personnes qu'elle rencontre.

     

    C'est un roman qui monte en puissance, d'abord mignon avec cette petite fille curieuse, exploratrice, et l'auteur ajoute bon nombre de traits d'humour. Puis vient l'élément déclencheur et le roman devient plus sombre, plus oppressant.

     

    Je regrette simplement la courte longueur de ce roman, qui laisse de ce fait en suspens bon nombre de point, ne serait-ce que la description de Coraline. Et ces fameuses explications pour moi, qui n'ait plus trop une âme d'enfant et qui aurait aimé en savoir plus sur l'autre univers, le pourquoi du comment et ce genre de détails futiles.

     

    Ce fut donc une lecture plaisante, mais un brin frustrante car trop rapide.

     

    J'ai aimé


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  • Un frémissement dans l'obscurité. J'ouvre grand les yeux. Les ombres des persiennes s'étirent au plafond, révélant d'étranges silhouettes. Mon cœur s'emballe. Je n'ai pas rêvé ce bruit, j'en suis convaincu. Je ne l'ai pas rêvé, ni cette nuit, ni les précédentes. J'ai essayé de me convaincre que c'était le fruit de mon imagination, une pure création de mon esprit perdu dans les limbes du sommeil. Mais après plusieurs semaines où, nuit après nuit, ce frémissement se répète, je dois me rendre à l'évidence : il est réel.

    Ça fait un an, maintenant, que j'ai élu domicile dans cette vieille maison isolée. J'avais l'espoir absurde, la douce illusion que, tel un phœnix, je pourrais renaître de mes cendres. Quel idiot ! Pour certains, la vie est un long fleuve tranquille. La mienne ressemble aux rivières qu'on emprunte pour les descentes en rafting. Et me voilà, à l'aube de mes cinquante ans, balloté par la vie, blessé, meurtri, renvoyé d'un écueil à un rocher tranchant, sans répit, sans avoir le temps de reprendre une bouffée d'air. Terrorisé dans mon lit, au beau milieu de la nuit, par un frémissement dans l'obscurité.

    Là ! Ce bruissement, là ! Ce n'est pas un bruit normal. Ce n'est pas un craquement du plancher, ni un claquement de bois de l'armoire. Je suis immobile dans mon lit, ce ne peut pas être le bruissement des draps. Alors quoi ? Quelle explication rationnelle vais-je bien pouvoir trouver, cette fois, pour apaiser les battements furieux de mon cœur ? Quand aurais-je donc la paix ? Quand pourrais-je enfin connaître, moi aussi, le bonheur ? J'ai coupé tous les ponts avec ma famille, las de leurs airs empruntés, de leurs silences gênés, de leur hypocrisie perpétuelle. Ma femme m'a quitté, mes enfants refusent de me voir, et après vingt-cinq ans de bons et loyaux services, mon patron m'a mis à la porte. Comme un ours blessé, j'ai trouvé refuge dans une tanière isolée. Mais l'ours n'est pas maudit, lui, et sa tanière n'est pas hantée par un fantôme.

    Ce n'est pas la première fois. Demain, quand les rayons du soleil pénètreront dans la chambre et quand ces maudits piafs feront un vacarme de tous les diables avec leurs cris stridents, je verrai ma vie différemment. Demain, je relativiserai, je repenserai à tous ces bons moments que j'ai connu. Je me dirai que ma vie, comme toutes les autres, a eu des hauts et des bas. Et si c'est un bon jour, j'en viendrais peut-être même à me dire que je suis stupide d'en parler au passé, qu'elle n'est pas finie, et qu'elle me réserve encore tout plein de bonnes surprises. Demain...

    Je me redresse vivement dans mon lit. Le plancher a craqué. Un de ces craquements sinistres qui vous collent la chair de poule. Un fantôme peut-il réellement tuer un vivant ? Dans leurs statistiques de la criminalité, y a-t-il une ligne, à ce sujet ? Peut-être est-ce mon destin. Une vie ratée, chaotique, qui s'achève la manière la plus absurde qui soit : tuer par un être surnaturel, dont beaucoup en refusent l'existence même. Je ne retiens pas un ricanement étranglé, en imaginant la tête de mes proches quand ils apprendront que je suis mort, terrassé par un fantôme.

    - Tu ne dors pas. Je t'ai réveillé ?

    Je pousse un cri terrifié et allume vivement la lumière. Non, les esprits ne parlent pas. Et l'homme qui se tient tout près de mon lit n'a rien d'un fantôme. Quinze ans. Quinze ans que je ne l'ai pas vu. Il a vieilli, comme moi. Ses tempes se sont couvertes de gris et des rides entourent ses yeux et sa bouche. Mais son air gêné, ses iris d'un bleu troublant qui restent rivés sur le plancher, n'ont pas changé. Paul.

    - Mais qu'est-ce que tu fous là ?

    Et le voilà, désormais, qui affiche cet air penaud qui me serre le cœur à chaque fois. Il pince les lèvres, enfonce ses mains dans les poches de son pantalon, baisse la tête. Je secoue doucement la tête, attendri malgré moi. Les battements de mon cœur sont toujours affolés, mais ce n'est plus de peur. Je me lève, enfile un pantalon. Et lâche dans un murmure :

    - J'ai besoin de boire quelque chose de fort.

    Je le sens, sur mes talons, quand nous descendons les escaliers. Mes pensées tourbillonnent, spéculant sur la raison de sa présence ici. Assis sur un canapé, un verre à la main, nous restons silencieux. Paul. L'amour de ma vie. On s'est rencontré jeunes, très jeunes. On s'est plu, tout de suite, au premier regard, comme dans les films. Mais à l'époque, deux hommes, ce n'était pas bien vu. Enfin, encore moins que maintenant. Mais c'était plus fort que nous. On a fondé nos familles, chacun de notre côté. On a bâti une vie exemplaire, vierge de tout écart aux yeux du monde. Mais en secret, ce qui donnait du sel à notre existence, c'était nos rencontres, passionnées, ces bouffées d'air pur qui nous permettaient de poursuivre encore cette mascarade.

    Et puis, forcément, le secret a été découvert. Paul n'a pas supporté les regards, les reproches. Il a coupé les ponts. J'ai continué à jouer le jeu, à faire le dos rond face aux mêmes réactions. Mais j'étais sur une pente glissante. Sur ce chemin, long et douloureux, de l'auto-destruction. Jusqu'à ce que mon semblant de vie explose en mille morceaux et que je trouve refuge dans cette maison hantée. Dans la lumière blafarde du salon, il murmure :

    - C'est nul, hein ? Rentrer chez toi, comme un voleur, juste pour te regarder dormir... Je ne savais pas comment te parler. Je ne savais pas comment venir à toi, après ce que j'ai fait. Pourras-tu me pardonner un jour ?

    Alors, c'était lui, le fantôme ? Ces grincements, ces frémissements dans l'ombre, c'était lui ? Mes nuits sans sommeil, à scruter l'obscurité et le silence à la recherche du moindre bruit suspect, à imaginer une horde de revenants sous mon toit, c'était lui ?
    Son regard douloureux ose affronter le mien. Oui, je lui pardonne. Qu'importe ses intrusions. Qu'importe ces frayeurs. Il est revenu, et mon cœur réclame de croire enfin au bonheur.


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  • Le double à lire

     

     

    Pour rappel : Le but c'est de lire deux fois plus de livres que vous en achetez ou gagnez le mois précédent. Donc par exemple, si vous avez acheté ou gagné 5 livres en décembre, vous devez en lire au minimum 10 durant le mois de janvier.

     

    C'était obligé. Je me suis remise à lire intensivement. Et fatalement, ça implique de passer plus de temps sur les blogs, sur livraddict, sur les sites des éditeurs. Et donc, d'être tenté. Et comme je résiste très mal à la tentation, me voilà avec 22 livres à lire pour ce mois. Ahah.

     

     

    Livres lus : 5

     

    1. L'enfant de nulle part, Roger Zelazny

    2. Comme une tombe, Peter James

    3. Rouge, Kristin Cashore

    4. Coraline, Neil Gaiman

    5. Un peu plus loin sur la droite, Fred Vargas


     

     

    Livres obtenus : 5

     

    1. Jeu de piste, Patricia Briggs

    2. La peur du Sage, T2.2, Patrick Rothfuss

    3. Jake Djones, Gardien du temps, T.1,Damian Dibben

    4. Eon et le douzième dragon, Alison Goodman

    5. Autremonde, T.1 l'Alliance des trois, Maxime Chattam

     

     

    Petit mois de lecture, petit mois d'achat. Le défi n'est pas rempli, ce qui me fait donc -1, mais je garde bon espoir de réussir le défi le mois prochain !




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